2009 avait été catastrophique, alors quand je fais le bilan de 2010, je suis très contente. Deux amies ont eu des bébés, une a occupé un premier emploi dans son nouveau domaine et d’autres ont carrément changé d’emploi, terminé leur doctorat ou leur mémoire. Une amie a eu ses papiers de résidence permanente puis certains ont eu 30 ou 40 ans. Une autre enfin a trouvé l’amour et a emmenagé avec lui. Que ma famille et mes amis soient heureux et je suis moi-même 85% heureuse.
Pour ma part, j’ai trouvé un appartement qui me plaît, j’ai fait trois voyages extraordinaires, j’ai un tas de projets, les deux sessions des débats que j’ai reconstituées sont parues, j’ai fêté cinq années de travail au Septentrion, mangé des macarons au muguet, des beignets à la morue, de la glace au nutella, des pizzas au four à bois confectionnées par FP et PL, mangé du cerf de Boileau, eu un gâteau de Loukoum à ma fête, bu pas mal de champagne, enchaîné les Québec se livre, lancements, colloques et salons (dont ceux de Québec et de Montréal ont été mémorables), participé à l’édition de manuscrits marquants et donné deux conférences.
J’ai chanté Brun comme l’amour à 2 heures du matin, tenu un iPad entre mes mains, lu Déjà, Suite française, Valentin, Trilogie new-yorkaise, 210, rue de la Gare, Cadavre exquis et Lo entre autres, multiplié la confection de gaufres au citron, découvert le nouvel album de Karkwa et de Yann Tiersen. J’ai été enchantée par le film sur Gainsbourg, porté la moustache, habité dans le Marais l’espace de 4 jours, vu danser Aurélie Dupont, enfilé trois pichets de sangria blanche sur mon balcon avec 2 amis, été la reine à la fête des Rois, ravie par quelques scènes d’Eric dans True Blood, acheté deux paires de Chie Mihara, déconné lors des trop rares soirées pyjamas, vu Paris, toujours, aimé Brooklyn, tellement, bu un vin de Porquerolles, des tonnes de smooties, toutes les déclinaisons de pastis possibles (pastis-limonade, perroquet, pastis 70%), un gin tonic sur la terrasse de l’hôtel Tadoussac, ne sait plus combien chez des amis à Saint-Sacrement, bu du lait frais sur les galets de Nice, eu d’incroyables cadeaux de ma grand-mère.
Bien sûr, je ne baigne pas toujours dans le bonheur et il m’arrive d’être de mauvaise humeur. J’ai été très énervée par la question de l’impression en Chine, par ce que j’ai pu entendre de certains éditeurs sur le prix unique, par la loi C-32, les conservateurs et certains animateurs. J’ai pleuré aussi, beaucoup au mois d’août, eu deux extinctions de voix et de nombreuses migraines. Les Bleus ont été nuls à la Coupe du monde, j’ai été stressée par l’incendie du voisin de CC et Léto alors qu’ils étaient en voyage et par le passage de mes meubles dans l’escalier, triste par la mort du père d’un ami et assisté à des séparations.
Mais, reste que j’ai exécuté une danse en ligne sur le parvis de l’église Saint-Roch avec des personnes dont je tairai le nom à Où tu vas quand tu dors en marchant, j’ai eu un fraisier sur mon balcon, vu John Malcovitch, fait des escapades à Neuville, à l’Anse-Saint-Jean, à Baie-Saint-Paul, à l’île d’Orléans, rencontré de nouvelles personnes incroyablement intéressantes, j’ai eu de nouveaux meubles, fait du pilates et du ballet. J’ai tellement rit au pique-nique à l’île d’Orléans et au souper club sandwich, marché dans la forêt au Saguenay, me suis baignée dans la piscine familiale avant le petit-déjeuner, parcouru la cellule de l’homme au masque de fer et dessiné avec les enfants chéris.
J’ai pris des milliers de photos avec ma nouvelle caméra, ramassé des feuilles à l’automne, eu trois serre-tête Jennifer Ouellette et deux chaînes Ginette NY, découvert les îles de Lérins, participé au traditionnel chalet d’hiver et au Festival de la chanson de Tadoussac. Enfin, j’ai apprécié les soupers entre amis et je suis allée dans mes endroits favoris dans la ville. Parfois, incroyable mais vrai, j’ai bien ressenti le moment présent. Ouf, un grand cru pour moi 2010 donc.
Vous aimez les photos de cette note? Il y a des mois que je voulais me frotter au bokeh. Avec ma nouvelle lentille 50 mm F 1,8 je pouvais m’aventurer dans l’univers de ce jeu optique. J’ai bien lu ce que je pouvais trouver sur Internet, notamment http://www.diyphotography.net/diy_create_your_own_bokeh et http://www.vertcerise.com/2010/12/15/des-coeurs-pleins-les-pupilles/.
Voici mes premiers essais. Lors des soupers en famille, j’ai pris un tas de clichés des chandelles, luminaires et même du dessus du foyer. Mais ça a vraiment fonctionné à l’extérieur, avec les guirlandes lumineuses.
