Le jour MLK dans le désert: faire semblant de glisser sur la neige

Aujourd’hui, pour souligner la vie et l’œuvre de Martin Luther King, c’est congé partout aux États-Unis. Ici à St. George, UT, les parcs sont noirs de monde. Les enfants s’amusent! En faisant du vélo tantôt, j’en ai rencontré pas mal.

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Le pique-nique aussi est à l’ordre du jour.

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Ce qui a attiré le plus mon attention, c’est les jeunes qui glissaient, fesses sur glace, sur une petite pente près de la piste cyclable. Dans le désert, pour pratiquer ce sport, il faut d’abord se rendre chez le dépanneur se procurer des blocs de glace d’au moins 5 kg. C’est tout simple, comme avec son traineau chez nous, on s’assoit et on se laisse aller.

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C’est tellement l’fun! La jeune fille le dit clairement. Écoutez-la bien.

http://www.youtube.com/watch?v=egKzhkyHW_8


De St. George, UT, mes meilleurs vœux…

Depuis le début de l’Avent, en prenant ma petite marche de santé, je passe tous les soirs devant cette résidence à St. George.

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Elle ferait sûrement le bonheur (…ou le malheur) d’Hydro Québec. Bien que critiquable sur le plan écologique, elle réussit néanmoins à égayer le temps des fêtes des gens, comme moi, qui s’ennuient de la neige et du froid.

Heureusement, dans trois jours, je retrouverai pour une quinzaine de jours ce qui me manque, car « Mon pays, c’est l’hiver! »

Joyeux Noël à ceux et celles qui me lisent.


Michael Bedard, artiste peintre de St. George, UT

Oui, Bedard, sans accent, mais quel plaisir de rencontrer cet homme doué de 57 ans qui rêve de se rendre au Québec, dans sa mère patrie, là où il n’a jamais mis les pieds, afin de renouer avec la culture de ses ancêtres, de s’initier à leur langue, de réaliser un vernissage de ses œuvres…et, bien sûr, de rencontrer mes voisins, René Bédard et Madeleine Rochette, le charmant couple octogénaire qui s’occupe en notre absence du courrier, des plantes, des poissons et de la surveillance générale de la maison!

C’était en passant devant sa galerie située dans le quartier historique de St. George que je me suis aperçu de la présence de cet homme d’exception né à Billings, au Montana, d’un Franco-Américain, catholique bien sûr, originaire de Pawtucket, RI, et d’une mère de souches allemande et norvégienne et de foi luthérienne. Si j’insiste ici sur la religion, c’est qu’elle est très importante pour comprendre le parcours et la carrière de cet artiste, reconnu aujourd’hui comme l’un des piliers de l’art mormon.

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Tiraillé entre le catholicisme passif du père et le protestantisme insouciant de la mère, l’homme dans la jeune vingtaine, membre de la Marine américaine, cherchait sa voie et un sens dans la vie. Grâce à une rencontre fortuite avec un Mormon, membre également de la Marine, qui lui expliquait les principes de sa foi, Michael décida d’adopter la nouvelle religion et de la pratiquer avec ardeur. Dès le premier coup d’œil sur son site internet (http://www.bedardfineart.com/), cette décision se manifeste par la devise « Peindre la restauration de l’Évangile et toutes choses qui sont bonnes ». Celle-ci oriente sa carrière, définit son gagne-pain et reflète son système de valeurs :

D’une visite rapide de la galerie Bedard se dégagent, à mes yeux, quatre axes artistiques. En ordre d’importance : (1) les œuvres à caractère religieux ou spirituel destinées au marché mormon, la plupart abordant des thèmes historiques; (2) les paysages naturels—surtout du Sud-ouest américain—visant le grand public; (3) les tableaux patriotiques mettant en évidence la bannière étoilée et les personnages plus grands que nature (George Washington, Abraham Lincoln, Ronald Reagan, entre autres) et (4) la nature morte, la faune et la flore.

