Paris et son Salon du livre

Cette année encore, je suis allée au Salon du livre de Paris (non mais quel beau métier quand même que je fais). Cette fois c’était avec le chef lui-même, Gilles Herman, et notre auteure Caroline Allard.
À Paris, nous (le Septentrion) n’avons pas de kiosque individuel. Nous faisons plutôt partie du regroupement d’éditeurs chapeauté par Québec Édition. Joelle, Jean-François, Johanne, tous font un travail remarquable. Nous avons d’ailleurs lancé le tome 2 des Chroniques d’une mère indigne au Salon lui-même, pendant la nocturne.
Aller au Salon de Paris, c’est aussi l’occasion de se comparer, de rencontrer des éditeurs québécois, nos coéditeurs français, d’apprendre les rouages de l’édition en France (comme l’existence du poste de chef de fabrication), d’aller faire une petite visite à la Librairie du Québec, de parcourir les librairies (ma favorite est sans conteste Chantelivre, la plus vieille librairie jeunesse de Paris, au coeur de Saint-Germain-des-Prés et à deux pas du Bon Marché. Allez voir l’extrait de l’émission Paris Bouche à Bouche pour la découvrir), de se promener dans le quartier des éditeurs, constater que Plon possède un édifice magnifique en face de l’église Saint-Sulpice et que CNRS Éditions a une plaque un brin romantique.
Fréquentation et ventes en hausse, la crise semble épargner le livre en France, jusqu’à présent du moins. C’est rassurant.
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J’ai patienté plus d’une heure pour obtenir une dédicace de Catel pour la bande dessinée Kiki de Montparnasse parue chez Casterman, dont elle signe les dessins. Pendant que je patientais et me faisais bousculer de tous bords tous côtés, je n’ai pas perdu mon temps. J’ai observé la faune livresque. Ce qui m’a frappé: les auteurs en France font partie d’un véritable star system. Les gens les photographient (certains font même la collection de photos d’auteurs alors qu’ici c’est plutôt la collection de signets), les reconnaissent, les portent aux nues.
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Caroline avec Éditeur indigne et Yannick Dehée, coéditeur du tome 1 en France aux éditions Porc-épic
Catel est charmante, vraiment. Le projet sur lequel elle m’a confié travailler en ce moment m’a conquise, historienne que je suis. Il faut absolument découvrir, si ce n’est déjà fait, la bande dessinée Kiki de Montparnasse.
D’autre part, nous avons eu un dîner très stimulant autour du livre numérique avec De Marque et des éditeurs québécois. Nous avons eu droit à une présentation efficace et convaincante de Stéphane Michalon de ePagine.Je souhaite qu’il vienne donner une conférence au Québec sur le sujet, de toute urgence. Merci à Marc et Clément pour la super soirée!
Comme il s’en passe des choses à Paris. Nous avons eu la joie d’y apprendre l’alliance Gallimard-La Martinière dans le domaine du numérique. Nous surveillerons cela de près.
Nous sommes rentrés au Québec emballés, avec des idées et des projets. Je reviendrai dans les prochains billets sur mes petites découvertes, car vous connaissez mon amour indéfectible pour la Ville Lumière et son art de vivre.




