Plusieurs croient que la démocratie est synonyme d’élections. Par conséquent, pas d’élections, pas de démocratie. Cette conception est incorrecte.
Les Grecs ont inventé la démocratie quelques centaines d’années avant Jésus-Christ. Les décisions étaient prises par le peuple rassemblé dans l’agora d’Athènes. On a qualifié ce système de «démocratie directe». La démocratie élective est une deuxième forme de démocratie. Un dicton populaire affirme «jamais deux sans trois». Dans mon livre Réinventer la démocratie, j’en propose une troisième forme, la démocratie participative.
La question se pose à savoir quelle forme de démocratie est la meilleure. Pour en juger, je suggère d’utiliser deux critères : la qualité du débat public et la bonne gouvernance.
James Fishkin, directeur du Center for Deliberative Democracy de Stanford University, mentionne cinq conditions pour parvenir à un débat public de qualité (p. 136 du livre) :
- information : accès à une information exacte et pertinente;
- équilibre des points de vue : mise en parallèle des divers arguments;
- diversité : discussion de tous les points de vue;
- ouverture : écoute, analyse des faits et objectivité;
- considération égale : faisant abstraction du statut ou du prestige de l’interlocuteur.
Tout au long du livre, j’argumente que la discussion des enjeux publics dans un contexte mettant les partis politiques à l’écart conduit à un meilleur débat public.
Pour ce qui est de la bonne gouvernance, ses caractéristiques sont au nombre de dix :
- État de droit;
- Probité;
- Participation;
- Transparence;
- Réponse aux besoins;
- Recherche de consensus;
- Équité et inclusion;
- Efficacité et efficience;
- Perspective à long terme;
- Imputabilité.
Aux pages 187 à 193 de mon livre, je compare la démocratie élective et la démocratie participative sous l’angle de ces dix caractéristiques pour conclure que sur tous ces points la démocratie participative est plus prometteuse que la démocratie élective.