À la page 152 de mon livre j’écris : «Les Regroupements s’inspirent de la tradition républicaine en ce sens que l’implication politique est vue comme une contribution désintéressée au développement de la société». Certains ont interprété cette phrase comme signifiant que la démocratie participative exige que les gens oublient leurs intérêts personnels au profit du bien général. Ce n’est pas le cas.
Les gens défendent habituellement les idées et les intérêts des groupes auxquels ils s’identifient ou qu’ils représentent. Si leur allégeance se déplace, ils modifient automatiquement leurs vues. Ainsi, par exemple, le maire d’une municipalité qui combat les fusions municipales se ralliera à cette idée s’il devient maire de l’entité regroupée. Un syndicaliste qui devient cadre de l’entreprise qui l’emploie défendra naturellement les intérêts de la direction plutôt que ceux des employés.
Les Regroupements, par définition, rassemblent tous les individus qui s’intéressent à un domaine de politique publique, qu’ils soient de gauche ou de droite, partisans de la centralisation ou de la décentralisation, en faveur d’un rôle accru du gouvernement ou d’un désengagement de l’État, etc. Les personnes choisies par les Regroupements pour siéger à l’Assemblée nationale sont amenées tout naturellement à partager les objectifs des Regroupements qui sont de recueillir tous les faits et toutes les opinions, sans parti pris idéologique, afin d’animer un débat public et de participer à la bonne gouvernance.
Dans le contexte de la démocratie participative, les membres de l’Assemblée nationale peuvent difficilement défendre des intérêts particuliers parce qu’ils sont mandatés par les Regroupements pour être au service de l’ensemble de la population. Ils doivent démontrer la plus grande ouverture et une transparence sans faille au risque d’être vertement dénoncés s’il leur arrivait de faire preuve de partialité.
Par conséquent, les délégués choisis pour siéger à l’Assemblée nationale n’ont pas à être particulièrement vertueux. Ils n’ont qu’à se conformer aux souhaits et aux attentes de ceux qu’ils représentent. Ce qui n’est pas trop demander, car les gens ont naturellement tendance à agir en fonction de ce qui est attendu d’eux.
Une réflexion au sujet de « La démocratie participative exige-t-elle des gens vertueux ? »
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Very interesting points. Thanks!