Rira bien qui rira le dernier

C’est par ce proverbe obscur que je débute la note d’aujourd’hui*. Les dernières semaines ont été ponctuées de l’avant-première du Projet Andersen au TNM, du lancement de notre ouvrage sur Ex Machina à La Caserne, du spectacle du Husky au Cercle, de celui de Daran au Petit Champlain. Hier, c’était au tour de Sttellla, toujours au Petit Champlain. Où est-ce que je veux en venir exactement? Que d’événements pour une seule petite personne direz-vous peut-être. Oui, je sais, c’est l’habitude.
Alors Sttellla. C’est un spectacle sur fond de calembours tout simplement délirant et éclaté que j’ai eu l’occasion de voir. Jean-Luc Fonck est un excellent improvisateur, drôle à souhait, beaucoup mieux en fait que bien des humoristes de métier. Son jeu de mots sur le nom de Jean Coutu est marquant. Il faut dire que j’aime beaucoup les blagues belges. Jean-Luc et ses musiciens ont donné le ton au spectacle assez rapidement. Ils sont arrivés sur scène tout de rose vêtu. C’était le comble du chic. J’ai pu entendre toutes mes chansons préférées de ce groupe que Gilles et MHV (qui connaissent bien certains de ses membres) m’ont fait découvrir il y a quelques mois. Vous voulez les connaître ces chansons? J’ai un faible pour Les Tartines et pour ces paroles si… savoureuses : « À force de beurrer des tartines chachacha. Tu vas t’attirer de gros sandwiches ». Torremolinos et Années 80 sont aussi enlevantes. Des classiques quoi. Les chorégraphies de Mimi et Joséphine étaient amusantes et tous les musiciens avaient vraiment l’air de s’amuser.
Et… oui, MHV m’avait prévenu. J’étais tout à fait au courant que Sttellla fait participer le public en invitant quelques spectateurs à monter sur scène pour les faire danser ou chanter. Devinez qui Christian est venu chercher par hasard? Allez c’est pas si difficile. Moi évidemment. Le temps d’une chanson, je me suis retrouvée sur scène en compagnie d’une autre spectatrice pour faire office de choriste. Je devais répéter au bon moment quelque chose qui sonnait comme « Cha-cha-cha-cha-tcha-tcha-tcha ». Pas facile. Je suis désormais et à tout jamais une vedette. Mon 15 minutes de gloire. Vous ne me croyez pas hein, dites-le? Et pourtant :
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Tous les musiciens m’ont fait la bise et j’ai même eu droit à un cadeau pour ma fabuleuse performance vocale: le nouveau cd Le plus beau jour de magie. J’en ai de la chance n’est-ce pas? Le public a été très épaté et plusieurs personnes m’ont félicité en sortant de la salle! Wouahhh.
En passant Burp et Épicure, quelqu’un a encore crié quelque chose de ridicule. Je ne sais pas ce qui se passe depuis quelques mois dans cette salle mais certaines personnes ont pris goût à partager leurs états d’âme, toujours de manière assez incohérente, avec les artistes, pendant qu’ils sont sur la scène. Conséquence, le rythme en souffre.
*Il est dédié à tous ceux qui doutaient de ma percée dans le palpitant monde de la célébrité.


Muette

Je suis malade depuis vendredi, un gros rhume. Comme d’habitude, ma voix s’est éteinte, je n’émets presque plus de sons. Mais, je me soigne, j’ai un faible pour les comprimés de Cepacol aux agrumes. Et pour me divertir pendant ma maladie, je reste chez moi, je lis et j’écoute des films, dont le très savoureux Palais royal et un documentaire à Découverte sur la pandémie de grippe aviaire. Tout pour me rassurer. Brrr, j’ai un peu froid dans le dos soudainement.


