Dans un texte diffusé par la Presse canadienne le 19 mars (http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-canadienne/201603/18/01-4962248-futur-senateur-andre-pratte-espere-eviter-le-piege-du-mensonge-en-politique.php), on raconte qu’André Pratte, maintenant sénateur, a décortiqué le thème du mensonge en politique « dans un essai intitulé Le syndrome de Pinocchio – un ouvrage qui a fait beaucoup de vagues en 1997 et qui a même valu à son auteur une motion de blâme à l’Assemblée nationale ».
Ce blâme, qu’on a faussement invoqué comme précédent lors de l’affaire Michaud, est une légende.
Comme je l’ai expliqué dans L’Affaire Michaud (http://www.septentrion.qc.ca/catalogue/affaire-michaud-l), la motion du 19 mars 1997, se lisait comme suit : « QUE les membres de cette Assemblée déplorent les propos, le thème et les procédés de l´émission « Un jour à la fois », diffusée au réseau TVA le 17 mars 1997, lesquels discréditaient l´ensemble des hommes et des femmes élus et candidats à tous les niveaux de gouvernement, scolaire et municipal, provincial et fédéral ».
C’est l’émission de TVA qui était visée et non Le syndrome de Pinocchio ou son auteur. L’éditeur d’André Pratte a quand même fait ajouter un bandeau portant la mention « Le livre qui a fait réagir l’Assemblée nationale », ce qui a contribué à construire une légende que l’éditorialiste de Gesca a entretenue et que le nouveau sénateur se garde bien de démentir.
L’ex-éditorialiste de La Presse est manifestement dans une phase de conversion.
Après sa déclaration à l’effet qu’il sera dorénavant indépendant (il n’est jamais trop tard), on peut espérer qu’il le soit suffisamment pour corriger l’impression laissée par le bandeau ajouté par l’éditeur autour de son livre ainsi que par l’article du 19 mars paru dans La Presse.
Le nouveau sénateur montrerait ainsi qu’il veut être honnête dès le début de son mandat, sans attendre qu’une enquête « indépendante » le vérifie.