Les gouvernants et les personnes en situation d’autorité bénéficient de la légitimité démocratique quand le peuple leur reconnaît cette qualité. La légitimité existe ou n’existe pas, il n’y a pas de demi mesure.
Il n’est pas nécessaire d’être élu pour obtenir la légitimité. Les juges et les jurés aux procès criminels, les sénateurs, le gouverneur général et les lieutenants gouverneurs ne sont pas élus mais bénéficient tout de même de légitimité. Le premier ministre n’est pas élu par l’ensemble de la population, mais uniquement par les électeurs de son comté. Il peut quand même gouverner légitimement et utiliser pleinement ses énormes pouvoirs.
Les élections, même si elles apparaissent comme le meilleur moyen de conférer la légitimité démocratique, ne sont pas exemptes de sérieuses déficiences. Par exemple, un député lors d’une élection très contestée peut être élu par aussi peu que 10 ou 15% des électeurs. Un parti politique peut être porté au pouvoir après avoir recueilli moins de votes que son principal adversaire comme cela s’est produit aux élections québécoises de 1944, 1966 et 1998.
Dans le système de démocratie participative proposé dans mon livre, les membres de l’Assemblée nationale (délégués) seraient choisis selon un processus laissant une large place au hasard. Ce processus serait cependant ouvert et transparent pour éviter tout tripotage. La rectitude du système serait surveillée par un Conseil de la bonne gouvernance et toute entorse aux règles serait sanctionnée. La confiance des gens dans l’intégrité du processus constituerait le fondement de la légitimité démocratique des gouvernants.
Cette légitimité démocratique donnerait le droit aux délégués non seulement d’adopter des lois, d’administrer le budget de l’État et de diriger l’administration publique, mais leur permettrait aussi d’exercer un leadership, de traduire les valeurs et les aspirations de la population, d’exprimer les émotions collectives lors de catastrophes et de crises, de rallier les gens autour d’objectifs communs et d’encourager les initiatives. Ils pourraient même s’acquitter de ces tâches plus efficacement que les politiciens actuels qui ont de la difficulté à gagner le respect et la confiance de la population à cause de leurs attitudes partisanes.
Une réflexion au sujet de « Les délégués bénéficieraient-il de la légitimité démocratique »
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Il n’y a aucun doute que le système de désignation des membres de l’Assemblée nationale que vous préconisez permettrait de recruter des personnes plus compétentes que la grande majorité des candidats présentés par les partis politiques. Lors des dernières élections fédérales, par exemple, on a réalisé que plusieurs candidats qui se sont fait élire sous la bannière du NPD ne méritent pas leur salaire de 157 731$.