Un des plus beaux et des plus étonnants bâtiments du Vieux-Québec est probablement la redoute Dauphine. Elle est située au parc de l’Artillerie du Lieu historique national des Fortifications-de-Québec. Sa construction s’amorce en 1712 à partir des plans de l’ingénieur Josué Boisberthelot de Beaucours. Abandonnée dès l’année suivante, c’est Joseph-Gaspard Chaussegros de Léry qui la complète en 1747-1748. Elle est construite sur une dénivellation importante. C’est ce qui explique que sa section sud comporte deux étages alors que celle du nord en compte quatre. À l’époque, on la décrivait comme une «tour bastionnée». En effet, il s’agissait d’une caserne de soldats qui était appuyée sur un bastion armé de batteries. Ça en faisait un bâtiment de défense autonome. Ce qui lui a donné sa personnalité distinctive est sans doute la présence de ses cinq imposants contreforts. Ces derniers n’étaient pas d’origine. En effet, c’est en 1770 les Britanniques constatent un mouvement du bâtiment qui semble se déplacer vers le pied de la pente sur laquelle il se trouve. C’est pourquoi ils ajoutent ces contreforts pour contrer la poussée qui s’exerce vers le bas. C’est ce qui rendra cet édifice unique. Au fil du temps, elle aura servi de caserne, de logis d’officiers, de mess, d’entrepôts, de logement pour le surintendant de l’Arsenal du Dominion et de local de la YWCA. Par ailleurs, il s’agit du deuxième plus ancien bâtiment militaire au Canada. Seule la redoute du Cap de la citadelle (1693) est plus ancienne. Parcs Canada y effectue actuellement d’importants travaux de restauration pour lui redonner son lustre d’antan.
Photographie : La redoute Dauphine, Jesús Alonso.
Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.