Dans le Soleil du 30 août, Anne-Marie Berthiaume a commenté les propos de François Bourque (Soleil, 26 août) sur les critiques qui ont fini par s’estomper au sujet du 400e. C’est à lire, dans la version longue publiée sur le site du journal (http://www.cyberpresse.ca/article/20080831/CPSOLEIL/80829106/5826/CPSOLEIL), en particulier ce passage:
«On peut penser que l’opposition a fait son deuil de ce qu’elle avait souhaité et imaginé pour ces festivités par respect pour ceux qui prenaient visiblement plaisir à ce gigantesque «festival d’été» et à ces autres événements annuels bonifiés par des budgets conséquents. [...] Pour ma part, c’est la résignation et l’impuissance qui me font accepter que le 400e ait investi ses millions (en particulier ses derniers 6 millions $ libérés du championnat de hockey junior) dans un immense party de foule, et que la ville se soit offert des shows et des méga-shows «gratuits» (mais pas si gratuits qu’ils n’en n’ont l’air), qui laissent bien peu en substance, en profondeur et en découvertes.»
Si les critiques ont fini par s’estomper, comme l’écrit monsieur Bourque, c’est aussi parce qu’elles ont imposé quelques ajustements au programme et que des irritants majeurs se sont éclipsés, comme la gouverneure générale qui s’est manifestement fait dire de sortir de la cuisine et de cesser d’alimenter des controverses, un rôle qui sied fort mal aux représentants royaux. Pourquoi autant de trémoussements au départ des voiliers à La Rochelle et si peu pour les accueillir à l’arrivée à Québec? Il faudra y mettre le temps pour tout comprendre.
Par ailleurs, après la mi-juillet, le passage de McCartney et la fin du « Summer festival », les spectacles offerts portaient moins à critique. Il faut un peu d’imagination pour trouver un caractère commémoratif à la plupart des spectacles que monsieur Bourque mentionne mais ils étaient au moins en français et on aurait évité bien des ennuis en commençant par là. Pour l’histoire de la chanson québécoise, cependant, on repassera; seul le spectacle des chorales s’y est consacré et peu de gens ont pu voir ce spectacle (payant, notons-le).
Il ne faut pas négliger non plus l’impact de l’affaire McCartney. Après la job que la presse a faite à Luc Archambault, en rapportant le contraire de ce qu’il avait écrit dans son « manifeste », et après la violence des réactions que ce dérapage médiatique a engendrées sur Internet et dans les lignes ouvertes, on imagine aisément que les critiques ont été, disons, prudents, histoire de ne pas trop se faire crucifier, voire insulter, par des chroniqueurs qui prêchent pourtant la liberté d’expression pour eux.
Si les critiques ont semblé s’estomper durant l’été, ne serait-ce pas aussi parce qu’elles ont moins passé dans les médias? Les textes de réflexion sur le 400e ont été plus nombreux à Montréal (Devoir et Presse) et ce serait trop court d’y voir une simple rivalité de clochers. Il faudrait reprendre la table ronde qui a été organisée l’hiver dernier, à Laval, pour évaluer les conséquences des partenariats entre les médias les plus importants de Québec et une organisation « gouvernementale » comme la Société du 400e.
Il faudra y revenir, car le meilleur goût qu’à laissé la dernière semaine de spectacles ne fera pas oublier ce qui a précédé et surtout ce qui a manqué dans ce 400e.