Le 12 juin 1846, Québec était témoin d’une catastrophe. Le théâtre Saint-Louis présentait alors un diorama. Il s’agissait d’un spectacle dans lequel des tableaux en deux dimensions prenaient vie par des jeux de lumières. Dans le spectacle de Québec, on présentait de grandes villes et monuments européens ainsi que des événements historiques et bibliques. Le soir de la dernière représentation, durant l’hymne national interprété à la fin du spectacle, une lampe se décroche du plafond et met le feu au rideau. Dans la panique, les spectateurs se piétinent dans le seul escalier menant à la sortie dont la porte est fermée à clé. Des 300 spectateurs, 45 y laissent leur vie; parmi les victimes se trouvent plusieurs enfants et adolescents.
Le théâtre Saint-Louis était situé en bordure de l’actuel monument de l’Unesco, entre le Château Frontenac et l’édifice Louis-S.-St-Laurent (ancien Hôtel des postes de la haute-ville). Cet édifice de pierres avait été construit en 1808 pour loger le «Riding House» (un manège pour chevaux). Il faisait partie du complexe fortifié du château Saint-Louis. En bordure de la rue du Fort se trouvaient également une sellerie, une écurie et un hangar à voitures. En 1839, le manège était transformé en théâtre. Les issues n’étaient donc pas conçues pour évacuer une foule, d’où la catastrophe. Il est même étonnant qu’il n’y ait pas eu davantage de victimes. Sur la gravure, le bâtiment situé à gauche de l’édifice en feu est l’Hôtel Saint-George occupé aujourd’hui par l’Office de tourisme de Québec, sur la rue Sainte-Anne.
Iconographie : Illustrated London News, 18 juin 1846.