Si le « Big Brother » qui envahit Internet commence à vous agacer, ou à vous inquiéter sérieusement, adoptez un moyen de défense efficace : « sarcasmez »!
C’est ce que suggère la dernière chronique de Fabien Deglise (http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/363828/la-modernite-expliquee-a-sa-mere-6) qui nous apprend que le sarcasme est « un des plus gros problèmes de l’informatique ». Rien de moins. C’est un spécialiste en linguistique et psychologie de l’Université de la Californie du Sud qui l’écrit dans le Wall Street Journal. Le sarcasme « est en train de fourvoyer les traqueurs de tendance, les analystes du présent qui s’écrit en réseau, les collecteurs de données à des fins commerciales, et surtout leurs machines incapables […] de distinguer le sens caché derrière un tweet, de mesurer le degré d’ironie dans un commentaire en apparence anodin ».
Si vous constatez, par exemple, que notre royale majesté porte son coquelicot de manière in-orthodoxe (à l’instar de notre première ministre…) et qu’elle s’est bricolé une décoration de poitrine avec des coquelicots retenus par un broche clinquante qui cache une partie des fleurs, et que vous écrivez sur Facebook : « Shame on her! Aux armes, légionnaires!!! », vous risquez de vous faire inscrire dans la colonne des terroristes et de vous retrouver fiché quelque part par un « robot » qui n’a pas saisi que vous vous moquez des vétérans de la Légion.
Le sarcasme, écrit Deglise, « pourrait conduire à des quiproquos, à des erreurs, dont les annonceurs, les prospecteurs et autres spécialistes de l’influence, de la conviction et de la surveillance, qui rêvent de pénétrer la psyché du citoyen-consommateur numérique pour mieux lui conter fleurette, aimeraient bien pouvoir se passer ».
La situation est « grave » au point où de grandes compagnies comme IBM ou Warner Bros appuient les recherches d’un labo universitaire californien « qui cherche ardemment les moyens – et surtout les algorithmes – à donner aux machines pour leur permettre de comprendre et de traduire le sarcasme ».
Avec Fabien Deglise, nous leur souhaitons (IRONIQUEMENT) bonne chance.