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La devise sur les plaques d’immatriculation : à chacun ses mérites

Une récente édition du magazine Échos-vedettes (16/21 septembre 2018) rendait hommage à Lise Payette et citait notamment le témoignage que sa fille avait publié sur sa page Facebook le 6 septembre : « Elle nous laisse une devise précieuse Je me souviens ».

Lise Payette n’a évidemment pas créé la devise qu’on doit à Eugène-Étienne Taché, architecte de l’Hôtel du Parlement.

On doit plutôt comprendre que Lise Payette serait à l’origine de l’inscription de cette devise sur les plaques d’immatriculation du Québec, ce qui n’est pas plus exact, même si on l’a dit et redit depuis plusieurs années, surtout ces derniers jours.

PLAQUE-DIMMATRICULATION-DU-QUEBEC-1978

Élue en novembre 1976, Lise Payette est aussitôt nommée ministre des Consommateurs, Coopératives et Institutions financières avec le mandat de créer un régime assurance-automobile « sans égard à la faute » (no fault), mission dont elle s’acquitta avec brio, malgré la tempête qu’elle suscita principalement chez les avocats. « Ce n’est pas arrivé par accident. Il y a eu des oppositions à ce mouvement-là », rappelait le premier ministre Couillard dans son hommage, sans préciser quelle lutte acharnée que le parti qu’il dirige avait menée contre cette réforme.

La Loi sur l’assurance automobile a été adoptée en 1977 et mise en application le 1er mars 1978 avec la création de Régie de l’assurance automobile du Québec (RAAQ), devenue par la suite la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

À cette époque, et jusqu’en 1980, l’émission des permis de conduire et des plaques d’immatriculation relevait du Bureau des véhicules automobiles, qui était sous la responsabilité de Lucien Lessard, député de Saguenay et ministre des Transports.

Lessard-miinistre en 1976 (RC)

(Lucien Lessard en novembre 1976)

Dans un communiqué émis le 15 décembre 1976 et cité par au moins quatre quotidiens le lendemain (Soleil, Presse, Nouvelliste, Sherbrooke Record), le ministre Lessard annonçait deux décisions : les plaques de 1977 seraient « de couleur beige avec lettres et chiffres marron » ─ puisqu’il était trop tard pour changer ce que son prédécesseur avait décidé* ─ , mais celles de 1978 présenteraient une modification importante, la devise Je me souviens remplaçant le slogan La belle province.

Devise sur plaques-Presse 16-12-1976

(La Presse, 16 décembre 1976)

Peu de temps avant l’émission de ce communiqué, dans un des premiers caucus des élus péquistes du 15 novembre 1976, Denis Vaugeois avait exprimé son agacement de voir son chèque de paye porter la mention « gouvernement de la province de Québec ». Et puisqu’on y est, avait-il ajouté, il faudrait aussi faire disparaître le slogan publicitaire « la belle province » inscrit sur les plaques d’immatriculation et le remplacer par la devise du Québec.

Vaugeois en 1978, photo Le Devoir)

(Denis Vaugeois en 1978)

Ses collègues n’étaient pas tous convaincus, mais Lucien Lessard, ministre responsable du Bureau des véhicules automobiles, prit la balle au bond et annonça, à peine un moins après l’accession du PQ au pouvoir, que la devise serait sur les plaques dès que possible, ce qui se produira au printemps 1978**.

À ces deux anciens députés, redisons « Je me souviens ».

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*En fait, la plaque de 1977 sera bleue et celle de 1978, la première portant la devise, beige avec lettres et chiffres marron.

** La consultation des procès-verbaux du Conseil exécutif ne permet pas de conclure que cette question a été discutée formellement par les ministres en décembre 1976.

PS: Merci à Denis Vaugeois et Lucien Lessard pour les témoignages ainsi que Raynald Lessard et Judith Mercier pour la recherche de  documents.

