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Correspondance de guerre, 1914 : un premier livre audio donne la parole à un soldat

Le 11 novembre 1918, les pays en guerre signent un armistice, mettant ainsi fin à un conflit meurtrier qui ne devait durer que quelques semaines. La Première Guerre mondiale, car il y en aura malheureusement une deuxième, a été étudiée et relatée sous bien des formes, mais rien n’est plus touchant que de le laisser la parole à celles et ceux qui l’ont vécu de plein fouet.

Eugène Mackay-Papineau est de ceux-là. Ce jeune soldat part en Europe dès 1914 et vivra la descente en enfer de ceux qui ont vu l’horreur. Tout au long de sa mobilisation, il entretiendra une correspondance soutenue avec ses proches restés au Canada. En possession d’un appareil photo, il prendra aussi beaucoup de clichés qui constitueront, avec ses écrits, un fonds d’archives impressionnant déposé à BANQ-Québec par sa famille.

En novembre 2020, au Salon du livre de Montréal, je rencontrais Françoise Dancause et Marjolaine Quintal, deux femmes passionnées qui me présentaient leur extraordinaire projet de mise ne valeur de ce fonds d’archives. Surtout, je découvrais l’émotion et l’humanité qu’elles voulaient transmettre au public par l’entremise d’un spectacle mêlant technologies et arts de la scène.

 « CorresponDanse de guerre est un spectacle multidisciplinaire ralliant le théâtre, la danse et la technologie numérique. Créé pour être joué sur deux scènes simultanément, ce spectacle promet aux spectateurs une expérience insolite, unique et immersive.

Montées à partir d’archives historiques, ces correspondances de guerre mettent en scène deux protagonistes : un jeune militaire parti servir sa nation à l’étranger et son amoureuse restée ici dans l’attente. Ces deux personnages séparés par la vie seront, de surcroît, littéralement séparés dans cette œuvre puisqu’ils seront physiquement sur deux scènes distinctes, dans deux salles de spectacle éloignées l’une de l’autre. »

Évidemment, la COVID-19 s’en est mêlée et le spectacle est reporté à l’année prochaine. Que cela ne tienne, les éditions du Septentrion ont accepté de prendre le train et d’élaborer, avec La Cargaison | collectif créatif, un audiolivre et un livret PDF reprenant la correspondance de guerre de 1914, lue et interprétée par les comédiennes et comédiens de la troupe.

L97828979122151Avec une ambiance sonore sobre et raffinée, les lettres nous font entrer dans l’intimité d’Eugène et de sa famille. Au cours de ces 150 minutes, nous suivons le quotidien du jeune soldat qui se retrouve d’abord à Valcartier, avant d’être déployé en Angleterre. Les nouvelles ne sont pas régulières, et déjà l’inquiétude s’installe. La guerre n’en est pourtant qu’à ses débuts…

Cet audiolivre est un premier jalon vers le spectacle et nous vous réserverons d’autres surprises en lien avec ce projet tout au long des mois à venir.

Bonne écoute !

Gilles Herman, éditeur.

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Octobre au Septrentrion

Au Québec, cette année, on souligne abondamment le 50e anniversaire de la crise d’Octobre, « sur toutes les plateformes », comme on dit, incluant les bons vieux livres.

Septentrion apporte sa contribution à cette commémoration avec une nouvelle édition de la Chronique d’une insurrection appréhendée d’Éric Bédard, mais c’est aussi l’occasion de rappeler une couple de titres pertinents, dans les circonstances.

Pierre Laporte, doublement assassiné

L97828944869481Le premier ministre du Canada a rejeté l’idée de faire des excuses pour les décisions de son père en disant que « les évènements d’octobre 1970 ont été très difficiles pour bien des Québécois », mais qu’il faut « commencer par avoir une pensée pour la famille de Pierre Laporte ». Si l’esquive est un peu tordue, il demeure que, pour bon nombre de Québécois, Pierre Laporte est un otage sans visage, un « personnage secondaire », comme l’évoque le titre d’un documentaire sur James R. Cross.