Une semaine à Montréal

Le Salon du livre de Montréal a pris fin lundi!
Ce que je retiens en quelques lignes (je vous dévoile par le fait même une partie de mes intérêts):
Ma dédicace de Mélanie Watt pour son superbe livre Chester le retour!.
Trouver de nouveaux Zola.
Obtenir le Prix Marcel-Couture 2008 pour La Mesure d’un continent.
Le Réservoir sur Duluth pour l’ensemble de l’oeuvre (bonne bouffe, bonne musique, bonne bière).
La conférence au Laïka où, allez savoir pourquoi, GH est une star. En plus, j’ai pu constater que je suis déjà dépassée puisque tout le monde (4 personnes) était sur Facebook avec leur nouveau MacBook!
Nos macarons Indigne? Moi aussi! qui ont connu un succès fou.
Le traiteur Ian Perreault prêts à manger sur Bernard, quand on se sent seule au monde un mardi soir.
La question soulevée au Petit Extra par Père indigne: les schtroumpfs sont-ils communistes?
La page 164 de La Mesure d’un continent.
Se retrouver avec un livre électronique ET un iPhone en même temps.
Être en ligne sur Buzzz.tv sur Champagneur.
Revoir tous nos auteurs et amis.
Remarquer qu’il neige à Outremont et qu’il pleut au centre-ville.
Le Pellerin et son ti-punch. Par chance, nous n’en étions chacun à 2 seulement quand l’endroit à fermer ses portes. Fiou!
Je suis revenue à Québec que mercredi seulement car j’avais une formation sur le marché du livre anglophone, organisée par l’ANEL. Que de choses il me reste à apprendre.


Le tourbillon de l’édition

La rentrée automnale a débuté en grand au Septentrion. C’est du sérieux. Les lancements se succèdent à une vitesse folle. Mais, je suis bien contente. Ce sont tous des lancements réussis et les auteurs sont satisfaits.
Pendant les lancements, allez savoir pourquoi, c’est moi qui fait payer les livres aux gens (car ce n’est pas moi la plus douée en calcul mental mais bon, 20$, c’est pas si compliqué, 2 livres à 20$=40$, voilà). Et je trouve ce rôle plutôt privilégié figurez-vous. C’est moi qui remet aux gens les livres sur lesquels on travaille pendant des mois, des mois. C’est un beau moment de fierté.
Et au bureau, que dire, on travaille autant. Je remets en moyenne 2 ou 3 projets à l’imprimeur depuis deux semaines et ça continuera cette semaine.
Tout cela a pour résultat que je n’ai plus d’énergie pour me divertir. Zéro énergie. Après une soirée très réussie aux Salons d’Edgar vendredi dernier impliquant discussions de filles et vin, à 22h30 j’étais chez moi. Mais regardez à quoi j’ai eu droit en rentrant.
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Ce n’est pas moi qui le dit

C’est Shakespeare : « Si l’on passait l’année entière en vacances; s’amuser serait aussi épuisant que travailler. »
Le travail, je trouve que c’est beaucoup moins fatiguant que les fins de semaine, en particulier l’été. Depuis des mois, nous préparons la rentrée automnale. Et voilà que plusieurs projets aboutissent. Victoire je crie! Étonnamment, l’été fut très productif. Admirez ma table de travail, qui sert aussi de table de salle à manger quand nous avons faim (et ou nous avons souvent les discussions les plus folles et bizarres).
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Que font ces papiers sur ma belle table? Ce sont 3 manuscrits parvenus à la dernière étape de la production. Ils attendent patiemment que Jean-Pierre, notre représentant chez Marquis toujours bien habillé, ne vienne les chercher.
Le livre à surveiller au Septentrion à mon avis, celui d’Yves Lever, Anastasie ou la censure du cinéma au Québec. Fascinant, déconcertant, amusant je dirais (Éric m’a contaminé avec ses slogans publicitaires).
Bonne fin d’été!


