Jeudi ce sera fête dans toutes les chaumières, puisque nous avons tous une langue maternelle et que, en 1999, la Conférence générale de l’Unesco faisait, du 21 février, la Journée internationale de la langue maternelle afin de promouvoir la diversité linguistique et culturelle, ainsi que le multiculturalisme.
Comment fêter sa langue? lui rendre hommage? En faisant un effort pour la parler et l’écrire correctement toute la journée? C’est-à-dire, au Québec, sans anglicismes, barbarismes, gallicismes, solécismes, etc. Pas facile, n’est-ce pas? Ou bien en ne parlant que sa langue durant ces 24 heures? Pas nécessairement facile non plus, avec Internet notamment.
À moins d’en profiter pour en connaître un peu plus sur la multitude de langues qui existent sur notre planète, puisque l’objectif est tout de même de prendre conscience de la pluralité linguistique et culturelle.
Voici donc quelques informations là-dessus, glanées un peu partout:
Quoiqu’il soit complexe d’établir avec précision le nombre de langues vivantes actuellement, étant donné tous les dialectes et les frontières qu’il est difficile de tracer entre ceux-ci et les langues, on estime qu’elles seraient autour de 6700. Nous ne possédons les descriptions et les grammaires que pour la moitié d’entre elles, cependant. Le français viendrait au 12e rang, avec 125 millions de locuteurs. La championne est bien sûr le mandarin, la 2e est l’anglais, et la 3e, l’hindoustani (langue officielle de l’Inde). Seulement quinze langues sont parlées par plus de un million de personnes, soit, dans l’ordre: le mandarin, l’anglais, l’hindoustani, le russe, l’espagnol, le japonais, l’allemand, l’indonésien, le portugais, le français, l’arabe, le bengali, le malais, le coréen et l’italien.
Mais saviez-vous qu’il existe quelque 400 mots qui sont les mêmes dans une vingtaine de langues, tels : banque, sport, whisky, dollar, passeport, etc. (on sent bien les intérêts…)?
Quant au rôle des langues dans la géopolitique mondiale, le numéro 97 de Manière de voir, de la collection du Monde diplomatique, y est consacré et semble particulièrement intéressant. Intitulé: La bataille des langues: cette arme de domination, sous la direction de Bernard Cassen, il comporte une trentaine d’articles, avec des titres accrocheurs tels que: Une expression de la lutte des classes au Québec, de Jacques Cellard, La patrie littéraire du colonisé, de Albert Memmi, Solidarité et multipolarité planétaires, de Ignatio Ramonet, L’épreuve de la liberté, de Philippe de Saint-Robert, Une jambe qui manque, de Michel Guillou, La langue-dollar, de B. C., etc. Pour un compte-rendu sur ce numéro: http://www.monde-diplomatique.fr/mav/97/.
Ou pour plus d’information sur la Journée internationale de la langue maternelle: http://www.un.org/depts/dhl/dhlf/language/.
Je vous laisse avec Gracchus Babeuf qui dit que: «La langue de l’alchimie est une langue de la rêverie, la langue maternelle de la rêverie cosmique.» (La Poétique de la rêverie, PUF)
Et vous, comment auriez-vous le goût de souligner cette journée? Quelle forme pourrait prendre votre rêverie cosmique?