J’ai eu la tag de Josianne, youhou! Joie, résonnez musette! Je vais donc vous parler littérature dans le petit questionnaire ci-après. Et, à la veille du Salon du livre de Québec, on dirait que c’est presque arrangé avec le gars des vues.
1. Plutôt corne ou marque-page ?
Définitivement marque-page. Et comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même, ce sont des signets du Septentrion. Dans l’autobus, en public, ça fait un peu de publicité. Marketing, tout est une question de marketing… et de petits détails. En plus, ils sont beaux.
2. Un livre en cadeau ?
Reçus : Je viens de recevoir Paul à Québec, de Michel Rabagliati et Taschen’s Paris d’Angelika Taschen de mes parents, qui connaissent bien mes goûts en cette matière. J’apprécie vraiment recevoir un livre en cadeau, c’est parfait pour toutes les occasions. D’ailleurs, si vous voulez me faire plaisir, j’aimerais bien recevoir Persepolis, L’Amant, de Marguerite Duras, et quelques tomes de Zola.
Offerts : J’offre presque toujours des livres à mon frère, selon ses intérêts: Deuxième Guerre, plongée… Dans les livres que je souhaiterais à offrir à tous mes amis, il y a Le temps n’est rien dont je parlerai plus bas. Ah et j’aime bien offrir des livres du Septentrion à ma famille.
3. Lis-tu dans ton bain?
Non, pour deux raisons: je m’endors dans le bain et je m’endors en lisant. Donc c’est la noyade assurée.
4. As-tu déjà pensé à écrire un livre?
Oui, même que j’en ai écrit un. Han han, surpris n’est-ce pas? Il est paru il y a 5 ans, j’étais jeune dans le temps, je ne savais pas ce que je faisais. Sans blague, c’est mon mémoire en histoire qui a été publié au Septentrion. Il portait sur une famille noble canadienne.
5. Que penses-tu des séries de plusieurs tomes?
Je lis actuellement du Zola. La série des Rougon-Macquart compte une vingtaine d’ouvrages. Alors vous déduisez que les séries de plusieurs tomes, j’adore.
6. As-tu un livre culte ?
Le temps n’est rien d’Audrey Niffenegger. J’ai pleuré deux fois, vous imaginez! Vous devez absolument lire ce livre. C’est une si belle histoire d’amour.
7. Aimes-tu relire?
Je ne lis quasiment jamais mes livres deux fois, à l’exception de quelques bandes dessinées. Il y a tellement de livres dont je veux parcourir les pages. Alors, j’essaie de gagner du temps.
8. Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu’on a aimés?
Je n’hésite pas maintenant (avant j’étais plus timide) à rencontrer et échanger un court instant avec des auteurs que j’apprécie. Au dernier Salon du livre de Paris, j’ai passé un moment charmant avec Catel.
9. Aimes-tu parler de tes lectures ?
Non, quand je lis, je vis des émotions qui me sont propres que je parviens difficilement à mettre en mots. Bref, je vis mes lectures de l’intérieur.
10. Comment choisis-tu tes livres ?
Les conseils de mes amis, les blogues, les Salons du livre, les médias. Par période historique aussi, j’ai un faible pour la Révolution française, l’Empire et le XIXe siècle. Puis par sujets et auteurs. Je suis très fidèle à un auteur quand je l’aime. Je veux habituellement lire toute son oeuvre. C’est le cas de la bédéiste Pénélope Bagieu entre autres.
11. Une lecture inavouable?
Vous êtes trop curieux.
…
Puisque vous insistez. Ah, et non! J’ai quand même droit à un minimum de jardin secret.
12. Des endroits préférés pour lire?
Mon lit, les matins de la fin de semaine, alors que le soleil entre par la fenêtre. Il y a aussi l’autobus les matins de semaine. Ah et j’oubliais l’herbe des plaines d’Abraham l’été.
13. Un livre idéal pour toi serait ?
Je ne crois pas qu’il y ait de livre idéal, il y a le livre qui convient parfaitement à l’instant présent par contre.