Des commandements pour tous

Il était courant, autrefois, de formuler des « commandements » composés sur le modèle des Commandements de Dieu, issus du Décalogue reçu par Moïse au mont Sinaï, selon les traditions bibliques (https://www.paroissestjoseph.org/prieres/extrait-du-catechisme-de-l-eglise-catholique/65-les-10-commandements-de-dieu), ou des sept commandements de l’Église catholique (https://www.paroissestjoseph.org/prieres/extrait-du-catechisme-de-l-eglise-catholique/66-les-sept-commandements-de-l-eglise). C’était une façon de donner des conseils, des lignes de bonne conduite et des directives de toutes sortes, souvent de façon humoristique.

Les commandements fort variés retrouvés dans L’Opinion publique entre 1870 et 1881 donnent un aperçu de cette mode disparue avec la sécularisation de la société.

Le 26 mai 1870, un éditeur probablement agacé par les récriminations d’un abonné donne « Les X commandements de la presse » :

 Commandement-abonnés

Le 28 décembre 1871, c’est le « décalogue d’un étudiant en droit » :

 Commandement-droit

Un autre éditeur emprunte la formule pour donner des conseils aux maniaques des tribunes libres; certains « commandements » 5 février 1880 sont encore d’actualité :

 Commandement-lecteurs

La tempérance était un thème classique pour les auteurs de « commandements ». Ceux-ci datent du 10 mars 1881 :

 Commandement-tempérance

Enfin, publiés le 2 avril 1870, le « Décalogue de l’épouse » et « Les sept commandements de l’époux » témoignent de leur époque…

Commandement-époux-épouse

Le dernier grand mandarin?

Peu de mandarins québécois nous ont laissé des mémoires. L’exercice n’est pas toujours facile pour des fonctionnaires qui ont travaillé de près avec les politiciens. Quoi dire, quoi taire? Je me souviens d’un auteur qui avait commencé à relater ses souvenirs d’aide-de-camp auprès de plusieurs lieutenants-gouverneurs. Il a abandonné devant cette difficulté. Plus « jasant » était Alfred Hardy, ancien Directeur général des achats, qui a cependant attendu 20 ans avant de livrer « un témoignage inédit » sur l’époque Duplessis (Patronage et patroneux, Libre Expression, 1979).

Vézina

Le plus prolifique des mandarins a probablement été Claude Morin, auteur de plusieurs ouvrages dont Lendemains piégés, Mes premiers ministres et Les Choses comme elles étaient (Boréal). De son côté, le premier sous-ministre des Affaires culturelles, Guy Frégault ne cachait pas trop son état d’esprit quand il a publié sa Chronique des années perdues (Leméac, 1976)…

Septentrion a publié les mémoires de Gaston Cholette (Au service du Québec, 1994) qui avait été directeur général des relations de travail et président de la Commission de protection de la langue française (https://www.septentrion.qc.ca/catalogue/au-service-du-quebec).

Plus récemment, c’était au tour de Roch Bolduc, Le Mandarin de l’ombre (https://www.septentrion.qc.ca/catalogue/mandarin-de-l-ombre-le), de rappeler le parcours d’un haut fonctionnaire relativement discret entré dans le « service public » sous Duplessis, appelé à la plus haute fonction de l’administration publique (secrétaire général du gouvernement) sous Bourassa et finalement recruté pour le Sénat par Mulroney.

Le dernier en liste est Jean P. Vézina, auteur de La fonction publique malmenée, chez Septentrion en 2018 (https://www.septentrion.qc.ca/catalogue/la-fonction-publique-malmenee), un ouvrage qui est malheureusement passé sous le radar des médias de la capitale nationale.

