Avant de parler du dernier film de Denys Arcand, je veux indiquer mon accord aux trois prix décernés à Un certain regard. Mon ordre aurait toutefois été : Nemescu, Korilin et Bruni-Tedeschi dont je n’ai pas eu le temps de vous parler.
Arcand. Son film m’a beaucoup plus. Il souligne encore une fois nos travers avec à-propos. Il promène avec habileté son héros du rêve à la réalité. Il tourne en dérision plusieurs de nos excès, depuis les interdits de fumer, les incessants cours de performance et de rendement, le politiquement correct, principalement dans le langage, jusqu’à l’impuissance de la bureaucratie.
Ses références au Moyen-Âge m’ont bien amusé et accompagnent bien les propres phantasmes du héros. Si une scène m’a paru longue et ratée, c’est plutôt celle de Thierry Ardisson et son émission française et non celle des combats médiévaux dont la finale, vraiment cocasse.
Tous les rôles sont magnifiquement joués, tant Marc Labrèche que Sylvie Léonard ou Emma de Caunes. On peut en dire autant de tous les personnages secondaires, y compris Rufus Wainwright.
Ce n’est peut-être pas le meilleur Arcand, mais on ne s’ennuie pas et ça fait du bien de pouvoir se moquer un peu de nos dérapages dont celui de la maison cossue à plus d’une heure du bureau, si on peut parler de bureau. On dira ce qu’on voudra, les messages ne manquent pas. La satire est au rendez-vous. J’aime ça.