14. Lire par-dessus l’épaule ?
L’épaule de qui? Bon j’avoue, occasionnellement parce que ça me donne l’impression de pénétrer dans la bulle de la personne qui lit que de fouiner par-dessus son épaule.
15. Télé, jeux vidéos ou livre ?
Pas très télé, pas très jeux vidéos. Plutôt films et livres.
16. Lire et manger ?
Non, pas tellement. Mais lire en buvant un verre de vin ou un pastis, ah ça oui alors! (mais pas les matins de fin de semaine).
17. Lecture en musique, en silence, peu importe ?
De la musique, impérativement. Dumas et Yann Tiersen sont parfaits pour ça. J’ai besoin de disques que je connais bien pour ne pas trop me concentrer sur autre chose que mon livre en cours.
18. Lire un livre électronique ?
Alors là, je dis oui, oui et oui. Comme je suis un tout petit peu techno et légèrement macophile, j’ai hâte de posséder mon livre électronique! D’ici deux ans au maximum. Je trouve le concept très pratique pour le voyage, les déplacements…
19. Le livre vous tombe des mains : aller jusqu’au bout ou pas ?
Je ne suis pas du genre à laisser tomber. Même que ça m’a pris 3 ans à passer à travers Voyage au bout de la nuit mais j’y suis arrivée! Par contre, parfois ma morale – inflexible – flanche. Par exemple, il y a un Bukowski que je n’ai pas terminé, L’Avaleur de sable de Bourguignon… Comme je l’ai dit, c’est plutôt rare, j’essaie de bien choisir mes livres, je sais ce qui est susceptible de me plaire.
20. Qu’arrive t-il à la page 100?
Euh, attendez. Je reviens… Bon me revoilà. À la page 100 de La Fortune des Rougon, Zola décrit le salon jaune, l’appétit de luxe de Félicité.
21. Un livre que tu donnerais à ton pire ennemi?
Les livres d’un historien en particulier. Certains livres d’administration, comme celui sur les tableaux de bord de gestion (même que je pense que je l’ai vendu lui). En passant, ceci est virtuel parce que je ne crois pas avoir d’ennemis
Je donne maintenant la tag à Raphaël, Gilles (pour t’inciter à écrire sur ton blogue), Clément et, oh ça manque de filles, Julie et Sylviane. Je veux tout savoir de vos rapports à la littérature!
En état de grâce à la Grande Épicerie de Paris
Quand je vais à Paris (i.e. le plus souvent possible), j’aime découvrir de nouveaux petits trucs, des petites douceurs, des rues, des édifices, des arbres anciens.
Cette fois, j’aurais bien passé toute la semaine à la Grande épicerie de Paris. Voilà pourquoi… entre autres:
Il y a des bouteilles de vin, du champagne (dont certaines bouteilles de Dom Perignon à 1050 euros), des tonnes de sortes de foie gras, des bonbons, de beaux légumes, des nectars de toutes les saveurs, du riz au coquelicot, des thés. Il y a tout tout tout, des produits rares aux plus connus. J’ai même vu un pot géant de Nutella de 5kg.
Je me suis conduit décemment dans ce palais des saveurs. J’aurais pu courir partout en riant comme une folle tellement j’étais heureuse d’être dans un tel endroit mais non. J’ai acheté plutôt.
J’ai acheté 5-6 petites choses. Dont ce miel charmant récolté sur le toit de l’Opéra de Paris:
Ah! Paris…
Paris et son Salon du livre
Cette année encore, je suis allée au Salon du livre de Paris (non mais quel beau métier quand même que je fais). Cette fois c’était avec le chef lui-même, Gilles Herman, et notre auteure Caroline Allard.
À Paris, nous (le Septentrion) n’avons pas de kiosque individuel. Nous faisons plutôt partie du regroupement d’éditeurs chapeauté par Québec Édition. Joelle, Jean-François, Johanne, tous font un travail remarquable. Nous avons d’ailleurs lancé le tome 2 des Chroniques d’une mère indigne au Salon lui-même, pendant la nocturne.