Si Michael Bedard est rendu en Utah, c’est surtout en raison de sa foi qui l’a conduit à étudier à l’Université Brigham Young et à rencontrer Pamela, une fille de Salt Lake City qui lui a donné sept enfants. Hormis une courte année de son enfance passée au Rhode Island, chez ses grands-parents, qu’il appelle encore, malgré une déficience totale en français, « pépé » et « mémé », à la suite du divorce de ses parents, Michael n’a pas connu la Franco-Américanie. Il n’y est retourné qu’une fois adulte, démobilisé de la Marine et converti à sa nouvelle religion dont l’un des principes souligne l’importance de connaitre ses ancêtres et l’histoire de sa famille—autrement dit le besoin de faire sa généalogie. C’est lors de ses deux passages au Rhode Island qu’il a pu apprendre que son arrière grand-père Bédard était parti de Saint-Flavien-de-Lotbinière vers 1880, comme tant d’autres, accompagné de sa famille nombreuse, en quête d’une meilleure vie à Pawtucket. Albert Aimé, son grand-père, y a grandi poursuivant sa vie d’adulte non pas dans les usines de filature, mais comme peintre en bâtiment. À lui, Michael, de son propre aveu, doit son immense talent de peintre…mais pas en bâtiment… «  quoique j’en ai fait pas mal », dit l’artiste. Son père, René, a embrassé pleinement la culture américaine et vit maintenant en Georgie.

Lors de l’une des deux expéditions généalogiques, Michael a trouvé chez « pépé » un vieux violon en piètre état. Il a obtenu la permission de le garder. Aujourd’hui, ce précieux instrument, tout à fait restauré et en mesure d’être joué, occupe une place de choix dans son atelier, à côté de ses chevalets.

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Ici, dans mon pays d’origine, je réapprends ma langue maternelle. Je ne savais pas ce que c’était qu’un « bucket list ». Aujourd’hui, je le sais. Un « bucket list » est une liste dressée des choses que l’on veut faire avant de « kick the bucket », c’est-à-dire avant de mourir. La semaine dernière, par exemple, mon gendre, Jason, fils du Wisconsin et fervent amateur des Packers de Green Bay, par sa présence le jour de son 32e anniversaire de naissance à un match de football de la NFL entre ses Packers bien aimés et les Lions de Détroit, réussit à effacer de sa liste un item.

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Ma fille, Mary-Soleil, attend une fille en février, d’où le gilet rose sur sa bedaine

Michael Bédard (il est bien d’accord pour remettre l’accent) m’a parlé avant hier de son « bucket list ». En tête, un voyage dans sa lointaine mère patrie afin de rencontrer d’autres Bédard, y compris mes chers voisins et, si possible, d’y monter un vernissage de certaines de ses œuvres afin de montrer que cet enfant de la diaspora canadienne-française fait bon usage des dons qui lui ont été légués par ses illustres ancêtres québécois.


Si le hockey vous manque…toujours…

…allez au Centre Bell! C’est ce que je n’ai pu faire cette semaine, alors que j’aurais tant aimé! Mon fils, Mathieu, a enfin réalisé un de ses rêves : patiner sur la glace du Centre Bell dans l’uniforme du Canadien.

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Faisant partie de l’équipe des Titans qui a battu celle des Grizzlies par la marque de 7 à 2, Matt a vécu des moments forts.

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Non seulement en raison de la victoire, mais surtout en raison de la présence de son fils, William, qui a vu patiner son père sur la glace du grand amphithéâtre et qui a pu, lui-même, y patiner en présence de son père, tout en faisant la connaissance de Youppi. Évidemment, maman Marie-Lou était de la partie et sa petite cousine itou!

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L’image de Matt et Will a été même projetée sur le grand écran au-dessus de la patinoire.

Quelle belle façon de terminer le mois de Movember!

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Un « soupçon de France » à Santa Clara, UT

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Cinq soirs par semaine, à partir de l’Action de grâce américaine jusqu’à Noël, se tiennent des mini-concerts offerts gratuitement par l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours dans le vieux tabernacle de St. George. En nous y rendant mercredi soir dernier, nous avons remarqué une voiture stationnée arborant la plaque d’immatriculation du « Je me souviens ». Tout de suite après la prestation, nous nous sommes hâtés dehors afin de voir qui étaient ces gens de chez nous. Il s’agissait de M. André Fafard et de Mme Suzanne Ménard de Brossard, récemment arrivés à la suite d’un voyage éclair de 4 500 km en quatre jours.

