Madame Payette aura désormais une chronique dans Le Devoir. C’est une excellente nouvelle. Le Devoir est un journal libre et un habitat naturel, théoriquement, pour cette journaliste qui a depuis longtemps fait la preuve de son franc-parler et de son indépendance d’esprit. On l’a vue récemment rompre avec Quebecor par solidarité avec les journalistes lockoutés du Journal de Québec, un exemple que pourraient d’ailleurs suivre ces autres chroniqueurs qui ont un emploi lucratif à l’université et ne peuvent plaider la sécurité alimentaire. J’écris « théoriquement » car, comme le rappelle sa première chronique, ses relations avec le Devoir n’ont pas toujours été harmonieuses.
On comprend que la nouvelle recrue-vedette du Devoir commentera l’actualité avec toute « l’expérience de près de cinquante ans de vie publique » ; on souhaite aussi pouvoir lire les commentaires que son trop court passage à C’est juste de la TV n’ont pas permis de livrer à l’écran.
Un bémol sur la première chronique ? L’historien a quelque peine à reconnaître les faits dans sa reconstruction d’un fameux incident survenu durant la campagne référendaire de 1980, l’« affaire des Yvette ». D’après ce que le lecteur moyen comprendra du quatrième paragraphe de la chronique, cette affaire aurait été déclenchée par un éditorial du Devoir ? N’est-ce pas ce qu’on appelle « tirer sur le messager » ?
Fallait-il exhumer cet épisode malheureux que la majorité des Québécois n’ont pas vécu et que la plupart des autres ont oublié ? S’il le faut vraiment, le site que Stéphanie Godin a conçu sur « le phénomène des Yvette » (http://www.er.uqam.ca/nobel/m233730/) rafraîchira nos mémoires.