Champlain sort du placard!

Le 400e de Québec est comme un long convoi ferroviaire : il se met en branle lentement, dure longtemps et ne peut pas changer facilement de direction.
Les changements apportés au pavoisement la semaine dernière témoignent d’une volonté de réajuster le tir et d’une sensibilité aux commentaires des citoyens. Il faut aussi saluer la libération de Champlain qui sera davantage utilisé pour promouvoir le 400e à Québec et dans les régions. Pourquoi l’avait-on bâillonné jusqu’à maintenant? On le saura peut-être un jour, tout comme on comprendra éventuellement les facteurs qui ont influencé les choix de la Société du 400e, quand les historiens se pencheront en observateurs sur les préparatifs de la fête, à défaut d’y avoir joué un rôle actif.
Il est amusant de relier la « résurrection » de Champlain à une chronique publiée par Stéphane Laporte dans La Presse du 10 février (http://www.cyberpresse.ca/article/20080210/CPOPINIONS05/802100591/6978/CPOPINIONS05).
« Le problème avec les fêtes du 400e, c’est qu’on n’explique pas assez les raisons de la célébration. On devrait fêter beaucoup plus qu’une ville. On devrait fêter la vision de son fondateur. Fêter le fait français en Amérique. Ce petit miracle que ni l’abandon de la mère patrie ni la conquête des Anglais n’ont empêché de se produire.
« Encore plus que de trouver des événements, les membres du comité organisateur doivent trouver un sens à cette fête. Et ce ne peut être que le sens de l’histoire. Honorer ceux grâce à qui, durant 400 ans, le français est resté ici.
« Tous ces perdants qui n’ont jamais accepté la défaite. Jamais accepté l’éloignement. Tellement qu’ils sont devenus des gagnants. C’est en le rappelant que nos enfants pourront continuer à gagner.
« Les grands peuples fêtent toujours leurs victoires. Champlain a remporté la plus belle des victoires. Celle sur le temps. »
On n’entend pas beaucoup ce genre de propos à Québec, mais on a justement encore du temps.

2 réflexions au sujet de « Champlain sort du placard! »

  1. C’est quand même incroyable qu’on félicite les gens du 400e pour avoir redonné sa place au fondateur de la ville.
    Il me semblait que c’était évident dès 1608.

  2. Stéphane Laporte a entièrement raison. Vu de Montréal, je ne me déplacerais pas pour fêter le 400e d’une ville.
    Mais le 400e de Québec, c’est beaucoup plus que cela, c’est le 400e de l’Amérique française… On dirait qu’Ottawa en finançant (avec les impôts de Québec) a entièrement gommé l’histoire… Tristesse… comme dirait l’autre. Que voulez-vous, le Canada est né 260 ans plus tard.
    Seule consolation, les gens de Québec semblent avoir le goût de fêter et l’année commence.
    Pour son 350e, Longueuil a ressuscité Charles Lemoyne. Québec peut encore ressusciter Samuel de Champlain… Il me semble que Jean Provencher, l’historien, ferait un bon Champlain et nous présenterait de belles tirades.

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