Les fonctionnaires fédéraux qui conseillent Patrimoine-Canada en vue du 150e anniversaire du Canada auraient de la difficulté à trouver des événements qui illustreraient « des contributions marquantes du Canada français à la fédération » (http://journalmetro.com/actualites/national/864431/le-canada-francais-un-peu-trop-absent-du-150e/). Ils ont bien envisagé « les contributions des Premières Nations, le centième anniversaire, en 2018, du droit de vote des femmes au fédéral, l’abolition de l’esclavage au Canada (il y a près de 200 ans) ou le 75e anniversaire des camps où avaient été internés les Canadiens d’origine japonaise pendant la Deuxième Guerre mondiale » mais leur imagination pourtant fertile quand il est question de multiculturalisme semble tourner court en ce qui concerne les Canadiens français.
Il est assez étrange de constater leur prédilection pour les Autochtones, qui n’ont joué aucun rôle (comme communauté) dans la conception et la mise en place du régime fédéral, alors qu’ils oublient que la Confédération a été construite sur la base de grands compromis entre les leaders des deux communautés qu’on qualifiait encore, il n’y a pas si longtemps, de « peuples fondateurs » ? L’interprétation est aujourd’hui contestée mais on y a vu longtemps (et plusieurs le croient encore) un véritable « pacte » entre les deux communautés linguistiques ?
De fait, il est difficile de célébrer le 150e anniversaire d’une institution qui vous tourne le dos depuis le « renouement conjugal » raté de 1982. Ce serait un peu comme célébrer un anniversaire de mariage en l’absence d’un des conjoints.
Vous faites bien de souligner le manque de volonté du gouvernement fédéral d’inclure, dans l’histoire de la fédération, les évènements illustrant la présence et la participation des Canadiens français en tant que peuple.
En créant le vide à ce sujet, le fédéral non seulement évite de reconnaître la notion des deux peuples fondateurs mais fait oublier l’existence de l’un d’eux, comme vous le montrez si bien.
Et on se demandera après cela pourquoi nos jeunes semblent avoir si peu la fibre patriotique; personne ne leur en parle, personne ne cherche à la stimuler, sauf quelques historiens que je ne nommerai pas .
Raison de plus pour que non seulement les Québécois mais aussi les Canadiens français de partout s’abstiennent de fêter cette disgrâce dans laquelle on nous maintient de force par une Constitution maintenant verrouillée à double tour.