Depuis plusieurs semaines, ma conscience me travaille quant au fait de vendre directement nos livres sur notre site Internet.
Nos livres sont disponibles dans toutes les librairies du Québec, soit en rayon ou sur commande. Dimédia, notre distributeur, répond aux demandes dans des délais très brefs et une commande en libraire ne devrait jamais dépasser les 10 jours.
En offrant de commander les livres sur notre site, montre-t-on un manque de respect envers notre premier allié : le libraire ? L’expérience nous montre que l’on ne s’adresse pas à la même clientèle. Nos commandes partent pour la plupart en région ou à l’extérieur : Canada, États-Unis et Europe.
Bien sûr, nous pourrions du moins rediriger les lecteurs vers une librairie en ligne comme Pantoute, Renaud-Bray,Archambault voir Amazon. Par contre, il faudrait que l’intégration soit parfaite. On ne peut pas demander à un internaute qui a fait sa recherche sur notre site de recommencer chez un libraire virtuel. Faut-il alors favoriser un libraire plus qu’un autre ?
Finalement, le développement d’un site Internet coûte assez cher. Nous sommes fiers de pouvoir dire que nous sommes en ligne depuis 1995. Chaque année, nous apportons des améliorations sur notre site. Parfois de petits changements, parfois des transformations importantes. Actuellement, les ventes que nous réalisons couvrent l’hébergement, le développement et la maintenance du site. Opération nulle.
La question vaut aussi pour l’ensemble de la profession. Est-il temps de sonner la cloche ?
Si le volume des commandes devait s’accroître, nous irions sans hésitation vers un partenariat avec un libraire. Nous n’avons ni le temps ni l’espace requis pour y faire face, nous préférons mettre notre énergie dans l’édition.
En attendant de trancher, nous continuerons d’offrir ce service. La chaîne du livre est complexe, chacun cherchant à assurer sa rentabilité (pour ne pas dire sa survie) dans un contexte parfois difficile. L’avenir nous annonce l’arrivée et la domination du livre électronique. Le libraire qui a pignon sur rue est-il appelé à disparaître ?
Gilles Herman