Dans la Presse du 7 février, une journaliste a amorcé un article traitant des divergences entre les villages voisins d’Hérouxville avec le « lead » approprié (qui, quoi, quand, etc.) pour ensuite rappeler le contexte dans les termes suivants: « Le code d’Hérouxville, adopté à la fin du mois de janvier, bannit notamment la lapidation, l’excision et l’immolation des femmes sur son territoire…. ».
Voilà comment cet article (à la suite de nombreux autres) « résume » le contenu du Code pour le bénéfice du peuple. Ce que cette journaliste a retenu et invite à retenir, ce sont quelques exemples donnés pour illustrer un principe (égalité des hommes et des femmes) qu’elle passe sous silence. Le « résumé » est de plus inexact car le code ne « bannit » pas les actions précitées; il considère » comme hors norme toute action ou tout geste s’inscrivant à l’encontre de ce prononcé [sic], tels le fait de tuer les femmes par lapidation sur la place publique ou en les faisant brûler vives, les brûler avec de l’acide, les exciser etc. » (Je souligne)
On voit bien qu’il s’agit d’exemples (maladroitement exprimés, certes, comme l’ensemble du document, et probablement superflus aussi) donnés après avoir énoncé un principe (« Nous considérons que les hommes et les femmes ont la même valeur ») que je ne crois pas avoir vu nulle part dans les médias. C’est pourtant l’essentiel de la partie du texte qui porte sur les femmes.
Malheureusement, le premier journaliste qui a traité cette affaire est parti sur une « chire » sensationnaliste que le conformisme ambiant a empêché de corriger. En mettant l’emphase sur un simple exemple comme la lapidation, on a laissé entendre (et convaincu une bonne partie de la population) que le conseil municipal de Hérouxville s’immisçait dans le code criminel alors que son Code ne prétend nulle part que ses normes ont une « valeur juridique »: il dit d’ailleurs explicitement au départ que « ces normes résultent des lois municipales, provinciales ou fédérales, toutes démocratiquement votées ». L’introduction dit clairement que c’est un document d’information.
Il faut se poser des questions sur le traitement accordé à ce dossier par les médias qui se comportent souvent comme un banc de poissons. Ils se sont tous fait berner par la fausse pétition de 40 000 noms contre le changement de nom de l’avenue du Parc, se sont ensuite tous énervés frénétiquement sur la TRÈS TRÈS grave affaire Drainville…