Commenter l’actualité en dilettante est essoufflant. Les coupures de presse s’empilent dans la boite marquée « entrée » et ne voient pas l’heure de passer dans l’autre. Certaines questions soulèvent vite la polémique : à quoi bon ajouter une note sur un modeste blogue? D’autres tombent dans le vide, comment dire, impunément. Elles « mériteraient » pourtant leurs cinq lignes de gloire. Alors, à défaut d’une plus longue analyse, avant de passer au « classeur rond »…
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Peu de journaux ont évoqué la crise qui secoue le Parlement britannique. Il est question des parlementaires qui ont, écrit Le Devoir, « consommé jusqu’à plus soif les possibilités que leur offre, et non leur permet, le mécanisme inhérent au remboursement des dépenses ». Ce n’est pas ici que ça arriverait : la Loi d’accès [sic] à l’information et la Cour suprême ont mis un couvercle étanche sur ces « matières ».
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Interdire le voile dans les institutions relevant de l’État serait, aux yeux de la ministre responsable de la Condition féminine, faire montre d’intolérance. « On ne peut pas forcer une personne à faire quelque chose qu’elle ne veut pas faire », a-t-elle confié à la Presse canadienne. Les cadres de son ministère doivent espérer qu’elle a été mal citée.
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L’exposition Bodies, qui présente des corps ou de parties de corps humains, viendrait à Québec. Les médias salivent. Dans Le Devoir des méchants Montréalais « qui-sont-évidemment-jaloux-de-Québec », Christian Rioux rappelle que les expositions de ce genre ont suscité la polémique en Europe au point où les musées publics français ont refusé d’en présenter. Un tribunal parisien en a interdit une pour « manque de décence ». En Allemagne, le porte-parole du parti de la chancelière Merkel a déclaré que c’était « le summum du mauvais goût ». L’écrivaine féministe Germaine Greer estime qu’elle n’a pas plus de raison d’aller voir une exposition de cadavres que de pratiquer le cannibalisme. Même Fort Lauderdale a refusé de présenter une exposition de cadavres humains dans un endroit public. Ils ne semblent pas avoir peur de perdre des touristes en Floride.
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Michael Ignatieff a publié Terre de nos aïeux, quatre générations à la recherche du Canada. Il avait précédemment écrit sur son côté russe; c’est au tour de la branche maternelle, les Grant.
Je n’ai lu que la première phrase : « Aimer un pays est un acte d’imagination ». On lui en souhaite (de l’imagination). S’il n’a pas encore trouvé le Canada après quatre générations….
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Ma lointaine parente et concitoyenne auteure-compositeur-interprète Monique Miville-Deschênes a lancé son premier roman, Chavire. Je ne suis pas assez versé en critique littéraire (et on m’accuserait de chauvinisme de toute manière) pour commenter mais on peut lire les très bons commentaires publiés dans Le Soleil (Voisard) et La Presse (Martel, dont la mère est de Saint-Jean-Port-Joli, pour tout avouer). Curieuse coïncidence dans les deux journaux de Gesca : les critiques auraient souhaité que l’auteure évite les commentaires nationalistes. C’était peut-être nécessaire pour aider les lecteurs qui manqueraient d’imagination.
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L’élection partielle n’est pas encore annoncée dans Rivière-du-Loup qu’un lecteur du Bas-Saint-Laurent dénonce l’éventuel cumul de revenus (indemnité et retraite) dont bénéficierait un certain candidat s’il était éventuellement élu. Ce lecteur a probablement lu une chronique du Soleil sur ce sujet mais ignoré les bémols discrets apportés quelques jours plus tard dans les mêmes colonnes: le cumul appréhendé ne serait pas exceptionnel, ni scandaleux, manifestement, car au moins deux députés ministériels touchent une retraite du secteur public et leur indemnité de député.
En cherchant un peu, on en trouverait d’autres et il faudra s’y habituer avec la croissance du nombre des « retraités actifs ».
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Dans le Journal de Québec, Jean-Jacques Samson s’en est bien tiré avec sa chronique où il évoque la discrimination positive pratiquée par le premier ministre qui pourrait « être forcé de faire monter une députée de moindre calibre alors que des collègues masculins de premier niveau continueront de sécher ». Aucune réaction significative à ce propos ni d’ailleurs au fait qu’on se trouve depuis un bon moment en situation de « non-parité » au Conseil exécutif. En réalité, on est « moins 2 » (14 hommes, incluant le premier ministre, et 12 femmes) et bien loin de l’égalité qui n’est encore qu’un stunt publicitaire.