Le chef de l’Opposition officielle propose de « baisser la garde »

Probablement mal informé et confondant peut-être le Collectif Commémoration 1608-2008 avec les alter-mondialistes, le chef de la Loyale opposition de Sa Majesté a tenu des propos inacceptables au sujet des organisateurs de l’activité tenue au Parc de l’Amérique française à 11h30 jeudi. Entre la messe de 9h00 et le spectacle prévu pour 15h30 devant l’Hôtel du Parlement, pendant le Salut à Champlain réservé aux notables et le défilé militaire, le Collectif avait invité les Québécois à une activité de commémoration faite de chansons, de poèmes et de discours.
Pour le chef de l’ADQ, selon ce qu’on a pu lire dans La Presse du 3 juillet, « les gens qui font ça au Québec, on appelle ça des casseux de party ou des chiqueux de guenille ». Selon lui, « les contestataires auraient dû « baisser la garde et célébrer » aujourd’hui, même si les fêtes du 400e ne correspondent pas exactement à leurs attentes ».
Le mini-spectacle du Parc de l’Amérique visait à souligner une dimension que le 400e de Québec a négligé soit le fait que 1608 marque les origines de l’Amérique française. Bien sûr, les orateurs qui se sont succédé au pied de la statue de Champlain jeudi ont exprimé cette idée sur divers tons (on note d’ailleurs que le discours évolue agréablement…) mais, au-delà des mots trop faciles à commander aux rédacteurs de discours, il faut que « les bottines suivent les babines » et que les grandes déclarations se répercutent dans le concret. Et pas seulement le 3 juillet.
Ceux qui partagent les préoccupations du Collectif sont maintenant habitués à se faire traiter de tous les noms : « chiâleux » par l’ancien ministre responsable de Québec, « colons » par le maire et maintenant « chiqueux de guenille » par le chef de l’Opposition officielle, dont ce n’est pas habituellement le rôle de censurer les citoyens qui ne font que s’exprimer librement (le dernier exemple à ne pas suivre en cette matière ayant eu lieu en 2000 avec Yves Michaud comme victime).
Ceux et celles qui étaient au Parc de l’Amérique française n’auraient peut-être pas eu à protester autant si l’Opposition avait joué son rôle (contrôler les actes du gouvernement) dans ce dossier et posé des questions plus tôt. Leur mini-spectacle ne dérangeait personne, du moins physiquement. Il n’empêchait personne de « célébrer » mais visait à rappeler aux Québécois et aux autres francophones d’Amérique qu’ils ne doivent justement pas – et ne pourront d’ailleurs jamais – « baisser la garde ».