Même si je ne fais que le regarder de loin depuis que je n’habite plus Montréal, je me réjouis du fait que le FFM soit toujours existant. C’est un beau pied de nez aux médias, qui, depuis plusieurs années, s’acharnent à vouloir la peau de Serge Losique en lui reprochant un peu n’importe quoi. Ce qui revient le plus souvent est le manque de prestige associé au Festival. Losique est trop ceci, pas assez cela. Trop de films, on s’y perd. Pas de grosses vedettes, pas assez de glamour, pas suffisamment de soirées superficielles et tout le clinquant des grands festivals de cinéma. Les stars, c’est probablement la dernière chose que les vrais cinéphiles recherchent dans un Festival. Chaque année, ils le prouvent en allant massivement voir les films présentés.
Quand je prenais mes vacances pendant le FFM, j’avais juste envie de faire mes propres découvertes dans ce vaste choix. Pour moi, il n’y en avait jamais trop. Sur 45 films visionnés, très peu me décevaient. Au contraire, j’ai fait des découvertes inoubliables et j’ai l’impression qu’elles n’appartiennent qu’à moi encore aujourd’hui. J’aimais la fraternité qui se développait de jour en jour avec les autres festivaliers. J’adorais faire la file à 9 heures du matin en sirotant mon café. Après, j’étais d’attaque pour enchaîner quotidiennement 4-5 films. À chaque début de projection, j’étais prêt à faire tous les voyages. Et je les faisais. J’adorais passer d’un univers à l’autre brusquement, de la grisaille hongroise à la légèreté italienne.
La première année que je me suis payé cette traite, je ne pouvais plus embarquer dans ces stupidités médiatiques. Je suis certain que chaque festivalier invétéré pourrait dire la même chose. Si Losique n’est pas courtois avec la sphère médiatique et qu’il n’en fait qu’à sa tête (c’est peut-être pour cette raison que son Festival a 30 ans cette année), ce n’est pas le problème du grand public. L’important est ce qui est présenté et le FFM joue un rôle primordial pour la diffusion des films étrangers et du cinéma d’auteur. Sans Losique et son Festival, j’aurais eu très peu de chance de voir des films Islandais, je n’aurais jamais découvert toute la richesse du cinéma de l’Europe de l’est, je n’aurais jamais connu le travail de Nikki de Saint-Phalle et combien d’autres univers qui sont venus enrichir le mien.
Malgré le refus des deux paliers de gouvernements à soutenir l’événement, Serge Losique est toujours debout et le temps semble lui donner raison. Même les médias sont confondus cette année. Soudainement, les journalistes commencent à changer leur fusil d’épaule (c’est un univers de plus en plus pute et de moins en moins objectif). On lui reprochait quoi au juste? Pourquoi ne pas prendre ce festival pour ce qu’il est: une rencontre pleine de promesse avec le cinéma de tous les pays du monde.
Une réflexion au sujet de « Festival des Films du Monde »
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J’ai moi aussi de très beaux souvenirs reliés à ce festival. Pendant quelques années, j’ai pris mes vacances durant le FFM. J’adorais me rendre à Montréal (j’habite Québec) la journée où l’horaire sortait, découvrir les titres des films pendant un bon repas et après achat des premiers billets… Ces journées folles à visionner plein de films. Avec ces moments de répits où je voyais finalement la lumière du jour et pendant lesquels je notais dans un calepin mes impressions sur les films vus. Des vacances un peu folles desquelles je revenais des images plein la tête. Et j’en profitais pour suggérer des films à mes amis qui commencaient leur mini-festival puisqu’il y en avait un version réduite à Québec.
Jamais durant tout le festival je ne cherchais des vedettes… tout ce que je voulais c’était des films, des films et encore des films…