Le ministère de la Culture a finalement autorisé la démolition de la façade de l’ancien patro Saint-Vincent-de-Paul, au haut de la côte d’Abraham. Elle sera déconstruite pierre par pierre, entreposée, puis éventuellement reconstituée, devant l’hôtel qui sera érigé sur le site de l’ancien patro. La façade sera « agrémentée » d’un clocher-phare de verre et d’aluminium et ainsi transformée en monument à usage public.
Le projet est enrobé de toutes les vertus modernes : l’œuvre sera un « trait d’union » entre la basse-ville et la haute-ville, 200 artistes (« de la relève ! ») vont signer les pierres, il pourrait y avoir un lien avec le projet de caverne de Robert Lepage, nouveau sésame à Québec…
Que faut-il de plus ? Probablement la foi et une bonne dose de naïveté.
Non seulement le promoteur ne sera pas mis à l’amende pour avoir entrepris de raser le bâtiment sans permis mais le ministère n’a pas fermé la porte à une aide financière pour ce projet dont on ne connaît ni le coût ni l’échéancier. On peut gager tout de suite que ce sera plus cher que prévu, plus difficile (on parle déjà de pierres qui s’effritent), plus long aussi, et qu’il faudra demander de l’aide publique ? Sans compter que ce sera au moins assez long pour que tout le monde oublie ça?
Comme on a eu la sage idée de dissocier la façade-monument de l’hôtel, ce dernier pourra ouvrir ses portes sans attendre son « hors-d’œuvre ». N’était-ce pas le but de l’opération ?
Une réflexion au sujet de « Le hors-d’œuvre de Saint-Vincent-de-Paul »
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La préservation de notre patrimoine me décourage tellement et ce cas me met littéralement hors de moi! Québec, ville du patrimoine mondial?