Le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (https://www.lesoleil.com/opinions/point-de-vue/le-debat-qui-a-fragilise-notre-democratie-8d4fdc12d8ecc11e035dfd6819c289ab) est monté sur ses grands chevaux et littéralement parti à l’épouvante. Imaginez : « nous sommes passés proche d’une catastrophe démocratique », nous « avons failli nous réveiller, la semaine dernière, dans un monde bien différent de celui dans lequel nous avons l’habitude de vivre ». Pourquoi? Horresco referens, aurait dit monsieur Landry. Parce que des députés ont posé des questions sur ce qui arrivera à La Presse lorsque ses propriétaires seront libérés d’une contrainte établie il y a 50 ans. (Incidemment, personne ne s’est demandé pourquoi les propriétaires de dudit journal n’ont pas demandé l’abrogation de cette loi au cours du dernier demi-siècle, mais seulement à quelques jours de la fin de la session, obligeant le gouvernement à demander une entorse au Règlement de l’Assemblée).
Des dérailleurs ont « réussi [...] à ébranler fortement les colonnes du temple de la démocratie ». Rien de moins! Quelqu’un a senti la secousse, à part monsieur Giroux? La « brèche au cœur même de notre système démocratique »? On vivait déjà depuis 50 ans avec une loi « qui ne s’applique à aucune autre entreprise de presse au pays » et qui, elle, intervenait dans la vie d’un organe de presse. Nous vivions dangereusement, sans le savoir.
« Il ne faut plus que cela se produise »: que les députés se le tiennent pour dit. Mais se produise quoi? La loi vétuste a été abrogée (le Parti libéral n’allait tout de même pas oublier ses alliés) et il n’en existe aucune autre du même acabit.
Monsieur Giroux peut dormir tranquille. Ce n’est pas comme le blâme contre Yves Michaud, une entorse bien réelle à la liberté d’expression commise par les parlementaires (tiens donc!), toujours « valide » 18 ans plus tard, qui a laissé la FPJQ indifférente, refusant même de répondre à Michaud, ancien journaliste lui-même, quand ce dernier a demandé l’appui de la confrérie. Maintenant que cette dernière est sauvée de l’apocalypse, elle pourrait s’intéresser à cette infamie sans précédent dans les démocraties occidentales.