Aller au Salon de Paris, c’est aussi l’occasion de se comparer, de rencontrer des éditeurs québécois, nos coéditeurs français, d’apprendre les rouages de l’édition en France (comme l’existence du poste de chef de fabrication), d’aller faire une petite visite à la Librairie du Québec, de parcourir les librairies (ma favorite est sans conteste Chantelivre, la plus vieille librairie jeunesse de Paris, au coeur de Saint-Germain-des-Prés et à deux pas du Bon Marché. Allez voir l’extrait de l’émission Paris Bouche à Bouche pour la découvrir), de se promener dans le quartier des éditeurs, constater que Plon possède un édifice magnifique en face de l’église Saint-Sulpice et que CNRS Éditions a une plaque un brin romantique.
Fréquentation et ventes en hausse, la crise semble épargner le livre en France, jusqu’à présent du moins. C’est rassurant.
J’ai patienté plus d’une heure pour obtenir une dédicace de Catel pour la bande dessinée Kiki de Montparnasse parue chez Casterman, dont elle signe les dessins. Pendant que je patientais et me faisais bousculer de tous bords tous côtés, je n’ai pas perdu mon temps. J’ai observé la faune livresque. Ce qui m’a frappé: les auteurs en France font partie d’un véritable star system. Les gens les photographient (certains font même la collection de photos d’auteurs alors qu’ici c’est plutôt la collection de signets), les reconnaissent, les portent aux nues.
Caroline avec Éditeur indigne et Yannick Dehée, coéditeur du tome 1 en France aux éditions Porc-épic
Catel est charmante, vraiment. Le projet sur lequel elle m’a confié travailler en ce moment m’a conquise, historienne que je suis. Il faut absolument découvrir, si ce n’est déjà fait, la bande dessinée Kiki de Montparnasse.
D’autre part, nous avons eu un dîner très stimulant autour du livre numérique avec De Marque et des éditeurs québécois. Nous avons eu droit à une présentation efficace et convaincante de Stéphane Michalon de ePagine.Je souhaite qu’il vienne donner une conférence au Québec sur le sujet, de toute urgence. Merci à Marc et Clément pour la super soirée!
Comme il s’en passe des choses à Paris. Nous avons eu la joie d’y apprendre l’alliance Gallimard-La Martinière dans le domaine du numérique. Nous surveillerons cela de près.
Nous sommes rentrés au Québec emballés, avec des idées et des projets. Je reviendrai dans les prochains billets sur mes petites découvertes, car vous connaissez mon amour indéfectible pour la Ville Lumière et son art de vivre.
Comme une envie de printemps
Je vous ai déjà parlé de Fifi Mandirac sur ce carnet. En fait, à chaque fois qu’elle offre un nouvel objet à la vente, je suis conquise.
La dernière trouvaille, les crayons Bonne(s) Mine(s). C’est tellement joli que ça me donne envie de dessiner toute la journée et les couleurs, c’est comme une bouffée d’air frais dans cet hiver qui ne finit pas (comme tous les hivers du reste, pour moi).
Allez, bonne journée!
Hamac-Carnets
Le retour de l’enfant prodigue
Un grand malheur s’est abattu sur mon humble demeure la semaine dernière. En ouvrant mon ordinateur par un beau matin de février avant d’aller au bureau (c’est mon heure fétiche pour lire les blogues et journaux), que vois-je? Blanc, que du blanc. Mon écran de MacBook n’affichait rien d’autre. Même pas de pomme. Avais-je perdu la vue? Y avait-il une tempête? Non que non, c’était plutôt le petit Mac qui semblait mal se porter.
Voyez vous, mon ordinateur a 1 an et 1 mois, donc plus de garantie. Et, comble de la bêtise humaine -la mienne-, je n’ai aucun backup. Pas.Même.de.Mes.4000.et.Quelques.Photos! Vous pouvez en mettre des points d’exclamation. Je vous dis, c’étaient les 7 plaies d’Égypte qui s’abattaient en même temps sur ma tête.
