De retour d’un séjour en France, j’ai cru utile de vous faire part de quelques bonnes adresses découvertes lors de mes trois derniers voyages. On ne parlera pas des choix moins avisés, car il y en a eu, malgré toutes les précautions prises dans la préparation de ces voyages. Il est quand même difficile de deviner que la belle gentilhommière campagnarde du XVe siècle peut subir les odeurs de la porcherie voisine lorsque le vent souffle sud-ouest…
Les trois établissements dont il sera question ici conviendront aux touristes motorisés qui cherchent des gîtes offrant confort et tranquillité, petits déjeuners copieux et table d’hôtes (sauf certains jours). On y trouve des champs, des moulins et des fleurs mais ce ne sont évidemment pas les Champs-Élysées, Moulin rouge et le Café de Flore.
En Charente, Clos de la Garenne
Le Clos de la Garenne, à Puyravault (près de Surgères) offre le gîte et le couvert dans un hameau dont l’origine remonte au temps des Gaulois. À quelques kilomètres du marais poitevin, à vingt minutes de La Rochelle, de l’île de Ré ou de Rochefort, à proximité de Brouage et de Saintes, cet établissement permet de découvrir les richesses patrimoniales de la Charente le jour et de se retrouver en bonne compagnie autour de la table commune le soir … sans se soucier du taux d’alcoolémie du conducteur. Grandes chambres confortables (douche et bain) donnant sur le parc, déjeuners plantureux, repas du soir bien équilibrés servis dans la salle à manger ou sous le préau, tout ce que le site Internet de ce gîte (http://www.closdelagarenne.com) annonce est là, y compris les ânes et les moutons.
Le site ne dit pas cependant que les propriétaires sont des « François » (c’est leur nom) sympathiques qui aiment leur Charente et la connaissent intimement. Madame François est une source d’information inestimable pour le voyageur: ce qu’elle ne sait pas au souper, elle saura le trouver dans sa documentation ou sur Internet et vous l’offrir au déjeuner avec les oeufs de ses poules et sa douzaine de confitures maison. Au besoin, elle y invitera l’historien local, monsieur Grassiot, pour vous parler d’une célébrité locale, Ozanne Achon, qui aurait travaillé au Clos de la Garenne avant d’émigrer en Amérique pour épouser Pierre Tremblay et s’installer dans l’arbre généalogique d’innombrables Québécois.
En Bretagne, Ar Baradoz Bihan
Dans la région de Brest, il faut se loger au Baradoz Bihan, au « petit paradis », une maison du XVIIe siècle située sur la rue principale de Daoulas, à deux pas de l’abbaye du même nom (cloître roman unique en Bretagne, jardin de plantes médicinales et parc). La photographie de la maison qu’on trouve sur le site (http://www.membres.lycos.fr/baradozbihan) n’était pas très explicite mais on a compris, une fois sur les lieux, que la largeur de la rue ne permettait pas de prendre un meilleur angle. Derrière une façade austère, on découvre un intérieur restauré avec goût, meublé avec élégance et habité par un charmant couple de professeurs d’anglais! Monsieur Péron est un Breton de souche qui partage mon intérêt pour les boites rondes de single malt (et leur contenu); son épouse Élisabeth se passionne pour la généalogie, l’histoire et les richesses patrimoniales de sa Bretagne d’adoption. Ses conseils de tourisme étaient particulièrement avisés: nous avons ignoré Brest pour consacrer une partie de notre bref séjour à la découverte des enclos paroissiaux, attraits typiques de la Bretagne, si on aime évidemment les églises et les cimetières.
En Provence, le Mas de la Christine
C’est au bout d’un chemin de campagne, là où le GPS perd la carte, un peu à l’ouest de Maillane, qu’on trouve le Mas de la Christine, une grande maison entièrement restaurée qui compte cinq chambres (http://www.masdelachristine.com/index_fr.htm).
Caroline et Christian Crestin accueillent les touristes et les accompagnent dans leur découverte de ce coin de Provence. Leur table offre une cuisine typiquement provençale, élaborée avec des produits du lieu. Les convives partagent la table commune et on y fait des rencontres amusantes, dont ce couple belge: » Deschênes… On en a rencontré au Québec. — À quel endroit? — À Saint-Jean-Port-Joli… — Je viens de là! — … on a visité une cabane à sucre. — Chez mon oncle Marc-Arthur? — Non, son fils Simon. » Le monde est petit.
Dans un rayon de 40 kilomètres à peine, on peut visiter Avignon, Saint-Rémy-de-Provence, Les Baux, Arles, Nîmes, le pont du Gard, Fontvielle (moulin de Daudet) et d’innombrables autres choses qui imposent des choix douloureux.
Salutations cordiales à trois couples que nous serons enchantés de revoir.