Le Journal de Québec nous rappelait cette semaine que les sociétés d’État avaient dépensé je ne sais plus combien de millions en loges « corporatives ». Loto-Québec se distinguait au palmarès avec ses sièges de luxe aux matches des Alouettes, de l’Impact (soccer) et surtout des Canadiens.
Au moins deux entreprises publiques nous ont appris récemment qu’elles abandonnaient leurs loges au Centre Bell. Pas Loto-Québec, qui considère ses loges comme une affaire d’État. « Tant les clients au casino que les détaillants qui vendent les billets de loto, nous en avons besoin. Et les gens nous le disent clairement, assister à un match dans une loge au Centre Bell, c’est leur gratuité préférée », a déclaré son porte-parole, sans trop expliquer en quoi « la réalité commerciale de Loto-Québec diffère des autres sociétés d’État ». L’Hydro et la SAQ ont aussi des employés, des clients et des fournisseurs. Leurs dirigeants prennent les moyens qu’ils jugent utiles pour que les revenus excèdent les dépenses. Loto-Québec semblent se distinguer en ajoutant des petits cadeaux supplémentaires pour encourager les détaillants à vendre de billets et les joueurs à jouer. La question n’est pas de savoir si ces derniers préfèrent le Canadien aux Alouettes, mais si la politique des petits cadeaux est justifiée. Et pourquoi la SAQ n’encouragerait-elle pas ses clients à boire davantage?
Le gouvernement du Québec a souvent justifié sa présence dans le monde des loteries en soutenant qu’il empêche ainsi le crime organisé d’en prendre le contrôle. Il n’encourage « évidemment » pas le jeu… mais en profite largement et se trouve lui aussi en conflit d’intérêts quand vient le temps d’évaluer les dépenses de promotion de Loto-Québec.