La Loi sur le statut professionnel des artistes oblige maintenant les éditeurs à s’entendre avec l’Union [des écrivains], reconnue comme syndicat » (« Les écrivains s’entendent sur leur contribution syndicale », Le Devoir, 13 mai 2025).
Avec cette nouvelle loi, les historiens qui publient se retrouvent dans une drôle de position. Les voilà assimilés à des « artistes » − ce que plusieurs ne manqueront pas de trouver incongru − et prochainement cotisants d’un « syndicat d’écrivains » − ce qui ne leur ressemble pas vraiment non plus. Et quel « syndicat »! Les historiens n’y sont admis que par une porte latérale comme membres associés (art. 4.1.3 des Statuts), ils peuvent voter et siéger comme administrateurs, mais ne peuvent aspirer à la présidence ou à la vice-présidence (art. 7.1), postes réservés aux vrais « écrivains », les « littérateurs ».
Par ailleurs, alors que Québec traite les historiens comme des « artistes », Ottawa fait le contraire. Le Devoir rapportait en janvier (« Austérité forcée aux éditions du Septentrion », Le Devoir, 13 janvier 2025) que les Conseil des ARTS du Canada (CAC) cherchait à exclure certains genres de livres de son programme de subventions. À cette fin, le CAC a réduit sa définition des essais aux « essais littéraires », en plaidant que sa mission est de subventionner le travail des artistes, d’où la discrimination des « essais » des historiens, qui, vus d’Ottawa, ne sont évidemment pas des… artistes.