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Tabernacle de Saint-George, circa 1875

C’est dans un billet ultérieur que nous reviendrons sur ce médecin et cette infirmière, tous deux à la retraite. Il suffit, pour le moment, d’affirmer que sans cette rencontre fortuite avec André et Suzanne, qui nous en ont parlé, nous n’aurions fort probablement pas découvert le « soupçon de France » à Santa Clara, petit village faisant partie aujourd’hui de l’agglomération de St. George, et n’aurions pas appris les deux belles histoires insoupçonnées que voici.

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Bonjour, nous sommes ouverts, entrez donc.

En septembre de cette année, Patricia Nevot, originaire de la région de Troyes, en France, mais résident des États-Unis depuis 1964, l’année où son père, ancien combattant sous les ordres du Général Leclerc, a accepté un emploi comme directeur d’une école privée à Dallas, au Texas, et son mari, Wayne Johnson, ont inauguré leur entreprise sur la rue principale de Santa Clara. Il s’agit, d’une part, d’une boutique, Et voilà, installée dans un édifice historique du village, La maison de la dime, là où les premiers pionniers mormons apportaient leurs offrandes, et, d’autre part, d’une crêperie, Tifiny’s, mettant à la disposition des passants de succulents plats préparés à la française du mercredi au samedi, de 9h à 15h.

Patricia est artiste photographe. Dans sa boutique, elle vend non seulement de ses tableaux, mais aussi une grande diversité de produits importés de France dont des nappes en lin, de la vitrerie, des savons de Marseille et de la bijouterie. Ne pouvant courir plusieurs lapins à la fois, Patricia et Wayne ont cherché des associés pour s’occuper de la partie restauration de leur entreprise. Par hasard, en se promenant au marché public, ils sont tombés sur une famille qui y faisait cuire des crêpes. De fil en aiguille, les liens d’amitiés de sont tisséés entre les deux couples et les Johnson ont fini par offrir aux Rose la possibilité d’ouvrir la crêperie. Earl et Tifiny ont accepté l’offre, d’où le nom du restaurant.

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Earl, Tifiny et Patricia

Or, la famille Rose n’est pas comme les autres. Earl, policier pendant 17 ans à Salt Lake City, et Tifiny se sont mariés en 1994. Aujourd’hui, ils habitent St. George avec leurs 14 enfants! Leur histoire et les trois photos qui suivent furent publiées le 22 novembre dernier dans le Spectrum, quotidien de la région. Jeudi, Earl et Tifiny nous ont confirmé la véracité du récit.

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Quatorze enfants, mondoux!!

Laissons parler Tifiny : « Nous avions toujours désiré une grande famille. À la suite de cinq fausses-couches, notre première enfant, Hailey, est née. Puis, deux autres fausses-couches. Nous étions tellement découragés car j’avais depuis longtemps pris la décision de ne pas adopter et de ne pas recevoir chez moi des enfants en foyer d’accueil. Elle changerait d’idée!

Par son travail de policier, Earl fut souvent chargé d’enlever de leur foyer les enfants maltraités, abusés, souvent victimes de la toxicomanie de leurs parents et de les conduire au Service de la protection de la jeunesse.

—Ils ressemblaient à des prisonniers de guerre. J’avais mal pour ces gamins, j’avais envie de tous les emmener chez moi.

Et voilà, c’est ce qui fut fait. Aujourd’hui, les Rose ont trois enfants biologiques et 11 enfants adoptifs de diverses provenances ethnique et culturelle. La plupart d’entre eux présentent des infirmités physiques sévères. Les uns aident les autres et tout le monde progresse ensemble. One big happy family!

Le hasard fait bien des choses : une rencontre nocturne insoupçonnée avec un couple du Québec à St-George, en Utah, donne lieu à la découverte d’un soupçon de France à Santa Clara, qui ouvre sur l’histoire insoupçonnée d’une entrepreneure d’origine française en plein désert d’Amérique et qui aboutit sur le vécu insoupçonné d’une famille exceptionnelle, bonne et généreuse, qui s’aime et se tient!