Au-delà des partis politiques, le pouvoir est détenu par une classe dominante composée de gens d’affaires, de membres des corporations professionnelles et de dirigeants syndicaux. Ces individus maintiennent des liens étroits avec les gouvernants, de même qu’avec tous les partis susceptibles de prendre le pouvoir et s’assurent d’avoir un accès constant aux décideurs politiques en les courtisant assidûment, en contribuant aux caisses électorales, en fournissant des travailleurs d’élection et en exerçant leur influence sur l’opinion publique. Ils peuvent ainsi défendre leurs intérêts, faire valoir leurs revendications et s’assurer que les décisions gouvernementales ne remettent pas en question leurs privilèges. Le fait que les médias soient contrôlés par de puissants groupes d’affaires fournit une assurance supplémentaire que la position dominante de cette élite ne soit pas contestée.
La démocratie participative propose une véritable révolution, c’est-à-dire un «mouvement politique amenant…un changement brusque et en profondeur dans la structure politique et sociale d’un État» (Wikipédia): le pouvoir serait placé entre les mains des contribuables, des consommateurs, des usagers des services publics, des salariés, des travailleurs autonomes et des pères et mères de famille. Ce sont ceux qu’on désigne actuellement comme la majorité silencieuse qui dorénavant exerceraient le pouvoir, choisiraient les dirigeants et maintiendraient avec ces derniers des relations privilégiées. De cette façon, non seulement les intérêts de l’ensemble de la population seraient-ils bien défendus, mais les intérêts des générations futures pourraient l’être aussi.
Il ne fait pas de doute que l’actuelle classe dominante se battra bec et ongles pour préserver le système actuel qui la sert si efficacement. Aucune personne et aucun groupe n’accepte d’être dépouillé de son pouvoir sans livrer une chaude lutte. D’autant plus que cette élite s’estime responsable d’assurer l’efficacité et la stabilité des systèmes économique et politique. Avec la démocratie participative, c’est d’un bouleversement du système établi dont on parle.
Jamais dans l’histoire une classe sociale n’en a remplacé une autre au pouvoir de façon pacifique. Il n’est jamais arrivé non plus qu’une majorité exerce le pouvoir, car c’est toujours une minorité qui a dirigé la majorité. Sous ces deux aspects, ce serait donc une première.
Grâce à la démocratie participative, on pourrait clamer comme Hervé Kempf, journaliste et écrivain français : «L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie» ! (Titre d’un livre publié chez Seuil en 2011)
2 réflexions au sujet de « Les détenteurs du pouvoir »
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Remettre en question l’ordre établi a toujours été vu comme un acte de subversion. Ceux qui se risquent à proposer des chambardements le font à leurs risques et périls. Les détenteurs du pouvoir ne restent jamais passifs lorsqu’il est question de défendre leurs intérêts. Ils possèdent les moyens de discréditer tous ceux qui leur portent ombrage. Des défis énormes attendent ceux qui défient les puissants.
Les milieux d’affaires ont actuellement un accès privilégié au pouvoir. Ils n’ont pas à intervenir publiquement parce qu’ils peuvent agir dans l’ombre. Avec la démocratie participative, il ne sera plus possible pour eux d’acheter l’accès aux dirigeants lors de dîners à 500$ le couvert. Comme tous les groupes de pression, ils devront prendre un numéro et faire leurs représentations en public devant les commissions parlementaires. Fini le lobbying, fini le copinage.