Historien et politologue de formation, Jean-Charles Panneton a découvert ce personnage en travaillant sur Lapalme. Il en est résulté une « impeccable biographie politique » (Marc-André Robert) qui a permis de réhabiliter celui qui a été assassiné deux fois, la première par les felquistes, la seconde, par notre mémoire oublieuse.

Pierre Laporte a d’abord été un grand journaliste, principalement au Devoir, où il mène un valeureux combat contre Duplessis, à une époque où la presse « file doux », généralement. En 1960, il publie Le vrai visage de Duplessis. Nationaliste engagé, il est aussi directeur de L’Action nationale à la fin des années 1950, ce qui ne l’empêchera pas, quelques années plus tard, d’appuyer la candidature de Trudeau à la direction du Parti libéral du Canada et le « bill 63 » … En 1961, il est élu député libéral, accède au cabinet Lesage et devient, un peu plus tard, le premier « leader parlementaire du gouvernement ». Quand son chef quitte la direction du parti, Laporte tente sa chance, mais il est devancé par Robert Bourassa qui lui conservera une place dans son cabinet en 1970 à titre de ministre du Travail et de la Main-d’œuvre; la cellule Chénier en fera le « ministre du Chômage et de l’Assimilation » dans le communiqué annonçant sa mort. On apprendra ensuite que Laporte aurait eu des liens avec la mafia, mais Panneton rappelle qu’il a été lavé de tout soupçon par une commission d’enquête en 1974.

Octobre et les jeunes

L97828979119421Historien et professeur à l’Université TÉLUQ, Éric Bédard nous présente une nouvelle édition de sa Chronique d’une insurrection appréhendée publiée la première fois en 1998 et enrichie de nouveaux documents sur les arrestations de l’automne 1970. En effet, le hasard a voulu que l’auteur mette récemment la main sur un dossier ayant appartenu à un substitut du Procureur général et contenant notamment une liste de 264 personnes arrêtées (avec adresses et dates de naissance) et divers relevés établissant à 429 le nombre des arrestations au plus fort de la crise (4 novembre 1970).

Le sous-titre, « Jeunesse et crise d’Octobre », précise l’intention de l’auteur : il examinera la crise en s’intéressant principalement à la mobilisation des étudiants des universités montréalaises avant et pendant les événements d’Octobre 1970. Ce sont eux qui préoccupaient les autorités, comme en témoigne le ministre Gérard Pelletier : il craignait que des groupes d’extrémistes prennent la rue et provoquent des désordres qui auraient pu dégénérer en émeutes. Cette hantise de la jeunesse constituait le principal argument en faveur du recours à la Loi sur les mesures de guerre. Il fallait éviter que les campus deviennent « le terreau d’une force révolutionnaire », non pas en raison du nombre de « soldats », mais surtout à cause de leur imprévisibilité. Au tournant des années 1970, écrit Éric Bédard, « les autorités assimilent la jeunesse contestataire à une bête fauve capable de sauter à la gorge des forces publiques à la moindre provocation ».

Au terme de son étude, il doit conclure que la bête n’aurait pas dû faire peur. Les étudiants des campus anglophones ne semblent penser qu’à leur session; les francophones, un peu plus bruyants, n’ont pas de leaders pour diriger un soulèvement dans le sillage des actions felquistes et rentrent dans le rang après la mort de Laporte. Privés d’organisations solides, « la jeunesse étudiante ne représente pas du tout une menace à la sécurité nationale ». Et l’auteur avance une explication supplémentaire, plus culturelle : contrairement aux Français ou aux Américains, les Québécois n’ont pas de « tradition révolutionnaire positive ».

Quelle « insurrection appréhendée »?

