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INTRODUCTION
Ce roman relate des faits historiques. À partir de 1649, les habitants de la Nouvelle-France traversent une période de crise causée par la défaite de leurs principaux fournisseurs de fourrures, les Hurons, aux mains de leurs rivaux de longue date, les Iroquois. Comme, à cette époque, la traite des fourrures est la raison d’être de la petite colonie française qui compte environ 2 000 habitants, la situation est grave. Au même moment, d’autres nations autochtones pour qui la traite des fourrures est cruciale s’efforcent de prendre la relève des Hurons. C’est ainsi que Radisson et Des Groseilliers exploreront pour la première fois la région du lac Supérieur en 1659-1660, en compagnie d’alliés autochtones des Français, afin d’acquérir les précieuses fourrures de castor dont la colonie a désespérément besoin. L’année des surhommes raconte ce voyage marquant dans l’histoire de la Nouvelle-France.
Les principales Premières Nations qui apparaissent dans L’année des surhommes :
Saulteux ou Panoestigons : cette nation de chasseurs-cueilleurs alliée aux Français, de langue et de culture algonquiennes, habitait le long des rapides qui coulent entre le lac Supérieur et le lac Huron. C’est pourquoi les Français les ont appelés Saulteux. Cette nation nomade profitait de sa position avantageuse à la jonction des deux lacs pour faire du commerce. Elle a participé activement à la traite des fourrures. Elle fait aujourd’hui partie de la grande nation des Ojibwés.
Cheveux Relevés ou Outaouacs : cette nation de chasseurs-cueilleurs alliée aux Français, de langue et de culture algonquiennes, habitait tout près des Hurons, sur les rives de la baie Georgienne, lorsque Champlain l’a rencontrée pour la première fois. Les membres de cette nation ont hérité de ce nom en raison de leur façon particulière de porter leurs cheveux. Ils étaient nomades, très mobiles et faisaient beaucoup de commerce. Cette nation a occupé une place centrale dans la traite des fourrures. Aujourd’hui, elle fait également partie de la grande nation des Ojibwés.
Menominis : cette nation de langue et de culture algonquiennes faisait partie du réseau des nations alliées aux Français. Elle habitait entre les lacs Michigan et Supérieur. Le menomin – ou riz sauvage (ou folle avoine à l’époque de la Nouvelle- France) – constituait la base de leur alimentation, d’où leur nom. À l’époque de Radisson, leur rôle dans la traite des fourrures est plutôt secondaire. Cette nation paisible a conservé sa spécificité jusqu’à aujourd’hui.
Nadouceronons ou Sioux des bois : cette nation de langue et de culture siouses était crainte pour ses farouches traditions guerrières. Elle habitait à l’ouest du lac Supérieur, à la frontière des forêts et des grandes prairies du centre de l’Amérique. Elle pratiquait l’agriculture, la chasse – notamment au bison – et récoltait le riz sauvage. À l’époque de Radisson, elle n’avait jamais rencontré d’hommes blancs. La lutte acharnée menée par les Sioux pour conserver leur indépendance en a fait une Première Nation emblématique.
Cristinos ou Cris : cette nation de langue algonquienne habitait un vaste territoire nordique situé entre le lac Supérieur et la baie d’Hudson. Elle faisait partie du réseau des nations alliées aux Français. Excellents chasseurs, les Cris participaient activement à la traite des fourrures en tant que pourvoyeurs de fourrures. Bien qu’ils soient proches des nations algonquiennes devenues les Ojibwés, des différences culturelles significatives ont toujours fait des Cris une nation distincte.
Iroquois : cette nation de langue et de culture iroquoiennes habitait au sud du lac Ontario. Les Iroquois étaient des agriculteurs, des chasseurs et des commerçants. La rivalité de longue date qui existait entre eux et les Hurons en a fait des ennemis des Français lorsqu’ils se sont alliés aux Hurons. Les Iroquois s’approvisionnaient en marchandises européennes auprès des Hollandais qui étaient établis tout près de leur pays. C’est pourquoi les Iroquois étaient de féroces concurrents des Français et de leurs alliés autochtones dans la traite des fourrures.
Hurons ou Ouendats : cette grande nation commerçante de langue et de culture iroquoiennes, qui habitait les rives de la baie Georgienne, dans le lac Huron, était au centre d’un large réseau de partenaires, principalement de langue et de culture algonquiennes. Ils échangeaient entre eux du maïs, des canots, de la viande, des fourrures, et d’autres biens. En s’alliant aux Hurons, les Français se sont intégrés à ce réseau. La dispersion de cette nation, après sa défaite aux mains des Iroquois, a provoqué le développement de liens directs entre les Français et les anciens partenaires des Hurons.
Une dizaine d’autres Premières Nations : Radisson et Des Groseilliers ont rencontré plusieurs autres nations autochtones lors de leur séjour autour du lac Supérieur. Bien que Radisson nomme certaines d’entre elles, il est très difficile de les identifier de façon certaine. La plu- part de ces nations, clans ou bandes étaient de langue et de culture algonquiennes et faisaient partie du large réseau d’alliance des Hurons. Plusieurs d’entre elles font aujourd’hui partie de la grande nation des Ojibwés.
Référence : FOURNIER, Martin. Les Aventures de Radisson : L’année des surhommes. Tome 3. Québec, Les éditions du Septentrion, 2016, p. 9-13.
L’auteur, Martin Fournier, lors de son voyage autour du lac Supérieur.
Référence : © Marie Barnard, tous droits réservés; Gooseberry Falls State Park, Minnesota, 2013.
L’auteur au travail à Sault-Sainte-Marie, entre le lac Huron et le lac Supérieur.
Référence : © Marie Barnard, tous droits réservés; Sault-Sainte-Marie, Ontario, 2013.
L’auteur au sommet des dunes de sable géantes que Radisson a décrites dans son récit de voyage.
Référence : © Marie Barnard, tous droits réservés; Pictured Rocks National Lakeshore, Michigan, 2013.
Les Américains ont apposé une plaque à l’endroit où Radisson et Des Groseilliers auraient touché terre, dans la baie Chekamegon.
Référence : © Marie Barnard, tous droits réservés; Ashland, Wisconsin, 2013.