Tous les lundis soirs, depuis septembre, je me rends à l’ancienne École technique sur le boulevard Langelier, qui abrite maintenant l’École de danse de Québec. Dans le livre Québec monumental, 1890-1990 de Luc Noppen, Hélène Jobidon et Paul Trépanier (Septentrion, 1990), on apprend que l’édifice, de style beaux-arts, a été construit entre 1909 et 1911. Les auteurs le classent parmi les «oeuvres les plus remarquables de l’histoire de l’architecture à Québec». J’ai peu de photos de l’édifice car il est depuis plusieurs semaines en rénovation.
Je trouve que c’est le lieu parfait, qui a ce petit quelque chose d’ancien, de noble et de majestueux, pour aller danser le ballet classique avec mon amie Carole. Depuis des mois, nous nous pâmions devant les chaussons de Repetto et nous ne nous lassions pas de regarder Aurélie Dupont, notre ballerine préférée que j’ai d’ailleurs eu la chance de voir danser en personne à l’Opéra de Paris. Le documentaire Aurélie Dupont. L’espace d’un instant, de Cédric Klapisch est vraiment un incontournable pour comprendre la carrière de ces athlètes.
Nous n’avions pas enfilé de collant et de justaucorps depuis euh… plusieurs plusieurs années. Mais c’est un vrai bonheur pour nous deux de suivre ces cours, un moment de concentration extrême pour ma part, où je ne pense à rien d’autre. Nous apprenons donc à nous placer en première, en seconde, le fondu, le port de bras, le jeté, le piqué (que je n’arrive pas à faire), le relevé, le battement, l’assemblé, le coupé, le pas de bourrée. Je fais plutôt petit rat encore qu’étoile, car j’ai constaté que je manque particulièrement de souplesse et de grâce.
Mais tout cela n’est pas si important. J’adore faire de la barre et me laisser emporter sur le Pavane de Fauré. J’intellectualise beaucoup les mouvements aussi, je m’assure que mon corps soit bien placé, que mes bras sont OK, je réfléchis à mes axes et j’apprends le nom des os. Elle a l’air réservé aux fillettes cette danse, mais c’est vraiment très difficile. Elle m’aura beaucoup apporté cet automne.
Même à intellectualiser chaque membre de ton corps, je te vois jolie en ces lieux qui te vont à ravir.
Manque de souplesse peut-être mais de grâce, ça m’étonnerait.
À quand une démonstration? Pas besoin de collant et de justaucorps, juste les pas de pieds et les mouvements de bras, ça me suffira.
J’ai vu Sophie et son amie CC danser hier soir. C’est bien ce que je pensais: la grâce était au rendez-vous.