Des mots sur ma douleur

Le titre est un peu fort, je l’avoue mais je n’avais pas envie de me creuser la tête trop longtemps. C’est fou comme s’écraser un doigt dans une porte peut vous bouleverser. Tiens, ça m’est arrivé, à moi, pas plus tard que la semaine dernière. Ne me demandez pas comment j’ai fait mon compte. Je me souviens seulement que ça fait très mal, oui très mal. J’ai même téléphoné à ma mère pour pleurer un bon coup. Et j’ai eu un peu peur que mon doigt ne redevienne pas aussi mignon qu’avant (une semaine plus tard, rassurez-vous, il est redevenu comme avant l’incident, ouf!).
Mais, pour moi ce fut aussi un peu comme la pomme de Newton. Bon d’accord, aucune loi sur la gravitation n’a émergé de mon cerveau. S’en est plutôt suivie une prise de conscience personnelle légèrement plate. Passons.
J’ai écrit de ma main droite la semaine dernière, en pleine correction d’épreuves sur Le Duel d’Élisabeth Vallet (pôvre graphiste qui va devoir me relire). Il faut dire que je suis d’un naturel gaucher.
Trêve d’apitoiement sur mon terrible sort. Je vous invite plutôt à aller admirer le cadeau de la ville de Montréal aux citoyens de Québec à l’occasion du 400e. Le lieu, la Gare du Palais, est parfait. Une gare=voyage=ailleurs=rêve. Non? Ça fait 2 fois que je vais le voir ce cadeau et il me va toujours directement au coeur. J’ai plusieurs petits textes préférés. Je partage avec vous celui qui me fait pleurer ou soupirer, dépendamment des jours:
La nuit est une neige
qui tombe à l’envers.
Jean-Paul Daoust
C’est doux à lire non? Et ça fait rêver aussi.
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Plonger dans l’or

Après des mois de travail, à préparer de part et d’autre une exposition et un livre, le 29 avril était jour d’inauguration et de lancement. Il y avait tout le gratin de la ville, même le premier ministre et la ministre de la Culture, sans oublier toute l’équipe du Septentrion évidemment.
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Nous nous sommes donc rendus au Musée de la civilisation pour assister à l’inauguration d’Or des Amériques. Je serai directe et sans parti pris… il faut absolument voir cette exposition. Quelle personne peut rester indifférente face à l’or, pas moi en tout cas! Vous y verrez entre autres mon objet préféré, un pendentif en or en forme de salamandre incrusté de rubis. Il y a aussi des figures votives muiscas, une couronne carrée, un escudo espagnol, un pectoral, des photos de mineurs à Dawson city… Splendide, émouvant, étonnant, étrange, les qualificatifs me manquent. Pour un avant-goût, je vous suggère le site Internet du Musée. Il y a MA petite salamandre à admirer : http://www.mcq.org/or/index.php
Voici 2 pièces incontournables: le vêtement rituel Mochica et le buisson d’or:
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PLC, le graphiste derrière l’ouvrage, et moi, nous n’arrêtions pas de dire, à chaque pièce que nous observions: «ah ça tu vois, je l’ai imaginé plus grand», «et ça, plus petit». Sensation étrange de nous retrouver devant les vrais objets 8 mois après le début du projet. Je tiens à souligner l’excellent travail d’Hélène Dionne, d’Hélène Daneau et de Frédérick Bussière du Musée, ce fut un plaisir réel de travailler avec vous.
Testé et approuvé, le vin blanc est beaucoup plus performant dans les événements mondains. Bon et avec toutes ces histoires d’Ouest, de Colt, de Klondike, Carole et moi, on s’est pris au jeu.
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L’exposition prend fin le 11 janvier 2009. Le livre est, quant à lui, disponible dès maintenant.