Économiste de formation, Jean P. Vézina a d’abord été fonctionnaire aux Finances, professeur à HEC Montréal puis sous-ministre au Développement économique et au Commerce extérieur, avant d’entreprendre une remarquable carrière de « PDG de sociétés d’État ayant besoin de vigoureux redressements », selon le mot du journaliste André Dubuc (http://mi.lapresse.ca/screens/d7205973-cd4a-4cdf-ba7b-20026be5eb32__7C___0.html)

Jean P. Vézina a dirigé la Société d’assurance automobile du Québec, la Société des établissements de plein air du Québec et la Société du Centre des congrès de Québec, mais il s’est surtout distingué comme PDG de la Société immobilière du Québec (SIQ) où il a fait un impressionnant ménage entre 1995 et 2002, sans éradiquer complément « la bête », comme l’ont démontré des enquêtes journalistiques récentes. Son livre, dit-il, doit d’ailleurs être considéré comme une demande d’enquête « permettant d’extirper la corruption qui s’est infiltrée de nouveau dans la Société immobilière du Québec ».

Les mémoires de ce grand serviteur de l’État constituent un hommage à la fonction publique. Selon lui, avec des institutions comme Hydro-Québec, la Caisse de dépôt ou la Société de l’assurance automobile du Québec, on a fait la preuve que l’État peut faire aussi bien que le privé quand il « gère dans l’intérêt du bien commun ». Malheureusement, la fonction publique qui a fait la Révolution tranquille a été malmenée (ou mal menée?).

« Ces dernières années, au fédéral comme au provincial et aussi au municipal, entre autres à Montréal, Laval et dans bien d’autres municipalités, il est clair que les gouvernements […] n’ont pas privilégié le savoir-faire de leur fonction publique. […] Le secteur public n’attire plus autant et l’État a de moins en moins les ressources techniques et professionnelles suffisantes et compétentes. On n’a pas idée comment cette perte a déjà coûté et coûtera aux citoyens. […]

L’ensemble des Québécois a un urgent besoin, au fédéral, au provincial et au municipal, de fonctions publiques professionnelles, compétentes, productives, probes et innovatrices […].Nous avons, comme nation, le devoir de conserver un État actif et progressif et une administration sans reproche en luttant âprement contre la corruption ».

Un toponyme qui fait jaser : la rue de la Branlette

 (Extrait de Curiosités de la Côte-du-Sud, GID, 2018)

Rang des Belles-Amours, rang de l’Embarras, Trou-à-Pépette… La Côte-du-Sud ne manque pas de toponymes insolites, mais celui qui a fait le plus jaser depuis une quinzaine d’années est probablement « rue de la Branlette », à Saint-Jean-Port-Joli, au point où le panneau a été retiré un certain temps car il était trop souvent vandalisé ou volé!

Branlette JdeQ 2018

 

La rue est au sommet de la première côte de la route de l’Église (204), perpendiculaire à cette dernière.

« La Branlette » a d’abord été le nom d’un coteau boisé, au sud du village, où l’abbé Jean-Julien Verreault et ses amis allait cueillir les petits fruits dans son enfance vers 1905. « Au fond, écrivait-il, c’est la peur qui nous empêchait de dépasser la ‟Branlette”. On racontait que, plus loin, de l’autre côté de ce petit bois, des « courailleux » avaient été vus avec des couteaux entre les dents et… » Le mémorialiste ─ tout comme le journaliste Gérard Ouellet en 1945 ─ nomme le lieu innocemment, sans se douter que le toponyme populaire prendrait plus tard un sens équivoque.

À l’époque des voitures à chevaux, avant la création du réseau de « routes améliorées », cette section de la route qui mène à la station de chemin de fer était cahoteuse et minée par des sources d’eau. Placer des billes de bois en travers de la route, pour la stabiliser, n’améliorait pas vraiment la situation : ceux qui y circulaient « se faisaient secouer et l’on disait qu’ils avaient ‟la Branlette” », d’où le nom de la côte, selon une première hypothèse rapportée par le journaliste local Jean-Guy Toussaint. Une autre source prétend qu’un mendiant s’était construit un « campe » dans cette côte, à la fin du XIXe siècle, et qu’on l’avait surnommé « la Branlette » parce qu’il marchait en boitillant.