Pour 2011, je vous souhaite tout plein d’étoiles dans les yeux. Bises!
«À la joie
À la beauté des rêves
À la mélancolie
À l’espoir qui nous tient
À la santé du feu
Et de la flamme
À ton étoile»
(paroles d’À ton étoile, Noir Désir)
Monthly Archives: décembre 2010
Bons baisers du Saguenay
Ah mes petits, je suis en vacances et c’est Noël dans deux jours. Je prends donc cinq minutes entre deux gorgées de vin rouge pour vous souhaiter la plus belle période des fêtes du môôônde!
Ces jolis moutons, qui étaient semble-t-il fabriqués en Allemagne en série dans les années 1940-1950, sont pareils à ceux qui ornaient le dessous de l’arbre de mes grands-parents quand j’étais petite. Ils ont été trouvés chez un antiquaire de la rue Saint-Paul. Nostalgie n’est-ce pas?
Allez, je vous offre mes meilleurs voeux et vous embrasse, où que vous soyiez.
Le marché de Noël au Moine Échanson
Me voilà plongée dans les vacances après une année de production au Septentrion qui fut très fructueuse. Les cadeaux et le sapin sont faits, le dîner de Noël du bureau a eu lieu, je n’ai plus de 5 à 7 inscrits à mon agenda. J’enfile maintenant le nougat, les chocolats chauds et les films, j’ai tout le temps froid, bref, il n’y a pas à le nier, je suis en plein dans la période des fêtes. Reste un élément essentiel à mon bonheur, et oui, vous l’aurez deviné bande de petits perspicaces, la bouffe et le vin.
J’ai pu faire quelques courses déjà. Je suis notamment allée samedi le 11 et samedi le 18 décembre au marché de Noël du Moine Échanson. Les sympathiques propriétaires, serveurs et cuisiniers du restaurant de la rue Saint-Jean nous y ont d’abord accueilli avec une dégustation de muscat et de gâteau aux fruits. Il n’était pas encore midi mais bon, ce sont les fêtes après tout. Les choses sérieuses maintenant. Il y avait une trentaine de vins pour emporter. J’ai pu boire un vin blanc déjà, Le Domaine des Vigneaux, au goût vraiment surprenant et un Sancerre rosé, que j’ai particulièrement apprécié.
Il y avait également pour emporter de la terrine, du foie gras, du pâté en croûte, des macarons, des gâteaux aux fruits… Pour déguster sur place ou pour emporter, il y avait leurs fameux beignets de morue ultra connus et adorés dans le quartier et des cornets de trous de beigne chauds. Moi, ça me plaît définitivement toutes ces bonnes idées.
Vous avez faim, vous avez soif maintenant? Ne pleurez pas de ne pas avoir pu profiter de ce petit moment de bonheur culinaire. J’ai une très bonne nouvelle. Le restaurant sera fermé pour une semaine au tout début de janvier. Ils agrandissent pardi! Le nouveau local sera consacré au bar-boutique du Moine, où nous pourrons déguster et emporter une belle sélection de vins d’importation privée. Ce sera donc une formule bistro autour des vins et de quelques bouchées (genre tapas). Tout ça manquait gravement pour les 5 à 7 sur Saint-Jean.
*Le Moine Échanson, 585, rue Saint-Jean, Québec*
Saint-Jean-Baptiste et ses portes
Dans ma dernière note, je vous dévoilais ma passion pour les portes. Aujourd’hui, je suis allée en photographier quelques-unes que j’aime bien. Ce qui m’a frappé, c’est la diversité des motifs qui les enjolivent que l’on retrouve partout dans le quartier.
La semaine dernière, j’ai acheté un dessin de Jacques Martineau, auteur de Carnet de Québec au Septentrion. Il représente trois portes de Saint-Jean-Baptiste. Je suis donc partie à la chasse pour voir si j’allais les retrouver. Je pense avoir réussi.
La prochaine fois que vous allez vous promener, observez les portes et imaginez l’histoire des gens qui les ouvrent et les ferment.
Saint-Jean-Baptiste, soleil couchant
Il n’y a pas encore un an que j’habite Saint-Jean-Baptiste. Eh bien, j’adore mon quartier, je pense l’avoir répété mille fois. J’ai marché pas mal dans les rues, erré avec les amis, je suis rentrée chez moi assez tard pour voir les boulangers du Panetier préparer le pain ou encore assez tôt pour qu’il n’y ait que les chats dans les rues. Il y a tellement de petits détails que je remarque sur les maisons, c’est sans fin.
Je vous emmène faire une balade dans Saint-Jean-Baptiste au soleil couchant, ma période de la journée préférée. Pour ce faire, nous devrons nous replonger dans l’automne, le soleil qui bientôt nous quittera fait ressortir les nombreux fils électriques si caractéristiques du quartier. Voilà arrivée l’heure parfaite pour espionner discrètement et regarder comment vivent les gens, comment ils ont arrangé leurs appartements ou maisons.