L97828944868321Le premier ministre du Canada a déclaré le 7 octobre dernier que la Loi sur les mesures de guerre a été mise en vigueur parce qu’on était inquiet « de ces révolutionnaires qui voulaient renverser le gouvernement »… Il est vraiment temps qu’il lise Trudeau et ses mesures de guerre, version française de Pierre Trudeau’s Darkest Hour, War Measures 1970 (que Baraka Books vient de rééditer).

Dans cette anthologie compilée et commentée par les politicologues Guy Bouthillier et Édouard Cloutier, des Canadiens anglais – leaders politiques, penseurs, journalistes et écrivains –, relatent comment le père de notre premier ministre et son gouvernement ont invoqué faussement une « insurrection appréhendée » pour « justifier » le recours à la Loi sur les mesures de guerre en temps de paix, une première dans notre histoire.

Quelques titres donnent un idée de l’ensemble :

+ Desmond Morton (historien militaire) : « Ce n’est pas aux terroristes du FLQ que s’intéressait Trudeau »;

+ Don Jamieson (ministre des Transports): « Nous n’avions pas d’arguments convaincants »;

+ Reg Whitaker (politicologue à York): « La GRC se serait opposée aux mesures de guerre si on lui avait demandé son avis ;

+ Eric Kierans (ministre des Postes): « Un acte de foi aveugle ».

Le témoignage de Peter C. Newman, alors rédacteur en chef du Toronto Star, est particulièrement éloquent. Comme le résument Bouthillier et Cloutier, « Newman décrit soigneusement comment il a été manipulé pour servir de conduit par lequel la “nouvelle” du complot a été plantée au plus haut niveau dans le circuit journalistique canadien. C’est d’abord Lalonde […] qui lui a révélé cette conspiration en affirmant qu’il s’agissait d’une “vérité” qu’il avait pour “devoir patriotique de disséminer”. Puis Trudeau […] lui a confirmé, grandement exaspéré par le scepticisme de Newman, la “vérité” selon laquelle “le complot pour renverser le gouvernement est bien réel” ».

Et le Toronto Star en a fait un scoop…

« Ainsi naquit, a écrit Newman, le “mensonge méticuleusement concocté” […] selon lequel il existait une “conspiration” d’éminents Québécois […] qui s’apprêtaient à former un “gouvernement provisoire parallèle” qui remplacerait le gouvernement dûment élu de robert Bourassa par un “régime révolutionnaire”. »

***

Parle-t-on trop d’Octobre, comme l’a avancé récemment un sociologue? Allons donc! On ne parlera jamais assez d’histoire. Surtout quand il s’agit de débusquer ce qu’on essaie de nous cacher.

De part et d’autre.

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Gaston Deschênes, conseiller éditorial au Septentrion

Le [premier] monument à Wolfe et Montcalm

 

Cette aquarelle présente le paysage de la rue des Carrières vers la Citadelle. Le spectateur aperçoit à sa droite la partie supérieure des jardins du Gouverneur et l’obélisque dédié à Wolfe et à Montcalm. Inauguré le 8 septembre 1828 par le gouverneur Dalhousie, ce premier monument commémoratif érigé à Québec, selon les plans du capitaine Young du 79e régiment des Highlanders, rend hommage aux deux héros ennemis, morts au champ d’honneur en 1759: Wolfe, le 13 septembre, et Montcalm, le lendemain. Le monument est un obélisque d’une hauteur totale de 20,1 mètres. Du côté sud, on lit en gros caractères le nom WOLFE, et du côté nord, son adversaire MONTCALM. Du côté du fleuve, on y lit l’inscription suivante en latin, due à la plume de J. Charlton Fisher écuyer, L.L.D. En voici la traduction. «À tous deux, leur valeur donna la mort; l’histoire, la renommée; la postérité, un monument». Le monument sera démoli et un nouveau sera inauguré le 8 septembre 1869 selon les plans et spécifications de J.F. Rickson. Avec sa colonne quadrangulaire, son piédestal et son sarcophage, l’obélisque est formé de blocs rectangulaires de calcaire bouchardé de la formation de Deschambault provenant de Pointe-aux-Trembles. La superbe maison à trois étages et aux cheminées détachées des murs, qui se trouve à l’extrémité de la rue, fut construite en 1819-1820 pour Pierre-Édouard Desbarats par le maître-maçon John Phillips qui est aussi responsable de la maçonnerie du monument Wolfe-Montcalm. Aujourd’hui, le consulat des États-Unis en occupe le site. Les fenêtres qui bordent l’extrême droite de l’illustration sont celles de la résidence de Joseph-François Perrault, greffier de la paix. Sa maison, probablement érigée vers la fin des années 1820, est un bel exemple d’architecture néo-classique. Elle sera démolie en 1907 pour faire place à l’aile Mont-Carmel de l’hôtel Château Frontenac. Notons que la rue des Carrières a été tracée en 1689, et fut ainsi nommée parce qu’elle conduisait aux carrières du Mont-Carmel. (Marc Beaudoin)

