Tous les articles par Septentrion

Des chiffres et des lettres [2]

Disponibilité immédiate, facilité de consultation, possibilités infinies de recherche, copier-coller pour citation sans faute, le livre électronique ne manque pas d’intérêt. Mais quelle valeur faut-il donner à ce qui n’est pas réel ?
Lorsqu’on touche au domaine éducatif, il faudrait que ce soit gratuit. Ou du moins très bon marché. Après tout, ne s’agit-il pas de propager la science et d’élever le niveau de connaissances de notre société ? Une si noble mission ne devrait être entachée de viles considérations pécuniaires. D’autant plus que les budgets d’acquisition de livres ne sont pas faramineux.
Alors que nous propose-t-on ? Des peanuts. Et c’est là que l’éditeur se fâche. Ou se choque, c’est selon. Pourquoi l’auteur et l’éditeur devraient-ils en faire les frais ? Pourquoi consacrer d’énormes budgets pour concevoir des sites Internet, des télé-Universités, des collèges en ligne, sans penser au contenu qui constitue la chair autour de l’os ?
Comprenons-nous bien. Point d’actionnaires avides qui réclament du rendement. Les investisseurs ont déserté depuis longtemps le champ de l’édition générale. Simplement le sentiment de se faire plumer.
Des exemples ? Deux universités canadiennes de grande réputation (des noms, des noms !) mettent leurs ressources en commun pour créer une bibliothèque virtuelle. Je n’ose penser aux nombreuses réunions, aux déplacements, aux rencontres qui ont précédé la création d’un magnifique portail Internet. Arrive alors le moment de contacter les détenteurs de droits que sont les éditeurs pour meubler les tablettes virtuelles. Nous recevons une longue liste (plus d’une centaine !) de titres puisés dans notre catalogue qui feraient bonne figure dans ce projet. À combien pensez-vous qu’ils évaluaient leur acquisition ? Zéro. Insulte suprême : ils veulent numériser des livres que nous possédons sous forme informatique.
Un autre exemple ? Un collège donnant des cours à distance désire utiliser quelques chapitres d’un de nos livres dans le cadre d’un cours. Pas moins de 40 % de l’ouvrage, d’une nouveauté qui plus est. Ils veulent connaître notre tarification. Si le cours était donné en personne, chaque étudiant aurait à se procurer une copie de l’ouvrage. Par commodité, le collège veut fournir la matière en ligne. Nous offrons la version électronique à 75 % du prix de détail. Le collège propose plutôt de payer 0.10 $ la page, soit ce qu’ils sont habitués de payer pour de la photocopie.
Car il faut bien le dire, la photocopie est maintenant un droit acquis. Les redevances versées sont perçues comme une licence pour copier à tout va. Copibec essaie tant bien que mal de compenser le phénomène. Mieux vaut des miettes que rien du tout.
Dans ce contexte, l’arrivée du livre électronique pourrait changer la donne. Le besoin se fait sentir, mais seuls les éditeurs détiennent les précieux documents. Des protections existent pour freiner la copie illégale. Encore faut-il qu’ils soient en position de force et solidaires pour faire valoir leur point de vue.
So so so, solidarité !
[prochain billet : la vente du livre électronique au grand public]

Des chiffres et des lettres [1]

Il est commun de dire que la plupart des auteurs ne tirent qu’un faible revenu sur la vente d’un livre. Rappelons rapidement le partage du prix de détail lors d’une vente en librairie : 40 % au libraire, 15 % au distributeur, 10 % à l’auteur et donc 35 % à l’éditeur.
Réglons tout de suite les questions ou préjugés sur cette répartition. Les libraires vivotent, le distributeur est solidaire de l’éditeur et espère ne pas avoir trop d’invendus donc de retours. L’éditeur doit, sur un premier tirage, payer toute la production, dont l’imprimeur qui ramasse 20 % du prix de détail, ne laissant qu’un maigre 15 % pour le reste.
Bref, personne ne fait beaucoup d’argent. Mais personne n’est malheureux non-plus !
Après cette longue introduction, rentrons dans le vif du sujet : Internet. Le nouveau Far West, où tout est permis. Où tout est gratuit. Où devrait l’être. Où ce qui ne le devrait pas l’est tout de même.
La plupart des éditeurs observent encore ce médium sans oser y plonger. Certains y voient un nouvel Eldorado : l’accès à un marché mondial devant générer d’intéressants revenus. D’autres n’y voient que le pillage de leur fonds par des individus sans scrupule.
Par contre tous font face aux mêmes demandes : celles des collèges et universités qui développent leurs activités en ligne. Que ce soit pour créer une bibliothèque virtuelle ou pour dispenser des cours à distance, ces institutions demandent de plus en plus d’avoir accès aux documents numériques plutôt qu’aux bons vieux livres en papier. Mais quelle valeur faut-il donner au virtuel ?
Reprenons le prix de détail. Celui-ci est fixé par l’éditeur qui sait pouvoir travailler avec une marge de 35 %. Évidemment, dans le cas d’une vente numérique, exit les intermédiaires : plus de libraire, plus de distributeur et plus d’imprimeur. Quelques factures qui, normalement, devraient avoir été amorties par les ventes régulières. Vœux pieux.
La plupart des contrats d’édition prévoient le partage à parts égales des droits dérivés d’un livre, donc en principe des ventes numériques. 50 % pour l’éditeur, 50 % pour l’auteur. De part et d’autre, on se frotte les mains. Sauf que…
[à suivre]

