L’affaire Michaud: le dernier carré

Dix ans après le coup de 2000, le député de d’Arcy-McGee a présenté une autre motion dénonçant des « propos » antisémites. Quels propos? On ne le sait pas plus qu’il y a dix ans. Même en lisant tous les quotidiens, il est difficile de cerner exactement de quoi il est question. Tous ceux qui écrivent sur Vigile sont maintenant suspects. Seule l’Assemblée nationale peut se permettre ce genre d’atteinte à la réputation sans prendre la peine d’énoncer les propos présumés répréhensibles, simplement pour marquer des points au Salon bleu..
La bonne nouvelle est que cet incident permet d’allonger la liste des repentants dans l’affaire Michaud. En effet, dans le point de presse qu’il a donné pour expliquer pourquoi son parti avait refusé d’appuyer la motion, le leader parlementaire du PQ a implicitement reconnu que la motion adoptée contre Yves Michaud en 2000 était une erreur, comme en font foi les extraits suivants :
« M. Bédard : …On dit souvent : la sagesse, c’est la somme des erreurs jamais commises deux fois, là. On fait référence à des textes que là je n’ai pas lus, que je n’ai vus. On ne fait pas référence à des propos particuliers, … j’espère que, sur un sujet aussi sensible, aussi important pour notre société que la condamnation justement de l’antisémitisme, des propos haineux en général, qu’on n’utilise pas ça encore une fois de façon grossière, éhontée…
M. Robitaille (Antoine) : Vous craignez une autre affaire Michaud, soyons clairs, là.
M. Bédard : … on a appris une chose, … à l’Assemblée, on n’est pas un tribunal. On ne peut pas condamner un individu, … Il y a des lieux pour ça et, si des gens ont tenu des propos haineux, il y a des tribunaux pour les condamner. »

De tous les parlementaires actuels qui ont voté en 2000, il n’y aurait donc plus que des libéraux qui refusent de s’amender. Et il n’y a vraisemblement rien à attendre de ce côté, malgré l’injustice évidente (et quoi qu’ils en pensent au fond d’eux-mêmes), tant que celui qui est à l’origine de l’affaire sera encore à la tête du parti.
« Discipline as usual », comme ils disent.