L’histoire? Beurk!

« La Nouvelle-France, les XVIIIe et XIXe siècles, ça n’intéresse pas les gens. »
(Journal de Québec, 8 août 2006)
Non, ce n’est pas l’opinion des rédacteurs des programmes du ministère de l’Éducation mais plutôt celle du vice-président à la programmation de la chaîne… Historia!
Si les canaux spécialisés en histoire ne font plus d’histoire, où allons-nous?
Et pourtant. Cette chaîne va diffuser cet automne 58 nouveaux épisodes de La petite maison dans la prairie qui est au troisième rang chez Historia pour les cotes d’écoute. C’est, dit-on, la télé-série « la plus authentique » sur l’Ouest américain des années… 1870.
C’est comme le gazon: l’histoire serait plus rose dans le passé des voisins.

2 réflexions au sujet de « L’histoire? Beurk! »

  1. Je m’intéresse à l’histoire. Septentrion est ma maison d’édition préférée. J’ai une question pour vous. Hier, je suis allé visiter l’Hôtel du parlement. Le monsieur qui nous faisait visiter nous a demandé: « C’est quoi la devise du Québec? » Moi, j’ai répondu que c’était « Je me souviens d’être né sous le lys et d’avoir grandi sous la rose ». Le monsieur m’a dit que ce n’était pas ça, que la devise avait changé. Avez-vous une explication?

  2. Ce n’est pas la devise qui a changé (C’est toujours « Je me souviens », rien de plus) mais l’interprétation que les guides en donnent.
    Comme beaucoup d’autres personnes, les guides ont longtemps fait écho à un mythe voulant que la devise ait été tirée d’un poème (« Je me souviens que, né dans les lis, je grandis dans les roses »).
    Dans une étude diffusée depuis quelques années par l’encyclopédie virtuelle Agora (agora.qc.ca) et publiée dans mon livre intitulé « Le Parlement de Québec » (Multimondes, 2005), j’ai raconté comment ce mythe s’est construit et répandu à partir de la devise du Québec créée par E.-É. Taché vers 1882, « Je me souviens », et d’une autre devise du même auteur, « Née dans le lis, je grandis dans les roses », créée une vingtaine d’années plus tard et utilisée sur la médaille du tricentenaire de Québec (1908). Je n’ai cependant pas pu expliquer comment ces deux devises distinctes se sont fusionnées pour se retrouver ensuite dans la tête d’autant de monde. Et je n’ai trouvé cette prétendue « version longue » de la devise du Québec dans aucune source avant 1978.
    Dans les dernières années du vingtième siècle, cette interprétation erronnée de la devise avait fait son chemin jusque dans l’information officielle, dont Communications-Québec et le site de la SAAQ, et même dans un dictionnaire de citations publié à Edmonton!

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