La Belgique éclate

Mercredi 13 décembre, 20h15. La Flandre déclare son indépendance. Le roi Albert II est en fuite. Le parlement wallon est sonné. On assiste à des scènes de liesse populaire à Anvers, capitale culturelle de la Flandres. Bruxelles, ex-capitale nationale mais aussi capitale politique de la Flandre est en état d’alerte. Les Flamands tenteront-ils d’annexer la ville ? Les élus bruxellois sont en réunion de crise. Le siège de l’OTAN est immédiatement protégé par les forces armées. Les routes sont paralysées, les avions sont détournés. Les ambassadeurs et consuls étrangers propagent la nouvelle dans leurs pays respectifs. La population assiste impuissante et en direct à l’éclatement de son pays.
Telle était la teneur de l’émission spéciale diffusée sur les ondes de la RTBF. Il s’agit évidemment d’un canular qui a duré près d’une heure et demie. Les centres d’urgence ont été inondé d’appel. Pendant 90 minutes se sont succédés journalistes, hommes politiques ou personnalités médiatiques pour commenter l’éclatement du plat pays. Tous de connivence.
Si la question de l’unité nationale doit être débattue en Belgique, la façon brutale de l’amener en a choqué plus d’un, dont la grande majorité de la classe politique. L’administrateur de la RTBF devra d’ailleurs s’expliquer au plus tôt auprès de son ministre responsable. La chaîne publique belge a-t-elle dépassé les bornes ?
Ceci dit… Imaginons un instant la même émission passant à 20h sur CBC pour annoncer la séparation unilatérale du Québec. À quelles scènes de démence assisterions-nous ? Ou, au contraire, à quelle indifférence ferions-nous étonnamment face ?

Gilles Herman

Hamac publiera des carnets

Hamac, notre collection de fiction, ouvrira au printemps 2007 une nouvelle section intitulée Hamac-Carnets. Internet a vite réussi à occuper une place centrale dans nos vies. Il est donc normal que des auteurs de talents émergent de cette culture.
AInsi, trois carnetiers – ou blogueurs – sauteront de l’écran au papier pour notre plus grand plaisir. N’ayant pas sa langue dans sa poche, Mère indigne n’a pu contenir sa joie et fut la première à l’annoncer. Annonce rapidement suivie par celle de Sof, ou de Lucie le chien, c’est selon. Notre troisième larron préfère rester discret. Pour combien de temps ?
Faites vos jeux! Nous ferons tirer le trio de livres parmi celles et ceux qui auront trouvé qui se cache derrière Monsieur ?. N’oubliez pas de laisser vos courriels…


Palmarès des ventes de novembre

Pour en savoir plus sur l’élaboration de ce palmarès, consultez la note d’octobre.
01. Voyage au Canada
02. Révison linguistique en français (La)
03. Grandes familles du Québec
04. Canada-Québec
05. Canadiens de l’expédition Lewis & Clark
06. Vieux-Québec (Le)
07. Nouvelle-France English Colonies
08. Histoire de l’Amérique latine et Caraïbes
09. Armes secrètes de la CIA (Les)
10. Pointe-à-Callière, aventure montréalaise
11. Histoire populaire du Québec, t. 01
12. Histoire populaire du Québec, t. 02
13. Méditations sur la chasse
14. Premières nations du Canada (Les)
15. Malcolm Fraser
16. 11 septembre 2001 (Le)
17. Une histoire du Québec racontée par Jacques Lacoursière
18. Brève hist. socio-économique Québec
19. Histoire populaire du Québec, t. 03
20. Tentation américaine (La), 1774-1783