L’expression est de saint Matthieu. Elle évoquait l’enfer dans son évangile, mais elle peut aussi bien décrire ce qu’on a vécu à Québec avec la mort de l’ancien maire Jean Pelletier.
Les éloges ont été quasi unanimes, à juste titre, car ce fut un maire remarquable par ses réalisations et son tempérament. C’était un homme déterminé qui n’y allait pas avec « le dos du gant de velours », pour utiliser un « péronisme » connu. Il savait où il allait et ceux qui venaient en sens inverse n’avaient qu’à s’écarter. Ceci dit, la ville de Québec lui doit beaucoup et il mérite tout ce qu’on a dit de lui sur ce plan.
Les entretiens qu’il a eus avec Gilbert Lavoie et que Le Soleil a publiés cette semaine ont cependant laissé un goût amer à de nombreux Québécois. Louis Bernard y a fait écho dans les médias. L’ancien maire raconte comment, voyant le OUI en avance de sept points, le premier ministre Chrétien a décidé de monter dans le ring en 1995, en se fichant « très franchement du comité du Non ». Et de la loi.
- … vous êtes-vous posé des questions sur le financement, demande le journaliste?
- Je ne m’en souviens pas. Dans la guerre, on ne se demande pas si les munitions sont payées, on les tire.
- Je veux dire le financement par rapport à la Loi référendaire.
- Non. Il y en a peut-être qui se sont posé ces questions-là, mais pas moi. Des ordres de marche, puis salut! Quand on est en guerre, on va-tu perdre le pays à cause d’une virgule dans la loi?
Fin de la citation.
Pour Jean Pelletier, les dispositions législatives régissant les élections et les consultations référendaires au Québec étaient des signes de ponctuation. Au siècle des Lumières, Voltaire appelait ça du « despotisme éclairé » .