Faute de témoignages plus probants, on ne peut aller plus loin, comme la rue, d’ailleurs, qui se termine en cul-de-sac…

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PS : l’espace manquait dans les Curiosités de la Côte-du-Sud pour ajouter un détail qui m’a carrément « ébranlé ».

Si on cherche ce toponyme sur Goggle Street View, ou bien la plaque disparaît, ou bien le nom de la rue est brouillé! Version moderne de « Dieu te voit »?

Branlette -Street view

Joseph Dumais, monologuiste, fantaisiste et défenseur oublié de la langue française

Joseph Dumais est mort subitement le 13 mai 1937, alors qu’il montait dans le train qui devait le ramener de Montréal à Québec. Son nom et ses œuvres échappent à la plupart des ouvrages de référence sur la littérature québécoise*. Il ne manquait pourtant pas de couleur, et peut-être en avait-il trop.

Dumais dans Parlons français

Entre sa naissance à Trois-Pistoles en 1870 et les premières mentions de ses activités dans les journaux au début des années 1900, on ne sait trop ce qu’il a fait pour se préparer à donner des conférences sur la langue dans des institutions d’enseignement (en 1902), des chroniques dans La Presse (en 1904), un cours gratuit de phonétique à l’école Montcalm et un petit traité sur le même sujet (Parlons français, 1905, 71 p.). On ne lui connaît qu’un séjour d’études à Paris en 1903 avec l’abbé Rousselot. La Presse le présente en 1904 comme un « self made man » dont « les commencements ont été hérissés de difficultés ». Il a peut-être séjourné en Nouvelle-Angleterre.

En 1907, on le retrouve à Manchester (N.H.) où il dirige une revue mensuelle, Cœurs français, dont le principal objet est de défendre la langue française aux États-Unis. Il y publie des articles sur le « langage des States », c’est-à-dire le français rempli d’anglicismes des Franco-américains.

L’expérience semble brève. Il est de retour à Montréal (au plus tard en 1910) où il donne des conférences sur des sujets historiques, et en tire l’ouvrage Héros d’autrefois : Jacques Cartier et Samuel de Champlain (1913, 142 p.). Il est alors membre de la « Société coopérative des conférenciers projectionnistes canadiens », se produit avec des troupes de vaudeville et s’intéresse au cinéma muet. Sous le pseudonyme de « Du May d’Amour » (inspiré du nom de sa mère Artémise Damours), il livre sur scène et enregistre sur disque des pièces humoristiques (dont À bas la marine) et surtout une série de monologues mettant en vedette le père Ladébauche, personnage de BD créé plusieurs années plus tôt dans La Presse : Ladébauche au téléphone, Ladébauche et les sports, Ladébauche chez le chinois, Ladébauche aux States, La veillée du corps, L’pou’oer, Le rebouteux, et bien d’autres, comme Edgardina veut loafer, où, curieusement, le professeur-défenseur de la langue française utilise une langue populaire truffée d’anglicismes. Il faut dire qu’il enregistre aussi des textes sérieux, dont La leçon des érables (Groulx), Ô soldat de l’an deux (Hugo), L’éternelle chanson (Rostand) et Les coquelicots (Botrel).

Dumais-Dumais titres

En 1922, Dumais va s’établir à Québec où il fonde un Conservatoire et  enseigne la diction, la phonétique et le bon parler. En 1923, il crée La Fierté française qui sera brièvement un « bulletin bimensuel de propagande et d’éducation par le livre, l’image, la chanson, la musique et les meilleurs produits français » et plus durablement une boutique où sont offerts divers produits d’importation, parfums, savons, estampes, bibelots, lampes et abat-jours.

Dumais-Comptoir-texte

Dix ans plus tard, il lance L’Art de dire: à la portée de tous, périodique tout aussi éphémère, mais il laissera aussi quelques ouvrages dont Le Parler de chez nous (1922, 41 p.), Le Capitaine malouin Jacques Cartier, découvreur officiel du Canada (1934, 97 p.) et Vive le doux parler de France (1937, 64 p.).

