Le ciel bleu, le sable, l’herbe, les manches courtes, non je ne vous parle pas du retour de l’été tant attendu (quoique), je vous parle plutôt de Vancouver et de ses jeux olympiques. Je les écoute sagement depuis deux semaines, bien assise devant ma télé à stresser pour les athlètes. Mais j’ai une amie qui, elle, a la chance d’y être.
S: Line, dis-moi quel est ton travail?
L: Depuis octobre 2008, je travaille en tant que coordonnatrice aux communications au Centre de la francophonie des Amériques, organisme voué à la promotion du fait français dans les Amériques et au rapprochement des communautés francophones à l’échelle du continent.
Le Centre anime un kiosque à la Place de la Francophonie 2010, en marge des Jeux olympiques d’hiver de Vancouver. Situé sur Granville Island, près du centre-ville de Vancouver, la Place de la Francophonie regroupe la scène Air Canada où, soir après soir, les artistes de la francophonie canadienne et d’ailleurs se produisent en spectacle, ainsi qu’un pavillon d’exposants francophones. Parmi les exposants : le Corridor touristique francophone de l’Ouest, le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique, les Jeux de la francophonie canadienne, qui se dérouleront à Sudbury en juillet 2011, et le Centre de la francophonie des Amériques.
Au kiosque du Centre, nous présentons aux visiteurs nos activités, particulièrement les concours et initiatives qui s’adressent aux jeunes et aux enseignants de français. D’ailleurs, nous avons reçu la visite de plusieurs étudiants d’écoles francophones ou de programmes d’immersion en français, qui s’intéressent tout particulièrement à notre concours Jeunesse francophone en action. De nombreux enseignants de français de la Colombie-Britannique sont également venus nous voir.
Des rencontres intéressantes, notamment avec des jeunes impliqués dans le Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique. Inspirant de parler avec des jeunes qui travaillent à l’épanouissement du français, dont plusieurs sont originaires de Maillardville, communauté qui a fêté son centenaire en 2009.
S: Décris-moi un peu ton arrivée à Vancouver (chanceuse).
L: Arrivée à Vancouver le 7 février, quelques jours avant le début des Jeux. En sortant de l’aéroport, pluie, temps doux, les quelques taches blanches de neige aux sommets des montagnes cachées par les nuages. Trajet en taxi vers le centre-ville, le chauffeur était plutôt sceptique quant aux retombées prévues par le COVAN (Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2010 à Vancouver).
Le lendemain, visite à Granville Island pour voir la Place de la Francophonie. Il reste quelques chantiers sur l’île, du bruit, nouvelle couche de peinture ici et là, des marchands s’installent. Également une rencontre au Collège Educacentre, seul collège francophone de Vancouver, où j’ai rencontré une porteuse de flamme, employée du Collège, qui se préparait à courir dans les rues de la ville. Près du village olympique, des clôtures vêtues de façon olympique, toujours la pluie, quelques athlètes, portant les couleurs de leur pays, courent, en shorts.
En l’espace de deux jours, les visiteurs de partout dans le monde sont arrivés, les rues du centre-ville, de l’île Granville et près du Village olympique sont bondées de monde. J’ai vu la flamme, coin Hemlock et Granville.
Parmi les Vancouvérois, les opinions et les émotions sont partagées. Si certains disent vouloir rester à l’écart de la folie des Jeux, d’autres, comme notre chauffeur de taxi préféré, Vino, un Indien de l’Afrique du Sud établi à Vancouver depuis 15 ans, se dit fier que sa ville s’apprête à accueillir le monde entier. Il s’inquiète un peu du manque de neige à Cypress Mountain, dommage que les Jeux n’aient pas eu lieu l’an dernier, car l’hiver 2009 était beaucoup plus enneigé. Mais Vino dit que sa ville est prête, belle et fière.
Belle en effet, surtout lors des sept jours consécutifs de soleil, exceptionnel pour Vancouver, auxquels on a eu droit la semaine dernière. Le retour de la pluie a temporairement vidé les rues, mais les médailles remportées ont ramené les gens dans les rues, à l’île Granville, et devant la scène de la Place de la Francophonie. Et cette pluie dans la ville, se traduisait en belle chute de neige à Whistler.
La rue Granville, plein centre-ville, se transforme en rue piétonne le soir. Je m’y suis aventurée quelques fois, mais c’est la folie furieuse, plein de monde, « Go Canada » des Vancouvérois un peu arrosés, des fêtards jusqu’aux petites heures du matin. Au Robson Square, Maison de la Colombie-Britannique, des feux d’artifices tous les soirs.
Hier soir, match Canada-Slovaquie, tous les restaurants, pubs et bars étaient remplis à craquer.
S: As-tu pu voir quelques compétitions et athlètes?
L: La Place de la Francophonie a accueilli diverses émissions de Radio-Canada, et autres médias, pendant les Jeux. J’ai vu Céline Galipeau, rencontré des ministres, et discuté un peu avec Graham Fraser, commissaire aux langues officielles du Canada, des cérémonies d’ouverture. Les médaillés olympiques Jean-Luc Brassard et Alexandre Despatie nous ont rendu visite!
J’ai eu le temps de voir un seul événement olympique et j’étais bien contente du résultat. Les Canadiennes ont vaincu les Finlandaises 3-0 en hockey en demi-finale, pour remporter l’or quelques jours plus tard. C’était un beau match, de l’ambiance.
S: Connaissant notre amour pour la musique, tu as sûrement vu quelques spectacles, à la Place de la Francophonie ou ailleurs?
L: Mes coups de cœur de la Place de la Francophonie, le spectacle « D’un océan à l’autre », avec entre autres Yann Perreau, Damien Robitaille, Samian et Chic Gamine. Aussi Karkwa, toujours aussi beau! Malajube, groupe assez connu et apprécié par un public anglophone, a donné tout un spectacle dans la petite salle de Performance Works.
Et à la Maison de l’Ontario, Damien Robitaille s’est produit devant un public majoritairement anglophone. J’espère aller voir le film 4D de la Maison de l’Ontario avant de partir.
À la Place de la Francophonie, scène extérieure, les organisateurs ont eu la chance d’avoir une semaine de beau temps. Quand il pleuvait, les artistes se sont produits devant des foules plus petites, dommage, mais c’est ça Vancouver.
S: Merci d’avoir partagé ton expérience avec nous. J’ai l’impression d’avoir un peu mieux compris (et vécu à distance) cet événement sportif majeur.
Wow! J’adore cette entrevue avec notre amie Line. Et quelles photos! J’aime beaucoup « Olympiques d’hiver » écrit dans le sable de la plage. Et qu’est-ce que c’est, ces espèces de petites lumières dans le lampadaire? Merci Sophie et Line.