Je suis un inconditionnel de Foglia. À mon grand désespoir, je suis habituellement d’accord avec lui. Quand Djemila Benhabib a innocemment déclaré qu’elle souhaitait que le crucifix soit enlevé de l’Assemblée nationale, j’ai eu les deux jambes sciées. J’imaginais le remous dans Trois-Rivières. Bien sûr, elle ne faisait que confirmer qu’elle n’avait pas changé d’idée à ce sujet. Ce n’était rien de neuf, rien pour fouetter un chat. Elle s’empressait toutefois de préciser qu’elle se ralliait au programme du PQ à ce sujet non sans ajouter qu’elle poursuivrait sa croisade à l’intérieur du caucus. Elle venait de rajouter une pelletée de terre.
Foglia a tout compris ( La Presse, 16 août) et l’explique au maire de Chicoutimi, oui ce Chicoutimi que le PQ a fait disparaître de la carte : « Mme Benhabib dit que ce n’est pas vraiment sa priorité de le décrocher ». C’est vrai, elle a ajouté ça.
« Ce qui la préoccupe, ajoute-t-il en interprétant l’ensemble de sa démarche qui est de notoriété publique, c’est même le contraire : le fait que certains insistent pour retirer les symboles de la majorité, alors qu’on permettrait des symboles des minorités religieuses ».
Pour réconcilier Mme Benhabib et le maire Tremblay, Foglia rappelle à ce dernier qu’elle a déjà dénoncé « avec virulence les concessions religieuses faites par une société molle et naïve […] à des réseaux islamistes minoritaires, à commencer par le voile, les salles de prières dans les établissements scolaires, le refus de la mixité, etc. »
Le maire de Chicoutimi, j’insiste, ne sait sans doute plus à quel saint se vouer?
Et Foglia de terminer avec des propos qui rejoignent ceux de Jean-Pierre Proulx (Le Devoir 16 août) qui craint que la charte de la laïcité soit source de désillusion.
Foglia a décidément dépassé le stade de l’intégration.