(Air : Mon chapeau de paille)
Dédié à Isabelle Porter
1
À Québec, un chef peu banal
Menait grand cheval de bataille :
Jeter sa « Vieille Capitale »
À la ferraille.
Et vu qu’ici, dans son esprit,
On n’avait pas talent qui vaille
C’est aux États qu’il découvrit
Clotaire Rapaille.
2
Pour attirer les étudiants,
Les visiteurs et la marmaille,
Il cherchait un brillant slogan
À notre taille
(Celle de la ville évidemment…).
De ce projet qui le travaille,
Il discuta en déjeunant
Avec Rapaille.
3
Quand arriva le consultant
Devant Québec et ses murailles,
Il séduisit les habitants
Avec sa gouaille.
On fit quêter exprès pour lui
Trois cent mille balles, et des grenailles.
C’était pas cher pour un génie
Comme Rapaille.
4
Les citoyens avaient la trouille
Que ce projet troublant déraille,
Plusieurs trouvaient gênant qu’on fouille
Dans leurs entrailles.
Bientôt, un journal trop curieux
Se mit à dénicher des failles
Dans le c.v. si merveilleux
Du cher Rapaille.
5
En quelques jours, on vit détruit
(certains en rient, très peu en braillent)
Le capital de sympathie
Du p’tit canaille.
La mairie dut se repentir
Devant la presse et sa mitraille,
Puis, à regret, se départir
De son Rapaille.
6
De cette histoire, la morale :
Pensez-vous vraiment qu’il nous faille
Mener la « Vieille Capitale »
Aux funérailles ?
Depuis quatre cents ans qu’on dure,
Commémorons cette bataille :
« Il a frappé ici le mur,
Ci-gît Ripaille ».
(Pour écouter Mon chapeau de paille, par Conrad Gauthier sur le Gramophone virtuel :
http://amicus.collectionscanada.ca/gramophone-bin/Main/ItemDisplay?l=1&l_ef_l=-1&id=682471.1257122&v=1&lvl=1&coll=24&rt=1&rsn=S_WWWdaaqCQSLi&all=1&dt=MC+|mon|+ET+|chapeau|&spi=-&rp=1&vo=1)
8 réflexions au sujet de « Requiem pour Clotaire »
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Génial!
Rapaille n’aurait pu faire mieux que ce qui a été réalisé sous le règne de Jean-Paul L’Allier qui s’est inspiré de l’histoire de la ville et d’une stratégie de développement culturel pour donner une image de profondeur et de pérennité à la ville. Et en s’appuyant, non pas sur de supposés experts de l’extérieur, mais sur la population de la ville. Un bel exemple de cette stratégie se trouve dans la ville de Roubaix. Très inspirant.
Monsieur Parizeau avait l’habitude de dire: «Tout ce qui est exagéré devient insignifiant».
Rapaille, c’était exagéré et insignifiant parce que inutile.
Et vive la Vieille capitale !
Chapeau pour ce requiem. Quel qu’en aurait été le résultat d’une recherche de codes pour notre ville, je demeure convaincu que Québec est toujours la ville capitale.
Comme disait si bien Beaumarchais: «Tout finit par des chansons.» Et celle-ci est remarquablement bien composée. Félicitations!
Wow! Un texte aussi bien inspiré mériterait une diffusion plus large. Bravo!
Wow! Rythme enlevant et rimes inventives. Vous pourriez inspirer les créateurs d’émissions de fin d’année comme les regrettés Bye Bye… Chapeau pour cette version décoiffante et rapaillée du Chapeau de paille de Conrad Gauthier!
Mon cher ami, félicitations
Et je te lève mon chapeau d’paille
Te dis bravo pour ta chanson
Quelle trouvaille
Clotaire peut nous prendre pour des cons
Cela ne me dit rien qui vaille
Qu’il mette son code dans son tréfonds
Écrit en braille
Connaissant, Marc, ton grand talent
Pour cette espèce de travail
J’ai apprécié ton compliment
Sur ma rimaille.
Au pensionnat, qu’on se souvienne,
Nous parodions – ça fait un bail -,
Prenant le Cid et sa Chimène
Comme cobayes.