En démocratie, une opinion publique éclairée est essentielle à la bonne gouvernance. Paradoxalement, même si les sources d’information n’ont jamais été si nombreuses, les gens sont peu et mal informés. L’actuel débat sur les changements climatiques est un bel exemple de manipulation de l’opinion publique.
Bien que le réchauffement de la planète soit un fait rigoureusement démontré, l’industrie pétrolière et les groupes conservateurs s’acharnent à miner la validité des études scientifiques. La tactique utilisée n’est pas de nier la réalité du phénomène, mais de soulever des doutes, de prétendre que les résultats ne sont pas probants et d’affirmer qu’il faut poursuivre les recherches. La même tactique a déjà été utilisée avec succès pendant des décennies au sujet de la toxicité de la fumée de cigarette. Bien des gens sont heureux de croire ces bobards parce qu’en niant que le problème existe, ils ne sont pas obligés de modifier leurs habitudes.
L’opinion publique est très changeante et présente souvent des incohérences. Dans les circonstances actuelles, se fier sur elle pour élaborer les politiques publiques est une recette indubitable pour commettre des erreurs.
On dit souvent que nous vivons dans une société du savoir. Mais nos gouvernements continuent à prendre des décisions basées sur les préjugés des gens ou les préférences de groupes de pression influents. On a vu récemment dans quel bourbier les mauvaises décisions de gouvernements successifs ont conduit la Grèce, l’Italie et l’Espagne.
L’incongruité apparaît clairement lorsqu’on observe la façon dont les entreprises gèrent leurs affaires. Ces dernières élaborent des plans à long terme et leurs décisions sont fondées sur des recherches soigneuses des faits et des analyses rigoureuses et approfondies. Pourquoi les gouvernements dont les responsabilités sont infiniment plus importantes que celles des entreprises ne font-ils pas de même ?
La démocratie participative propose de remplacer la prise de décision politique par un modèle plus rationnel grâce à des institutions visant la création d’une opinion publique éclairée. Les Regroupements pour la bonne gouvernance permettront en effet de recueillir tous les faits pertinents sur une situation donnée et d’élaborer des solutions satisfaisantes à court comme à long terme en tenant compte des données scientifiques autant que des préférences d’un public bien informé.
On pourra ainsi remplacer la démocratie de manipulation par une démocratie de lucidité et de clairvoyance.
3 réflexions au sujet de « L’opinion publique »
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Certes, l’opinion publique est devenue un énorme tentacule du marketing contemporain. Dans ce contexte, afin d’accroître le niveau de conscientisation des citoyens à la chose publique et à la gestion de l’état, je propose deux actions qui me semblent toutefois indissociables:
1. Introduire une formation à la démocratie participative obligatoire à l’intérieur du parcours scolaire et ce, dès le primaire;
2. Offrir à tous gratuitement, y compris aux étudiants, des formations visant à développer le jugement critique à l’égard des médias.
1. Pour répondre à RTD, à quoi servirait-il d’introduire une formation obligatoire sur la démocratie au primaire alors qu’on arrive même pas à développer une culture scientifique qui justement pourrait permettre le développement d’un jugement critique basée sur des faits et non sur des perceptions et des préjugés.
2. Et si jamais une structure basée sur les propositions de Jean Laliberté se met en place, j’y serai participant et activement.
Réponse à Maurice: Vous avez raison, c’est le cursus académique en entier qui doit être revu.