Je l’ai donc apporter au bureau. Espoir que Gilles allait arranger tout cela en faisant comme d’habitude, tu éteins et redémarres. Face à l’insuccès de nos manoeuvres, dont la classique ALT, Pomme, pr, le branchement a un autre écran, l’insertion des cédéroms d’installation, j’ai dû l’apporter chez le docteur des ordinateurs.
Verdict après 4 jours d’angoisse et d’interminable ennui (je ne sais ce que je serais devenue sans mon iPhone): disque dur mort, mais toutes mes données ont été récupérées. Comment peut-on récupérer des données quand le disque dur est brisé? Alors là je dois dire que je n’en ai aucune idée. Mais Dieu du ciel que j’aime d’amour la technicienne qui a fait ce miracle (Je remercie publiquement Sylvie, de Micro Logic, qui m’a fait retrouvé la joie de vivre Et si vous pensez que j’exagère, demandez à mon entourage la tête que j’avais pendant la période d’attente).
Heureusement, tout est bien qui finit bien… après quelques dollars bien entendu. Mon MacBook ressuscité aura aussi un nouvel ami, il s’appelle Disque dur externe.
Comment j’ai pu briser un disque dur après un an d’utilisation? J’ai découvert l’explication à l’aide du cadavre de celui-ci:
Morale de cette histoire: Non mais, il fallait le dire qu’on ne peut boire du vin en travaillant!
Le règne du stylo rouge
Pour avoir des nouvelles de ma deuxième vie, beaucoup plus palpitante, c’est encore par là.
Des bijoux de films
Des centaines de films disponibles sur Internet, la plupart des trésors inédits des cinémathèques européennes, voilà ce qu’on retrouve sur le site : http://www.europafilmtreasures.fr/.
Russe, allemand, croate, écossais, français, des films (la plupart d’une durée de 5 à 8 minutes) qui remontent aussi loin que 1895, muets, sonores, en noir et blanc ou peint à la main, des comédies, des documentaires, de la fiction, il y en a pour tous les goûts. Personnellement, comme historienne, je trouve ça très émouvant de voir revivre sous mes yeux ébahis toutes ces personnes.
Et en cette avant-veille d’un autre départ pour Paris (et oui), voici Mode de Paris. Quoi? Vous ne me verriez pas dans l’une de ces robes lors d’un lancement, d’un salon du livre?
Des heures de plaisir, amusez-vous!
Le nectar de l’éditrice (et du môônde!)
C’est par ici, et on s’amuse!
L’année de la participation
En tant que résidente du Vieux-Québec, on peut dire que j’étais géographiquement privilégiée pour vivre à plein 2008, l’année du 400e anniversaire de la ville de Québec. C’est avec cette assurance que j’ai débuté les festivités dès le 31 décembre 2007.
Alors ce fut une année d’effervescence, une année d’émerveillement, de surprises et d’un peu de magie. Québec, ville de fonctionnaires? Laissez-moi rire. Vous avez été témoins, comme moi, du désir de participer et de s’amuser de ses citoyens, désir qui ne s’est pas démenti pendant toute l’année. Québec, c’était «the place to be». J’espère, tellement, que c’est cette image qui sera mise de l’avant quand on parlera de Québec désormais et pas les étiquettes faciles qui lui sont accolées depuis une dizaine d’années, et pas toujours par ceux qu’on pense en premier.
Oui il y a eu quelques ratés, mais ce que je retiens surpasse largement tout ça. La promenade Samuel-de-Champlain est certainement un magnifique legs je crois. Puis, je me suis plu à croiser les portraits de quelques personnages marquants de notre histoire du Musée du portrait d’Ottawa. Les voir sur nos édifices, j’ai trouvé ça, comment dire, émouvant.