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Photographie : Le monument à Wolfe et Montcalm, Québec, 1840, aquarelle et mine de plomb sur papier de Robert Frederick Mountain, collection MNBAQ.

Tiré du Calendrier des vues anciennes de Québec – Janvier 2003.

Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.

Des Irlandais à Québec au XVIIe siècle

 

Le 5 août 1689, c’est le massacre de Lachine. Ce raid iroquois contre un important poste de traite français aurait été commandé par les Anglais de New York. En 1690, Frontenac lance trois expéditions de représailles contre autant de villages de la Nouvelle-Angleterre: Corlar, Salmon Falls et Casco (aujourd’hui Portland, Maine). On fait des prisonniers qu’on ramène au Canada. De Corlar, on ramène notamment à Montréal John Lahey originaire de Thurles, comté de Tipperary en Irlande. De Casco, on ramène à Québec l’épouse et les quatre enfants du lieutenant John Swarten tué lors de l’attaque, dont sa fille Marie-Madeleine. Celle-ci était née à Salem au Massachusetts, mais ses parents étaient Irlandais. Plus tard, Lahey et Swarten sont libérés et s’installent dans leur ville respective. Le 9 septembre 1697, le couple se marie à l’église Notre-Dame de Québec. Ils iront s’installer à Montréal où les Sulpiciens leur concèdent une terre. John Lahey avait vu son nom anglicisé alors qu’il était toujours en Irlande. À sa naissance, il s’appelait Sean O’Lathaigh. En Nouvelle-France, il devient Jean Lahaie dit Hibernois (c’est-à-dire l’Irlandais). Le premier couple d’Irlandais à vivre en Nouvelle-France s’était donc marié à Québec.

Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.

L’Empire State Building… de Québec

 

L’édifice Price de la rue Sainte-Anne peut se comparer à l’Empire State Building de Manhattan. En effet, à une moindre échelle, il s’agit d’un gratte-ciel, le premier et le seul du Vieux-Québec. Comme son cousin new-yorkais, il est de style Art-Déco. Il possède, lui aussi, une armature de poutres d’acier qui sont recouvertes de pierres calcaire. L’ESB possède également des élévations de briques et de ciment. Enfin, ils ont une certaine parenté visuelle. La comparaison s’arrête là. Alors que le géant de New York fait la fierté de la métropole américaine, la construction de l’édifice Price avait soulevé un tollé de protestations. On trouvait inadmissible la construction d’un gratte-ciel à l’intérieur de la ville fortifiée. Ce sont les architectes montréalais Ross et MacDonald qui l’avaient dessiné. Il avait été construit en moins d’un an, ce qui est quand même remarquable. Sa pierre angulaire avait été posée le 29 octobre 1929, le «Black Tuesday», le jour du déclenchement de la grande crise économique. Mauvais présage pour la compagnie Price Brothers qui a néanmoins fait mentir les devins les plus négatifs. Malgré tout, il s’est bien intégré à son environnement et aujourd’hui, il serait difficile de s’imaginer le Vieux-Québec sans son édifice Price.