Ablation

Vendredi soir dernier, après une journée assez productive au bureau à faire des paquets contenant un précieux livre et une visite au bureau de poste avec une cinquantaine de boîtes contenant ledit précieux livre, je pars faire mes courses sur Saint-Jean. Tous les prétextes sont bons pour se récompenser du travail accompli. Programme de la soirée, faire de la crème brûlée au chocolat en sirotant une bouteille de vin et inviter des amis un peu plus tard pour dévorer l’objet de mes efforts culinaires. Mais voilà, mes beaux plans ont été complètement chamboulés. Quelqu’un tenait absolument à m’empêcher de boire du bon vin.
À 20h, après un dédale de corridors qui n’en finissent plus, j’arrive à l’Urgence du CHUL. Mon frère s’y trouve depuis quelques heures déjà avec sa copine. Sur la civière, il est blanc comme un drap, a plein de fils dans le bras et de morphine dans le sang. Mais comme toujours, il est gentil avec tout le monde. Diagnostic, crise d’apendicite, il faut opérer. Alors débute l’attente interminable. Ça sent mauvais un hôpital et la proximité des autres malades est déprimante. Comme je ne peux rester dans la chambre avec lui parce que les heures de visite se terminent à 21h et qu’une affiche indique que la salle d’attente pour les familles est déménagée on ne sait trop où, je demande aux infirmières au poste de garde s’il va être opéré bientôt. Il est alors minuit passé. On me dit que je peux retourner chez moi parce qu’il va être opéré à 2h du matin. C’est effectivement à cette heure que son appendice a été enlevée. Mic se porte bien malgré son morceau en moins.
Ce fut donc un week-end passé à faire l’aller-retour entre chez moi et l’hôpital. J’ai perdu tout envie d’aller me pointer aux dix ans de Chyz au Cercle samedi soir. C’est moins jet set que mes fins de semaine habituelles, mais ça ramène les choses à l’essentiel, mon petit frère va bien.


Ottawa

C’est fou comme on peut se sentir libre quand on décide de prendre la route un vendredi soir. C’est dans cet état d’esprit que nous avons quitté notre ville chérie pour nous diriger vers la capitale, je parle de l’autre capitale, Ottawa, au cours de la longue fin de semaine de l’Action de Grâce. Tout de suite après le boulot, deux membres éminents du Septentrion ont été récoltés sur Maguire par LB. Carole (qui a la grande qualité d’être Française) a commencé notre périple très fort. À peine 30 minutes à admirer le fabuleux paysage que nous offrait l’autoroute, elle a demandé: «est-ce que les villes sont classées par ordre alphabétique? Parce que là il y un panneau qui indique les prochaines. C’est bizarre, elles commencent toutes par la lettre A: Saint-Agapit, Saint-Antoine, Saint-Apollinaire?» Bien sûr, cette réflexion a alimenté les 10 minutes suivantes. Et la conversation a dévié sur la profusion de saints dans les noms de ville au Québec.
Après avoir entendu Champion, Dumas, Debout sur le Zinc, manger du junk, parler de tout et de rien (les conversations qui ont eu lieu entre les quatre portes d’une auto de location vont demeurer entre les personnes présentes), nous avons déposé notre petite Française à Montréal et avons poursuivi notre longue route vers Ottawa. Nous avons passé le week-end à nous promener au Marché By. Je dois dire que la Librairie du Soleil vaut vraiment le détour.
Ce sont des filles très fatiguées et pas trop en forme qui ont rejoint Damien en soirée. Nous sommes sorties à The Collection (intéressant martini lounge) et au Mambo.
Dimanche, nous avons admiré le canal Rideau, les arbres colorés, les maisons cossues des diplomates et sommes allées récolter des pommes à Cannamore orchard. C’est beau Ottawa, très très beau même, mais ça manque de côtes, vivement Québec.
J’ai promis à Tristan, 9 ans (qui m’a prouvé l’existence du chocolat à 99% de cacao) de raconter sa blague qui m’a tant fait rire, et ce, au plus grand nombre possible. Alors la voici. Quel est le métier le plus violent? Cuisinier. Il bat les oeufs et fouette la crème.
Au retour, petit détour par Hawkesbury (comme dans la chanson de Jean Leloup). C’est charmant, vraiment, j’aimerais m’y attarder davantage un jour prochain.


Être captive de la technologie

Bon, j’ai vraiment « découvert » Facebook cette semaine. Je suis déjà accro puisque je surveille de près l’augmentation quotidienne du nombre de mes amis. Facebook, ou comment perdre son temps quand on en a déjà pas à perdre.
Et je veux un iPod touch.
Et mon cellulaire est malade.
Et je prends 20 000 photos par jour avec mon nouvel appareil-photo numérique.
Et depuis que j’ai le câble, j’écoute 2 fois plutôt qu’une les documentaires sur Jamestown.
Et je fais tout ça en étant partie du matin jusqu’au matin, comme vendredi dernier par exemple.


