La participation politique devrait-elle être rémunérée ?

À l’époque de Périclès, les citoyens d’Athènes recevaient une indemnité pour assister à l’Assemblée du peuple. Plus près de nous, James Fishkin, directeur du Centre de démocratie délibérative de l’Université Stanford, remet un cachet variant entre 100 et 300 dollars aux participants des sondages délibératifs organisés pour obtenir l’opinion éclairée d’une population ciblée.
Des jeunes de la Génération Y (nés entre 1980 et 1999) m’ont fait des commentaires à l’effet que, dans le cadre de la démocratie participative, il serait opportun que les individus qui acceptent de s’impliquer dans les Regroupements soient rémunérés pour leurs efforts. Selon eux, si la population compte sur quelques-uns pour contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques publiques, il n’est que juste qu’elle accepte de payer pour ces services.
Pour les gens de la Génération Silencieuse dont je fais partie, génération dont la réputation était de travailler dur et de n’être pas revendicative, l’idée de payer pour la participation politique est presque immorale. Pour eux, s’impliquer politiquement est un devoir de citoyen.
C’est un fait bien connu que la grande majorité des jeunes ne s’intéressent pas à la politique. S’ils insistent pour être payés lorsqu’ils s’impliquent dans les institutions politiques, il ne faudrait pas le leur refuser sur des bases idéologiques. Comme pour toute question importante, on devra tenir un débat public et s’en remettre à l’opinion de la majorité.
La Génération Y et celles qui suivront sont sans doute celles qui bénéficieront le plus de la démocratie participative. Ces jeunes générations ne partagent pas les valeurs, les attitudes et les comportements des gens plus âgés, mais lorsqu’ils constitueront la majorité de la population, il leur appartiendra de prendre les décisions collectives. Si les gens de ma génération vivent assez vieux pour en être témoins, ils risquent d’être surpris et peut-être choqués. Quoi qu’il en soit, ce sera le fruit de la démocratie.

Une réflexion au sujet de « La participation politique devrait-elle être rémunérée ? »

  1. On ne pourra pas compter sur les baby-boomers pour réaliser la démocratie participative parce que ces derniers ont été les enfants gâtés de la démocratie élective et, arrivant à l’âge de la retraite, renforceront le lobby du troisième âge qui leur permettra de conserver leurs privilèges. Les générations X et Y, de même que les enfants du millénaire seront certainement plus ouverts à instaurer un système qui mettra fin à l’influence des groupes de pression.

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