En vrac donc, j’ai assisté à l’inauguration de l’exposition Or des Amériques au Musée de la civilisation, je suis allée voir le film Infiniment Québec de Jean-Claude Labrecque, j’étais au petit déjeuner donné à l’hôtel de ville marquant l’ouverture officielle le 3 juillet sous la pluie, au spectacle Rencontres, que je pouvais d’ailleurs entendre de la fenêtre de ma chambre, je suis arrivée trop tard pour le gâteau offert par le Château Frontenac, j’ai passé des après-midis complets à Espace 400e, plus particulièrement au bistro de la SAQ, et des soirées à assister à des spectacles, dont ceux de Jeanne Cherhal et de Yelle, j’ai participé au pique-nique gigantesque sur les Plaines, on peut me voir en tout petit sur la photo du 400 humains, je suis allée chanter «Chante-la ta chanson» bien fort au karaoké géant, j’ai participé à un rave silencieux, vu plus de feux d’artifice en une seule année que durant toute ma vie entière (j’exagère parce que j’adore vraiment les feux), j’ai presque pleuré en fredonnant «Hey Jude» au spectacle de Paul McCartney (avec qui j’ai deux degrés de séparation, oui oui), je suis allée à la baie de Beauport voir le merveilleux Chemin qui marche, j’ai grimpé les marches pour contempler le potager des Visionnaires une dizaine de fois, je suis allée aux expositions Le Louvre à Québec, les Juifs de Québec à la Gare du Palais, à Foule d’archives à l’église Saint-Jean-Baptiste, j’ai exploré les dessous de la terrasse Dufferin et j’ai été bénévole lors de l’inauguration du Centre de la francophonie des Amériques (cadeau de la France).
Est-ce que je suis fatiguée? Pas du tout, puisque en plus de tout ça, je suis allée comme à chaque année au Festival Antenne-A, au Festival d’été, au Festival de cinéma des trois Amériques et à l’International de musique folk de Québec. Bon, j’avoue, j’ai passé l’automne à dormir et mes cernes ne sont pas encore complètement disparus.
Pour moi l’événement de tous les événements a été Québec plein la rue sur le boulevard René-Lévesque. Des artistes se sont produits sur les façades et les toits des édifices à la hauteur du Parlement. Il y avait du feu, de la neige artificielle, une boîte à musique géante dans les airs. J’ai plein de photos et de vidéos pour me rappeler ce merveilleux moment, j’étais comme une enfant éblouie. J’en parle et j’en ai encore des frissons. Je classe le Chemin qui marche juste en-dessous. C’était à couper le souffle, la mise en scène avec tous les personnages qui célébraient le fleuve, puis les rythmes de Champion et de Moby.
J’ai raffolé aussi du Moulin à images, création de Robert Lepage. Dès la sirène qui marquait le début du spectacle, j’étais captivée. Je l’ai bien vu à 5 reprises, parfois par une chaleur intense, mais aussi sous une pluie battante.
Si les fêtes ont mal commencé pour moi (je parle du spectacle d’ouverture où je n’ai rien vu et de 400 ans chrono que je n’ai malheureusement pas pu voir également), je peux dire maintenant que le spectacle du Cirque du Soleil (que j’ai eu la chance de voir grâce à une amie bien ploguée) m’a fait vivre des moments que je ne suis pas prête d’oublier. Wow, wow, wow! Le numéro des trapèzes, avec la musique enveloppante, c’était ma-gi-que, je vous le dis.
Moi qui a couru toutes les activités jusqu’à épuisement, je dois dire que c’est mon côté «divertissement» qui a été satisfait. Mon côté historien, lui, cherche toujours. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Parce qu’un anniversaire, c’est se rappeler un peu tout ce qu’il y a derrière, non? C’est l’occasion de faire un petit bilan. Qui plus est, avoir 400 ans pour une ville en Amérique, c’est un peu comme souligner ses 30 ou 40 ans, ce n’est pas un anniversaire comme les autres. C’est marquer la beauté du geste de ceux qui ont choisi et construit l’endroit où j’habite aujourd’hui, c’est-à-dire la fondation d’une ville et d’un continent par les Français.
