Le dépôt par le gouvernement Harper du projet de loi omnibus C-10 sur la criminalité illustre bien les dérives de la démocratie élective. Le gouvernement prétend que, puisqu’il a été réélu avec un mandat majoritaire, il est justifié de déposer en bloc un ensemble de mesures sans rendre publiques les études qui les concernent ni les prévisions de coûts, tout en reconnaissant qu’une grande partie de ces coûts seront à la charge des provinces.
Un bon nombre des mesures proposées ne visent qu’à plaire à une clientèle conservatrice mal informée parce qu’elle est influencée par la télévision américaine qui défend une vision rétrograde de la loi et de l’ordre en dépit des expertises scientifiques, des données statistiques et du simple bon sens. La devise des Conservateurs fédéraux semble être «don’t confuse me with facts», ne m’embrouillez pas avec des faits. On préfère jouer sur les préjugés et l’ignorance des électeurs.
Une démocratie participative permettrait de mettre tous les faits sur la table, de susciter une discussion approfondie et d’élaborer des solutions bien adaptées à la réalité canadienne.