En 1932, Dumais réunit plusieurs textes dans Ma boutique,comptoir aux coupons. Étamine, linon, coton ouaté, toile écrue, catalognes et « cheese cloth » : rimettes, chansonnettes et monologues.

Dumais-Comptoir1

Parmi ces textes, D’qui qui quien? enregistré en 1918 par Berliner Gram-O-Phone Co., sous étiquette His Master’s Voice.

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D’qui qui quien?

J’ai té mett’mon p’tit gas Nicole,
A Morrial dans ann’ grande école,
Pou qui h’apprenne’tout d’quoè c’qui faut.
Il a du talent sans émitte!
Y a d’la mémoér’ pis y apprend vite!
Nus aut’s, on gui trouv’point d’défauts.

J’yé dit: « Mon gas, faut qu’tu t’appliques
« Pou t’darder dans ha polétique,
« Quand qu’t’aras fini tout ton cours. »
Moê, vous savez, j’ai t’in caprice:
J’voudra qui seye premier minisse!…
Ca s’ra don fin pou mé vieux jours.

Moé pis Rose, on prendra nos aises,
Encantés, lé pieds su dé chaises,
Sans rien dépenser d’note argent.
On n’ara pou hann’ bonne escousse
À s’la couler trantile et douce.
Aux fra’ d’not bon gouvarnement.

Mé j’ai t’ann peur que mon désir
Me rapport’ pas ben gros’ d’ plaisir!
Para qu’ Nicole é paresseux!…
J’ me tue à dire: ─ « Mon beau, travaille,
« S’tu veux gangner ann’ bell’ médaille! »
Y m’répond: « P’pâ, j’fa tout d’quoè j’peux ».

Ses maît’s sav’ point pa queul’ bout l’prende.
Pourtant, yé t’aisé ha comprende,
C’é t’in enfant si ben él’vé!
Chu nous, y sava ben d’quoè faire!
Mé ha h’ècol’, c’é tout l’contraire,
Yé teujou l’dargné harrivé!…

Ouèh! vla c’qu’on nous a dit c’te s’maine!
Ben moé, j’créya pas çà pas n’graine,
Mé, j’ava t’in gros poids sus l’cœur!
Eyer’ matin, j’dis t’à ma vieille:
« Grèy’ toé pendant qu’j’attell’ Corneille,
« On va ‘ler ouèr le Directeur ».

En arrivant, on sonn’ la cloche.
In vieux qu’ava le cou tout croche,
Nous rouv’ la porte pis dans l’parloèr,
En attendant nous fa t’assire.
Moé j’ dis: « Sa mér’, c’qu’on va gui dire? »
À m’répond: « Quitt’ fer’, tu vas ouèr! »

Quand que l’maît’ r’souds, vla qu’ma bonn’ femme
S’lèv’ tout d’in coup’ en f’sant sa dame,
Pis qu’a le r’gâr dret’ dans hé z’yeux.
— « Para qu’Nicol fa h’insécrabe? »
Qu’a dit: « Si ça pal’ pas hau yâbe!
« On l’a pourtant élevé d’not mieux! »

— « Madam’ dit l’maît’, sans vous déplaire
« Nicole é grossier, volontaire,
« Pis y étudi pas ses leçons!
« Y pal pus mal que tout eul z’autes!
« Se deouèrs sont teujou, pleins d’fautes!
« J’vous dis qu’cé l’pus pir’ d’nos garçons! »

Roug’ comme in coq, ma vieill’ se monte:
« V’s ète’ in menteux! V’s avez pas d’honte!
« S’yéta comm çâ, hon l’sara ben!
« On pal’ tout’ ben dans not’ famille:
« Moé pis son pére et pis not’ fille!
« Pou’ez-vous m’dir’ de qui qui quien? »

18 mai 1918.

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*Robert Thérien, chercheur en musique, a publié une notice biographique sur Dumais sur le site du Gramophone virtuel (http://www.collectionscanada.gc.ca/gramophone/028011-1069-f.html)