Le quartier s’est développé essentiellement au XIXe siècle. C’est alors un quartier d’ouvriers. Aujourd’hui, on y trouve de nombreux artistes et gens du milieu du livre (comme moi).
Quand le soleil se couche donc, c’est toujours magnifique avec ces teintes d’orangé qui enflamment le ciel et la tôle du toit des maisons. Pas si étonnant, quand on se souvient de cet incendie du 7 juin 1881 qui détruisit plus de 600 maisons et l’église paroissiale. Dans un futur billet, je vous montrerai quelques-unes de ses portes et fenêtres, si différentes et jolies.
After 8, un soir de décembre
Il s’est publié des centaines de livres de cuisine cette année au Québec seulement. Difficile de s’y retrouver. Un de mes livres préférés est celui de François Chartier et Stéphane Modat: Les recettes de Papilles et Molécules, basé sur le principe d’harmonies et de sommellerie moléculaires. Les photos de Stéphane sont magnifiques et les dessins de Pierre Bouchard lui donnent un petit côté ludique.
Plusieurs recettes avaient retenu mon attention, dont les tagliatelles à la réglisse noire, queues de langoustines, les chips de jambon serrano, le mousseux au chocolat noir et thé lapsang souchong, le riz sauvage soufflé au café, les baklavas de boeuf en bonbons, miel de menthe à la lavande et eau de géranium, la balloune de mozzarella, le boeuf de la ferme Eumatimi frotté à la cannelle, et finalement (pour ne pas énumérer les 84 recettes) les After 8, 9, 10_Mc2.
Hier, parfaite journée de décembre pour décorer le sapin et cuisiner avec les amis. François s’est mis sur les After 8 et a appris à son sous-chef (i.e. moi) comment faire une bavaroise. Je crois bien avoir compris à 60%. On a fait ceux à la menthe (j’ai remplacé la crème de menthe par un sirop de menthe comme je ne voulais pas me retrouver coincer pendant 30 ans avec une bouteille de crème de menthe), au basilic et, comme je n’aime pas l’aneth, on a opté pour fleur d’oranger. Le tout est enrobé de chocolat évidemment, et cela m’a permis d’utiliser pour la première fois du beurre de cacao.
On a beaucoup rigolé à réaliser ces sucreries (en plus de nos traditionnelles gaufres et des biscuits extra chocolat). Ce sont de petites bouchées très fraîches, parfaites pour les soirées de fête ou les après-midis autour d’un thé, car les auteurs du livre ont atteint l’harmonie parfaite avec le thé vert Sencha Ashikubo* (Camelia Sinensis).
* Cet après-midi, j’avais apporté lesdits After 8 chez des amis qui nous avaient invité à boire le thé et quel thé nous ont-ils servi d’après vous, hum, et ce tout à fait par hasard.
À l’École de danse
Tous les lundis soirs, depuis septembre, je me rends à l’ancienne École technique sur le boulevard Langelier, qui abrite maintenant l’École de danse de Québec. Dans le livre Québec monumental, 1890-1990 de Luc Noppen, Hélène Jobidon et Paul Trépanier (Septentrion, 1990), on apprend que l’édifice, de style beaux-arts, a été construit entre 1909 et 1911. Les auteurs le classent parmi les «oeuvres les plus remarquables de l’histoire de l’architecture à Québec». J’ai peu de photos de l’édifice car il est depuis plusieurs semaines en rénovation.
Je trouve que c’est le lieu parfait, qui a ce petit quelque chose d’ancien, de noble et de majestueux, pour aller danser le ballet classique avec mon amie Carole. Depuis des mois, nous nous pâmions devant les chaussons de Repetto et nous ne nous lassions pas de regarder Aurélie Dupont, notre ballerine préférée que j’ai d’ailleurs eu la chance de voir danser en personne à l’Opéra de Paris. Le documentaire Aurélie Dupont. L’espace d’un instant, de Cédric Klapisch est vraiment un incontournable pour comprendre la carrière de ces athlètes.
Nous n’avions pas enfilé de collant et de justaucorps depuis euh… plusieurs plusieurs années. Mais c’est un vrai bonheur pour nous deux de suivre ces cours, un moment de concentration extrême pour ma part, où je ne pense à rien d’autre. Nous apprenons donc à nous placer en première, en seconde, le fondu, le port de bras, le jeté, le piqué (que je n’arrive pas à faire), le relevé, le battement, l’assemblé, le coupé, le pas de bourrée. Je fais plutôt petit rat encore qu’étoile, car j’ai constaté que je manque particulièrement de souplesse et de grâce.
Mais tout cela n’est pas si important. J’adore faire de la barre et me laisser emporter sur le Pavane de Fauré. J’intellectualise beaucoup les mouvements aussi, je m’assure que mon corps soit bien placé, que mes bras sont OK, je réfléchis à mes axes et j’apprends le nom des os. Elle a l’air réservé aux fillettes cette danse, mais c’est vraiment très difficile. Elle m’aura beaucoup apporté cet automne.