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Photographie : L’édifice Price (J.F. Caron)

Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.

La pierre de 1815

 

Les habitués de la côte de la Montagne ont sans doute déjà remarqué, sur le mur de soutènement du parc Montmorency, en amont de la porte Prescott, une pierre millésimée «1815». Sa présence à cet endroit est plutôt mystérieuse et rien dans son environnement ne donne d’indice quant à sa signification. En fait, elle est en lien avec l’ancienne porte Prescott, celle d’origine. Celle-ci est construite en 1797 pour assurer le contrôle de la côte de la Montagne, lien principal entre les basse et haute-ville. Agrandie en 1854, elle est démolie en 1871. À l’origine, elle ne porte pas de nom. On parle de la porte de la côte de la Montagne ou de celle du Palais épiscopal. En 1796, Robert Prescott est nommé gouverneur général des Haut et Bas-Canada et commandant des troupes britanniques en Amérique du Nord. Il occupe ce poste jusqu’en 1807. Rentré en Angleterre, c’est là qu’il meurt en décembre 1815. Pour lui rendre hommage, on baptise alors de son nom la porte qu’il avait fait construire, la porte Prescott, et pour marquer l’événement, on appose une pierre portant le millésime de son décès au-dessus d’une embrasure à canon située du côté extérieur de la ville fortifiée. Lorsque la porte est démolie, on conserve cette pierre qu’on enchâsse dans le mur de soutènement de la côte, à l’endroit où se trouvait l’ancienne porte.

C’est grâce au sens de l’observation de Stéphane Lamontagne, de Parcs Canada, que le lien entre cette pierre et l’ancienne porte a pu être établi.
Lieu historique national des Fortifications-de-Québec

Photographie 1 : Mur de soutènement du parc Montmorency situé dans la côte de la Montagne avec sa pierre millésimée, Google StreetView.

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Photographie 2 : Pierre millésimée de «1815» (J.F. Caron).

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Photographie 3 : Ancienne porte Prescott vers 1860, Archives de la Ville de Québec, CI-N010219.

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Photographie 4 : Détail de l’ancienne porte Prescott montrant la pierre.

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Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec. 

Le cimetière des hérétiques

Dans ses livres sur «La ville de Québec sous le Régime français», Pierre Georges Roy raconte qu’au tournant du XXe siècle, lorsqu’on creusait pour faire des travaux quelconques à l’intérieur du quadrilatère formé par la côte du Palais, la rue Saint-Jean, la rue Saint-Stanislas et la falaise, il n’était pas rare de retrouver des squelettes humains. Pourtant, aucun cimetière ne s’est trouvé à cet endroit. En fait, sous le Régime français, l’Hôtel-Dieu accueillait tous les malades, peu importe leur religion. On accueillait souvent des huguenots, c’est-à-dire français protestants. Lorsque l’un d’eux venait à mourir, il ne pouvait être inhumé dans les terres bénites d’un cimetière catholique et il n’y avait pas à Québec de cimetière protestant. Les restes de ces hérétiques étaient donc inhumés dans le quadrilatère précédemment cité puisque ce terrain était la propriété de l’Hôtel-Dieu. Néanmoins, les registres de l’hôpital signalaient l’inhumation en précisant qu’on avait tout fait pour tenter de convertir le mourant, mais en vain.
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Iconographie : Plan de la ville de Québec, 1727, Chaussegros de Léry, BAnQ, 52327/2247085. La zone d’inhumation des hérétiques se trouve à l’intérieur de l’ovale rouge.
Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.

