Le temps des cadeaux

C’est Noël : on va parler de cadeaux.
Le Centre Bell en sera privé
Il n’y a pas de lien avec ce qui se passe derrière le banc du Canadien mais le Centre Bell va perdre quelques dollars venant du gouvernement. Hydro-Québec, la Société des alcools et la Caisse de dépôt abandonnent leurs loges « corporatives » (http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/quebec/201112/21/01-4479829-la-caisse-de-depot-abandonne-sa-loge-au-centre-bell.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=lapresseaffaires_LA5_nouvelles_98718_accueil_POS15). Les Québécois ne verront pas de différences sur leurs rapports d’impôt mais l’État économisera presque un million par année.
Le seul organisme d’État qui résiste est Loto-Québec, qui dépense environ un demi-million pour deux loges, l’une pour ses meilleurs parieurs, l’autre pour ses dépanneurs « qui travaillent de longues journées et font face à une forte concurrence », dont celle que la société d’État leur fait avec son poker en ligne ! Mais, c’est un autre dossier.
Loto-Québec et le gouvernement continuent leur double langage. L’État justifie sa présence dans le jeu en disant qu’il empêche le crime organisé d’en profiter (tout en laissant proliférer les sites Internet illégaux sur les réserves, où il n’y a évidemment pas de crime organisé…). C’est donc un mal nécessaire… qu’il encourage avec des petits cadeaux aux plus « méritants ». Cherchez la cohérence.
Les démissionnaires passent à la caisse
Le député d’Argenteuil a démissionné le 16 décembre. Trop jeune pour toucher sa pension, dont on a fixé l’accès à 55 ans au début des années 1980, il bénéficiera de l’allocation de transition maximale (un an de salaire), créée à la même époque pour permettre aux jeunes retraités sans pension de « se r’virer de bord », ce qui ne devrait être un problème pour cet homme d’affaires qui a précisément perdu sa limousine à cause d’un conflit d’intérêts « appréhendé » entre ses activités de ministre et ses intérêts dans une entreprise de construction. On lui souhaite un bon fiscaliste pour éviter d’en payer un coup sur ce qui pourrait bien devenir une double rémunération en 2012.
Plusieurs autres députés pourraient quitter l’an prochain. La brochette comprendrait de nombreux vétérans admissibles à la pension des parlementaires AINSI qu’à la pension fédérale mais AUSSI l’allocation dite « de transition ». Transition vers quoi ? Sûrement un monde meilleur.
Pour les Bronfman, une double surprise ?
La famille Bronfman vient d’embaucher des lobbyistes afin d’influencer les parlementaires et convaincre l’Assemblée nationale d’adopter une loi privée touchant la répartition du patrimoine d’une dizaine de fiducies familiales créées en 1942 pour assurer la pérennité du capital et surtout payer le moins d’impôt possible (http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/politiqueprovinciale/archives/2011/12/20111220-173315.html).
Une première tentative a été effectuée au printemps avec le bill 205 qui a été étudié brièvement dans l’ombre du fameux 204. Alerté par un reportage du canal Argent, le Parti québécois avait tiqué et le député François Rebello avait posé plusieurs questions au gouvernement et même écrit au ministre au sujet de l’impact de ce projet sur le fisc québécois.
Quand les lois d’application générale ne suffisent pas et qu’il faut recourir à un projet de loi d’intérêt privé, on peut sans l’ombre d’un doute conclure qu’il y a un « problème » entre les intérêts privés et l’intérêt public. Et si de plus le ministre ainsi que les avocats et les lobbyistes de la requérante ne veulent pas donner d’explications, serait-ce qu’il y a quelque chose d’inexplicable ? Comme un « cadeau » dont le donateur ignorerait la valeur ?