Archives pour la catégorie Théâtre

Concours d’écriture

Cette année, en collaboration avec le magazine Nuit blanche, la librairie Pantoute et le Consulat général de France à Québec, Septentrion s’associe au concours d’écriture du Carrefour international de théâtre.
En fait, j’ai la chance de faire partie du jury.
On vous demande de vous inspirer de la programmation du 10e Carrefour pour raconter un secret ou une confidence.
Le concours est ouvert au 18-30 ans. Il y a trois catégories: poésie, théâtre et nouvelle. Les textes doivent avoir un maximum de 2000 mots. Vous avez jusqu’au 15 mai pour faire parvenir vos textes.
Chaque finaliste des trois catégories recevra:
- Abonnement d’un an au magazine Nuit blanche
- Livres en lien avec le Carrefour 2009 – Librairie Pantoute
- Une paire de billets pour le Carrefour 2009
- Les quatre derniers titres de la collection Hamac – Septentrion
L’un d’eux, et c’est pas banal, se méritera le Grand prix suivant:
- Séjour culturel au Festival d’Avignon en juillet 2009 (il faut donc que vous soyez prêt à partir rapidement)
Alléchant, n’est-ce pas?
Je vous invite donc à participer en grand nombre.
Pour plus de détails, cliquez ici.

Le psychomaton

Hier soir, je suis allé au Périscope voir Le psychomaton, la toute nouvelle pièce de théâtre écrite par Anne-Marie Olivier mettant en vedette Hélène Florent (que je voyais pour la première fois sur scène) et Hugues Frenette. Une toute nouvelle création très invitante que je ne voulais pas rater.
Le psychomaton, comme son nom le laisse deviner, est un genre de confessionnal psychologique. Pour deux dollars, une personne peut confier en toute liberté tous les secrets de son âme à une machine. Du début à la fin de la pièce, défile devant nous une pléthore de personnages esseulés qui souffre. En toile de fond, on voit évoluer tout le processus de ce projet censé mettre un baume sur le cœur des gens.
Bien que n’étant pas d’une extrême originalité, l’idée est tout de même séduisante. Malheureusement, malgré quelques bonnes répliques, le texte que nous livre Anne-Marie Olivier est plutôt mince (on est loin du puissant et inspiré Gros et détails). Le problème est simple : il n’y a pas de profondeur dans cette pièce. Qu’elle aborde la question de la pauvreté, des laissés pour compte, de la marginalité ou du mal de vivre tout reste en surface. Tous les personnages qui défilent devant nous ont quelque chose de caricatural et ce n’est pas la faute des comédiens. Ils font leur possible pour défendre un texte assez pauvre, mais ça ne sauve pas la mise. On a l’impression d’assister à une pièce de finissants de secondaire cinq! Le décor surchargé de bébelles accentue cette navrante impression. Ça peut paraître méchant, mais c’est vraiment l’impression que j’ai eu à plusieurs reprises.
Au moment du salut, je me suis demandé si les comédiens étaient conscients de ne pas avoir un grand texte à défendre. À voir leurs mines peu convaincues, j’ai répondu oui à ma question. Je ne dois pas être loin de la vérité.
Malheureusement, et c’est le propre de la création, cette fois-ci Anne-Marie Olivier a raté son coup.

Forêts

Après avoir traversé La forêt des mal-aimés de Pierre Lapointe il y a peu, hier soir, j’ai traversé celles de Wajdi Mouawad qui pourraient porter le même nom.
À travers le personnage de Loup, une adolescente de 16 ans aux prises avec des démons intérieurs qu’elle ne maîtrise pas, on plonge dans les profondeurs de six générations de femmes. À travers elles, on traverse plus de cent ans d’histoire (les première et seconde guerres mondiales, la chute du mur de Berlin et la tuerie de Polytechnique). Ce va-et-vient incessant entre le passé et le présent vient nous rappeler à quel point ce que nous sommes est garant de ce qui a été, que nous portons tous une multitude de monde en nous, que les destins des uns sont liés à ceux des autres.
Avec une mise en scène dépouillée qui laisse toute la place aux jeux des comédiens, la démonstration qu’en fait Wajdi Mouawad est magistrale. Dès les premières minutes de la pièce, on est aspiré dans une longue spirale de vies humaines qui coule comme un fleuve loin d’être toujours tranquille. C’est de la vie qu’il nous parle. Cruelle et implacable, belle et généreuse. C’est grandiose. Tous les superlatifs dithyrambiques qu’on utilise devant tant d’intelligence et de créativité humaine pourraient être utilisés pour parler de cette pièce. C’est du théâtre de haut niveau comme il s’en fait peu.
Pendant et après la représentation, j’étais dans un autre espace-temps. Peut-être dans celui qui unit tous les hommes de tous les temps! Qui sait? Je ne suis pas prêt d’oublier ce 220 minutes d’une rare intensité. Si vous n’aviez qu’une pièce de théâtre à voir cette année et si vous êtes prêts à plonger au fond des choses, offrez-vous Forêts , je vous jure que vous ne le regretterez pas.
En supplément (et pour vous convaincre davantage), je vous invite à lire le commentaire de Fanny

Cette fille-là

Hier soir, je suis allé allez voir la pièce Cette fille-là au Périscope. Un 65 minutes d’intensité dramatique porté par une Sophie Cadieux impressionnante. Elle campe une adolescente anéantie par le meurtre crapuleux d’une fille de son âge commis par une autre fille de son âge. À travers son long monologue, elle cherche à comprendre la raison de ce crime gratuit. C’est un cri du coeur désespéré, un cri d’alarme provoquée par la méchanceté gratuite d’un humain envers un autre humain, une revendication pour une vie meilleure. Mais surtout, c’est le cri d’une enfant perdue dans l’immensité de la vie et qui réclâme un port d’attache ou peut-être juste un peu d’amour!!!
C’est la première fois que je voyais Sophie Cadieux sur scène et je peux vous dire qu’elle est à la hauteur de sa réputation. Elle m’a subjugué du début à la fin. J’ai ressenti la profonde douleur existentielle de cette fille-là et je dois avouer que par moment elle ressemblait étrangement à la mienne.