Les carrières du Mont-Carmel

 

La rue des Carrières est tracée en 1689. Elle débute sa course à la place d’Armes et la termine à la rue Saint-Denis, après avoir traversé le Château Frontenac. Elle doit son nom aux carrières du Mont-Carmel. Exploitées au début de la colonie, elles étaient plutôt modestes. On y extrayait du schiste noir, la fameuse pierre noire du cap, qui s’y trouvait en abondance. Cette pierre se débite facilement, mais elle est de mauvaise qualité. C’est pourquoi elle ne devait pas être exposée aux éléments, sinon recouvertes d’un crépi. On l’utilisait donc généralement pour les fondations ou pour monter des murs de refend à intérieur. Sur le plan-relief Duberger, conservé et exposé au parc de l’Artillerie, on peut facilement y localiser l’une de ces carrières. Elle est située à l’extrémité sud de la rue des Carrières. Aujourd’hui, un œil averti peut la discerner dans le paysage. En effet, l’escalier qui conduit de la terrasse Dufferin à la rue Saint-Denis est appuyée sur sa paroi ouest.
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Photographies 1 et 2 : Plan-relief Duberger. (Stéphane Lamontagne)

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Photographie 3 : Emplacement de la carrière en 2015. (Google Street View)

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Iconographie : Emplacement de la carrière du mont Carmel située au sud du château Saint-Louis, carte de Villeneuve, 1685.

Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.

Le pont de l’Aqueduc

 

Dans l’arrondissement La Cité-Limoilou, la rivière Saint-Charles est enjambée par six ponts (Joseph-Samson, Dorchester, Drouin, Lavigueur, Marie-de-l’Incarnation et Scott), un pont ferroviaire et deux viaducs d’autoroute (Dufferin-Montmorency et Laurentien). Depuis peu, il existe la passerelle piétonne des Trois-Sœurs. Pourtant, il y a un autre lien, un peu moins connu étant est réservé aux piétons et aux cyclistes, mais dont la raison d’être est avant tout le passage de l’eau. Il s’agit du pont de l’Aqueduc. Il est situé dans la continuité de la rue de Verdun. Lorsqu’au début des années 1850 on construit l’aqueduc, le tuyau d’amenée doit passer sous la rivière Saint-Charles, avant d’atteindre le quartier Saint-Sauveur et monter en haute-ville. Toutefois, il est très difficile de la réparer lorsque apparaît une fuite à cet endroit. En 1873, on lui fait donc traverser la rivière, accroché à un pont de bois. Toutefois, dès 1876, on se rend compte de la fragilité de ce dernier alors que son pilier central est emporté par les glaces printanières. C’est pourquoi, en 1883, on construit un nouveau pont tubulaire d’acier. Il est inauguré en janvier 1885. C’est ce pont qui est toujours en place aujourd’hui et qui permet à l’eau du lac Saint-Charles de se rendre jusqu’au réservoir des plaines d’Abraham sans encombre.

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Photographie : Le pont de l’Aqueduc au XIXe siècle, Archives de la Ville de Québec.

Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.

La côte de la Montagne

 

Une des plus anciennes rues de Québec et de la Nouvelle-France est la côte de la Montagne. Initialement un sentier, elle sera élargie plusieurs fois pour devenir une voie urbaine recouverte de pavées. Elle contourne l’ancien cimetière que se trouvait en contrebas de l’actuel parc Montmorency. Il a été une époque où une série de maisons bordaient son côté nord, le long du cimetière. En 1850, la côte est élargie au dépend de ces édifices qui sont démolis, dont celui de la Quebec Gazette. C’est cette configuration qui est toujours en place aujourd’hui. Il n’existe pas de photographie de la côte à cette époque, mais le plan-relief Duberger, exposé au parc de l’Artillerie, nous permet de voir à quoi elle ressemblait en 1808.

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Photographie : La côte de la Montagne, les édifices qui la bordaient sur son côté nord, l’ancien cimetière et le Palais épiscopal qui faisait alors office de parlement du Bas-Canada, plan-relief Duberger, 1806-1808, Parcs Canada (J.F. Caron).

Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.