La fièvre de l’indignité

Il était une fois, une petite équipe d’une maison d’édition de Québec qui partit en direction de Montréal par un beau jour de printemps, ne laissant derrière elle que M. Vaugeois et Pierre Lapointe le comptable. Mais ce n’était pas un jour comme les autres, oh que non!
Chemin faisant, alors que je rêvais (eh oui, aussitôt dans une voiture, je m’endors, ou je chante ce qui est pire) à une certaine sangria à la mangue bue quelques années plus tôt à Chelsea ou Greenwich village, ce n’est plus très clair, on a brisé toutes mes fantaisies gastronomiques à mon réveil en me racontant une histoire pas possible de cours d’eau au niveau d’eau très élevé et de centaine de petites bêtes mortes flottant sur ladite eau. Moi, je n’ai rien vu, donc je ne sais s’il faut prêter foi à ces propos incroyables, mais ça m’a quand même fait un peu de peine si cela s’avérait vrai.
Sur notre route, il y avait un arrêt de prévu à Shawinigan (qui n’est pas une chanson des Trois Accords) chez Multi Reliure pour voir notre ouvrage Or des Amériques. Je suis certaine que mes Repetto ne s’attendaient pas à se retrouver un jour dans la cité de l’énergie. Cette visite a été très instructive, M. Baribeau a été généreux de son temps, un passionné, nous expliquant les moindres rouages de cette étape de la production. C’était un aspect que je n’avais encore pas eu l’occasion de voir de mes yeux. Nous avons été impressionné par le nombre de personnes qui manipule un ouvrage finalement, d’un bout à l’autre de la chaîne du livre. Je passe notre arrêt pour manger qui, selon de l’avis de tous, a été des plus typique.
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Direction Montréal ensuite, plus précisément au Archambault situé au coin de Sainte-Catherine. Hier, c’était le dévoilement du gagnant de la 8e édition du Grand Prix littéraire Archambault. Tout de suite quand Francine Ruel a prononcé les mots : «c’est un livre qui parle de maternité», des dizaines de caméras et d’appareil-photos se sont braqués sur Caroline. Ah que c’était intimidant!
Eh oui, un an presque jour pour jour après la parution des Chroniques d’une mère indigne, voilà que notre auteure chérie, Caroline Allard, se voit récompenser d’un prestigieux prix. Caroline était radieuse, littéralement. Vous dire comment le Septentrion est heureux ce matin!
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J’étais bien entendu enchantée de voir Pierre-Léon et d’entendre l’humour si savoureux de Père indigne qui m’a bien fait rigolé avec le bouquet. Carole aussi d’ailleurs, quand elle s’est mise à philosopher sur l’importance de choisir le vin blanc dans les événements mondains.
Le groupe s’est séparé pour la fête mais nous avions tous le même sourire de béatitude en nous quittant. J’avais d’excellentes suggestions de resto, mais je devrai retourner bientôt à Montréal pour les essayer! Je me suis laissée attendrir par un parfait à la menthe sur le menu d’un restaurant sur Saint-Denis, et nous voilà partis pour des heures de rigolades!
Je ne suis pas mère mais je me réclame quand même de cette indignité contagieuse. Quelle soirée ce fut. Longue vie à Mère indigne!


L’heure est au bilan

Que faire de si bon matin quand je peux prendre mon temps (oui oui c’est permis au lendemain d’un salon du livre) avant d’aller au bureau. J’écoute les nouvelles pièces de Yann Tiersen bien sûr. Pas besoin de dire que j’attends avec une impatience non contenue son prochain album. Allez faire de même: http://www.myspace.com/yanntierseninprogress
Le Salon du livre de Québec 2008 en quelques mots: j’ai vendu 3 de mes livres, Carole et moi, nous avons eu le plaisir de revoir Louise Portal et Jacques Hébert, Éric possède une énergie débordante, vraiment je suis impressionnée, Julien Tourreille est charmant, tout comme Jean-François Palomino, mais ça on le savait déjà. J’ai encore manqué mon coup, le fabuleux livre Sissi la souris qui disait oui a une fois de plus été vendu avant que je me décide. Zut! J’ai eu un intermède bénéfique grâce à la visite de mes parents et de mon frère. Notre souper à La Girolle m’a fait un grand bien. Plus que la vente de livres, un salon est un lieu de rencontres et d’échanges vraiment formidable. Je remercie tous nos auteurs qui se sont déplacés et mes bien-aimés collègues, pour quoi déjà, pour être là (ah que je suis plate là, mais je ne trouve pas autre chose de plus éloquent). Voilà.
Ah, et j’ai besoin de votre avis. Faut-il redonner le livre électronique ou faire semblant qu’on l’a égaré afin de le conserver pour soi? Quel dilemme, quel dilemme! Bon, allez c’est pas tout ça mais je dois revenir à la réalité et refaire mes énergies.