J’ai éteint les néons
Allumé la chandelle
Mon regard est moins superficielHaiku de Jean-Guy
Commentaire de Jean
J’ai accompli un geste de naissance. Avec le feu a surgi en moi un regard neuf, un regard de feu, baignant dans une -nouvelle lumière tellement plus intérieure. Ainsi se vit l’échange entre les objets familiers de la vie et chaque être humain. J’ai permis à une simple chandelle de réaliser son grand œuvre de lumière. Elle est devenue, à son tour, donatrice. Levant pour moi le voile des apparences, elle a éveillé une nouvelle conscience enracinée dans ma nature profonde. Elle a ouvert l’œil de mon âme.
À qui sait le contempler, ce petit feu dira qu’il porte la plus vieille mémoire du monde. En lui sont remis en lumière les premiers feux cosmiques, ceux-là mêmes d’où sont issus les atomes, les étoiles, les fleurs et les myriades de formes qui enchantent nos vies.
En la lumière vacillante et fragile de cette flamme se dévoile aussi le destin fugace de toute chose: la vie, sur cette terre, est semblable à un souffle éphémère; elle est un tout petit trait sans épaisseur discrètement tracé à l’horizontale du temps. En ce temps et en cet espace, l’impermanence fait loi.
Et pourtant, en la lumière dressée et montante de cette flamme se révèle une tout autre vérité: l’essence de chaque être, sur cette terre, est verticale; elle est un reflet de l’Être unique et infini. Ce feu intérieur monte au Divin, ou plutôt le Divin monte en lui… éternellement!
Une courte lecture quotidienne des pensées de Jean Proulx est une nourriture spirituelle puissante.