« Le Québec n’a jamais eu un leader aussi proche de René Lévesque. » C’est ce qu’un lecteur écrivait au sujet du « leader » de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois, mercredi dernier (http://www.journaldemontreal.com/2012/05/29/un-grand-leader), dans les quotidiens de Québécor, où on en lit des « bonnes » (et pas seulement dans les lettres ouvertes). C’était avant que le député de Mercier se compare à Gandhi…
« Proche » comment ? Idéologiquement, politiquement, moralement ? Respirons un peu. L’Histoire jugera – si tant est que la bonne fortune de ce premier de classe dure plus que le temps d’un printemps – mais il y a au moins deux ou trois petites distinctions à soulever avant de faire « monter sur les autels » un garçon dont les fidèles n’ont évidemment jamais vu René Lévesque vivant.
On imagine mal Lévesque accepter d’être un simple porte-parole, comme c’est le lot du « leader » de la CLASSE. Aucune marge de manœuvre : il participe aux négociations pour en ramener une proposition aux assemblées générales, sans juger par lui-même (Voir à ce sujet la chronique d’Yves Boisvert dans La Presse du 2 juin : « Le partage de l’intransigeance » - http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/yves-boisvert/201206/02/01-4531144-le-partage-de-lintransigeance.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B40_chroniques_373561_accueil_POS2). Une forme exemplaire de démocratie ? On attend aussi de nos dirigeants politiques qu’ils fassent preuve de responsabilité et visent l’atteinte de résultats. À ce chapitre, le « leader » de la CLASSE est plutôt loin de l’ancien premier ministre (et de la plupart de nos autres chefs de gouvernement) : même les leaders nos syndicats les plus militants savent quand il faut « faire descendre le chat du poteau ».
Lévesque aurait condamné toute forme de violence, sans tergiverser et sans aucune réserve, comme il l’a fait d’ailleurs lors de la Crise d’octobre. Par électoralisme ? On peut le soutenir, mais il a démontré en d’autres occasions son aversion contre toute forme de violence et d’intimidation. Il avait aussi le respect des institutions juridiques, même de la Cour suprême et de son penchant.