De quoi parlerons-nous pour nous rappeler le 400e? Certainement pas du spectacle de Céline Dion, auquel j’ai eu le grand bonheur de ne pas assisté étant à l’extérieur du pays au même moment. Et pas des expositions ou du feu d’artifices. De toute évidence, je dois déplorer l’absence d’un grand événement à caractère historique. Dans le fond, je pense que tout historien, parce que c’est ce que je suis avant tout, rêvait un peu à quelque chose comme le grand rassemblement de 1908 sur les plaines. Cent ans plus tard, c’est certain, on ne fête pas de la même manière. Quelle formule cela aura pu prendre, je ne sais pas trop. Une espèce de projection numérique sur les principaux édifices de Québec de scènes, de personnages, d’événements, tout au long de l’année, un peu comme ce qu’on a pu voir à 400 ans chrono? S’il est maintenant trop tard, ce n’est pas une raison toutefois de ne pas relever les lacunes. Peut-être que nous sommes seuls à nous plaindre de cela mais, comme nous sommes un peu les gardiens de la mémoire de cette ville et de ce pays, c’est notre premier devoir.
Tant qu’à parler d’histoire, que dire du débat stérile autour de Dugua de Mons et Champlain. Penser que des organisations que je respecte énormément sont embarquées là-dedans, ça me dépasse. En histoire comme en toute chose, le maître mot est lobbying. J’aurai appris cela.
Et la foule que j’ai côtoyée pendant près de 365 jours. Pu capable. Je pense entre autres au spectacle de McCartney. Je n’avais jamais vu autant de déchets – inimaginable – à mon arrivée sur le site, et ce, avant même le spectacle. Car j’en ai vu de toute sorte cette année. Oh oui et pas des plus roses. Je vous ai vu employés municipaux manifester à l’hôtel de ville le 3 juillet (vous cherchiez quoi, je n’ai pas encore compris), je vous ai vu hurler et vous battre pour un stationnement, marcher dans les fleurs du Jardin Jeanne-D’Arc à la sortie d’un spectacle pour sauver 2 minutes, je vous ai vu casser ô combien de bouteilles de bière, j’ai été assommé plus d’une fois par vos chaises pliantes sans excuses, et je me garde une gêne pour le reste. À la fin, j’en avais vraiment marre.
Parce que cette ville, c’est un peu la mienne (j’y vis depuis 12 ans) et de tels comportements, eh bien ça m’horripile. Moi, en tant que résidente de la partie historique, la ville m’a envoyé un beau dépliant pour m’inviter à ne pas laisser traîner mes déchets afin de montrer la plus belle image qui soit à nos visiteurs. C’est ma nature, je respecte les règlements. Alors que pour plusieurs, c’est la déresponsabilisation à la première occasion. Tout cela n’a pas altéré mon envie de célébrer mais j’avoue que j’ai eu besoin d’un long moment de repos.
Ce que je souhaite pour l’avenir? Des choses plus terre à terre comme le développement du transport en commun (dont l’interdiction des autobus touristiques au bruit infernal dans le Vieux-Québec) qui est anémique. Mais avant tout, je souhaite qu’on se rappelle de nous, de ce qu’on était en 2008, qu’on se rappelle des hommes comme Jacques de Blois qui ont tout donné pour donner à la ville ce visage qu’on se plaît tant à admirer. Moi je dis ça, je ne dis rien. Je souhaite finalement ce que toutes les générations ont rêvé avant moi, que cette utopie en Amérique vive et survive.
Personnellement, je me souhaite de conserver de ces petits frissons que j’ai connu en 2008, frissons face à la beauté, à l’ingéniosité, à la créativité, à l’audace des gens qui m’entourent dans cette ville et ceux d’ailleurs qui ont pris soin de nous offrir de ces cadeaux inoubliables.
Je vous invite à aller lire l’opinion d’autres blogueurs de la ville sur les fêtes du 400e : http://400ans400blogues.com/