L’attaque des guêpes

Ce pourrait être le titre d’un mauvais film d’horreur, mais il n’en est rien. À chaque année, à la fin du mois d’août, c’est la même histoire qui se répète. Oui, les guêpes me prennent d’affection et ne cessent de me tourner autour de la tête. C’est assez… étourdissant et je perds toute élégance lorsque je dois les chasser de la main de la manière la plus discrète possible, sans crier comme une folle et sans dire de gros mots. Et quand ce ne sont pas les guêpes, ce sont les commis de la SAQ qui disent « humm, ça sent bien bon tout à coup ». Et moi, je suis obligée de dire « Ne cherchez plus, c’est moi qui sent bon ». Et les garçons, où êtes-vous dans tout cela? Ma fraîche odeur de menthe poivrée (et non de citronnelle, la précision est très très importante) rend les guêpes folles et les filles jalouses. Et vous?
Et pour celles et ceux qui souhaitent impatiemment connaître le secret de mon succès, le voici en grande primeur : http://www.aveda.com/templates/products2/spp.tmpl?CATEGORY_ID=CATEGORY14955&PRODUCT_ID=PROD5827
Et le week-end de la fête du Travail est synonyme de la visite de mes parents et de ma petite Mina (le chat – le mot chatte est à proscrire ici parce que j’aurais l’air de faire une affirmation des plus bizarres – la plus douce du monde). Lunch au Sonar sur une rue Cartier sans dessus dessous, et surtout petite ballade sympathique dans le quartier Petit-Champlain. J’ai un nouveau savon de chez Lush qui a pour nom Chérie j’ai lavé les enfants. Je n’ai pas de chéri et je n’ai pas d’enfant mais j’aime l’odeur du miel. Ça me donne le droit de l’utiliser vous penser? Je ne suis pas du genre à me laisser arrêter par ces petites considérations. Malgré une petite migraine, un souper dans mon appartement situé entre les murs s’imposait. Je n’ai rien cuisiné comme d’habitude. C’est le fun venir manger chez moi n’est-ce pas? Et bon d’accord, la prochaine fois je ne tenterai plus de vous empoisonner avec un beurre infect (ah la honte). J’ai enfin eu mon cadeau australien, de magnifiques boucles d’oreille en opal. Et nous avons pu contempler 43% des photos prises par mon frère au cours de son périple. Superbes photos, surtout les mignons koalas. Un autre 11% la prochaine fois. 2000 photos, vous rendez-vous compte du temps que ça prend regarder 2000 photos?
Un dimanche après-midi, début septembre. Que faire? Tout un casse-tête d’aller au marché du Vieux-Port et surtout de trouver un stationnement pour acheter quelques tomates italiennes, des épis de maïs, des framboises et de la roquette, j’oubliais aussi la tarte aux pommes, la salade frisée, les petites tomates jaunes, les mûres… Mais c’est tellement agréable de se promener et de se laisser tenter par les producteurs de la région. Bon, je vais les manger toute seule ces légumes parce que mes parents sont bien sûr repartis vers le Saguenay.
Et pour conclure ce billet en beauté, je dirai qu’une tradition est maintenant instaurée, on célèbre ma fête à toutes les semaines. Remarquez bien, ce n’est pas moi qui va s’en plaindre (même si certaines affirment impunément « je suis bien contente d’avoir manqué ton gâteau, ça suffit ta fête »). Après une dure journée de travail vendredi, ce fut un petit pique-nique sur les plaines, avec un gâteau assez décadent d’Anna Pierrot, des mots sur lesquels discourir pendant des heures et des amis qui m’ont fait rire et réfléchir au Sacrilège ensuite et à La Loge. C’est là, assises en face de l’Épicerie européenne, une bouteille de Gourgazaud, un café et un chocolat chaud sur notre table, que nous avons vu, un peu médusées, le livreur du boulanger Éric Borderon venir déposer les pains du lendemain matin, ou plutôt les pains qui allaient être vendus quelques heures plus tard car nous étions maintenant samedi très tôt, et repartir sans refermer la grille. Nous aurions pu prendre une, deux, dix baguettes, ahah, nous nous sentions en possession d’une information CAPITALE, mais les biscuits chinois ont jadis parlé pour LB et moi : Vous êtes un modèle de rigueur et d’honnêteté. Et c’est ainsi qu’après avoir prévenu D de la chose, qui s’est empressé d’aller refermer la grille, que nos idées criminelles se sont envolées. Adieu mauvais coup.