Le cimetière des hérétiques

Dans ses livres sur «La ville de Québec sous le Régime français», Pierre Georges Roy raconte qu’au tournant du XXe siècle, lorsqu’on creusait pour faire des travaux quelconques à l’intérieur du quadrilatère formé par la côte du Palais, la rue Saint-Jean, la rue Saint-Stanislas et la falaise, il n’était pas rare de retrouver des squelettes humains. Pourtant, aucun cimetière ne s’est trouvé à cet endroit. En fait, sous le Régime français, l’Hôtel-Dieu accueillait tous les malades, peu importe leur religion. On accueillait souvent des huguenots, c’est-à-dire français protestants. Lorsque l’un d’eux venait à mourir, il ne pouvait être inhumé dans les terres bénites d’un cimetière catholique et il n’y avait pas à Québec de cimetière protestant. Les restes de ces hérétiques étaient donc inhumés dans le quadrilatère précédemment cité puisque ce terrain était la propriété de l’Hôtel-Dieu. Néanmoins, les registres de l’hôpital signalaient l’inhumation en précisant qu’on avait tout fait pour tenter de convertir le mourant, mais en vain.
25351933_1578502685543968_6051307182207563229_o
Iconographie : Plan de la ville de Québec, 1727, Chaussegros de Léry, BAnQ, 52327/2247085. La zone d’inhumation des hérétiques se trouve à l’intérieur de l’ovale rouge.
Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.