« Moi vouloir subvention culture »

Le gouvernement du Québec vient d’annoncer la création d’un fonds « pour le développement de projets d’envergure en culture ». Plusieurs secteurs de « l’industrie culturelle » pourront en bénéficier : spectacles, cinéma, livre, jeux vidéo, etc.
« Privilégier l’exportation de la culture québécoise, devenir le nouvel instrument par lequel les créateurs agrandiront leurs champs d’opportunités [sic], permettre l’émergence de nouveaux joueurs, de nouveaux créateurs sont les principaux objectifs qu’entend poursuivre le Fonds », selon ce qu’on peut lire dans le communiqué émis par la SODEC qui détiendrait 60% du capital de 100M$, le reste étant fourni par le Fonds de solidarité des travailleurs du Québec.
Les fonds sont à la mode. Québec en a créé plusieurs : Fonds de la recherche sur la société et la culture, Fonds du patrimoine culturel québécois, Fonds de lutte contre la pauvreté, Fonds de conservation et d’amélioration du réseau routier, Fonds de la recherche en santé, Fonds de la recherche sur la nature et les technologies, etc.
Celui dont on vient d’annoncer la création se distingue déjà… par son indigence linguistique : il s’appelle «Fonds capital culture Québec»…
Autrefois, quand la rectitude politique ne nous avait pas encore aseptisés, on aurait pu parler de langage « petit nègre ». Ou plus précisément de « petit nègre blanc d’Amérique »…
On dira donc simplement que ce sont des mots français servis à la mode anglaise, en souhaitant que la loi qui viendra concrétiser cette intention gouvernementale corrige aussi ce nom bâtard.

Une réflexion au sujet de « « Moi vouloir subvention culture » »

  1. Gaston Deschênes ridiculise à juste titre dans son carnet électronique la langue utilisée par la Sodec pour présenter le « fonds capital culture Québec ». L’appellation du fonds est établie selon les pratiques de la langue anglaise. Aussi, le citoyen qui voudra solliciter de l’aide pourra-t-il écrire : « Moi vouloir subvention culture » sans nuire à ses chances d’agrandir, comme on le dit dans le communiqué du 17 mars, ses « champs d’opportunités ». L’Association pour le soutien et l’usage de la langue francaise ne peut que dénoncer ce langage débraillé d’un organisme de l’État, de surcroît du secteur de la culture. C’est un fort mauvais exemple.

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