Par ma faute, par ma faute, par ma très grande faute

Sans doute reviendrai-je souvent au thème des fautes. C’est mon obsession, ma phobie. Dire que ceux qui ne sont pas dans le domaine sont persuadés que les réviseurs et correcteurs sont à l’abri de cette calamité.
D’autres refusent de m’écrire, craignant que je ne les lise avec un stylo à encre rouge à la main. Partant, non seulement me privent-ils d’un plaisir (celui de les lire, non de les corriger, ce qui ne me viendrait jamais à l’esprit), mais ils m’obligent, de plus, à travailler en des circonstances où je ne m’y prêterais pas nécessairement. Car, à mon tour, je me sens jugée dans tous mes écrits, de la moindre note jusqu’à la lettre intime, et même lorsque je m’exprime oralement. Ce qui fait que, souvent, du moins dans ce dernier cas, je dois réclamer le droit à plus de spontanéité.
Mais au travail, il est normal, je crois, d’être habité par la crainte de l’erreur. L’an dernier, lorsque j’ai lu L’Amour du livre, de Denis Vaugeois, j’ai constaté que je n’étais pas la seule à consulter le « produit fini » avec une certaine appréhension. Voici comment cela se vit chez Septentrion :
« Quand les nouveautés du jeudi arrivent, tout s’interrompt dans la maison, ou presque. On s’émerveille, on se rappelle les difficultés. Et disons-le, c’est à qui trouvera les premières fautes. La plupart du temps, les uns après les autres nous poussons des soupirs de soulagement. Parfois hélas, il ne faut que quelques minutes pour déceler une petite ou une grosse erreur. On se demande alors ce qui a bien pu se passer. Comment expliquer cette erreur? Tout le monde déprime. Josée Lalancette décide une fois de pus d’élever des chèvres; (…) » (p. 79).
Et plus loin : « Au moment d’écrire ces lignes, nous recevons Les Noirs du Québec de Daniel Gay. Plus de trois ans de labeur. Il a fallu une heure pour constater que le nom est écrit Guay sur l’épine. Il a fallu 24 heures pour qu’un “ami

7 réflexions au sujet de « Par ma faute, par ma faute, par ma très grande faute »

  1. Bonjour Ginette,
    Nous partageons la même phobie : les erreurs. J’ai toujours peur que j’ai manqué telle ou telle chose et j’ai aussi toujours peur de voir le produit fini. «Et si j’ai raté quelque chose de grave!», il me semble que cela ressemblerait un peu au cauchemar.
    J’ai peur aussi, parfois, de m’exprimer à l’oral, car je n’ai pas le temps de réfléchir, de vérifier, de fouiller avant que ne sortent les mots. Je fais de mon mieux…
    Je voulais vous demander quelque chose, si ce n’est pas trop indiscret. Quelle est votre formation? Pour ma part, j’ai fait un B.A. avec concentration majeure en français langue, je suis présentement des cours de traduction et je commencerai bientôt les cours C.A.F.É. C’est bête, mais je voulais savoir si j’ai suffisamment de formation pour être réviseure.
    J’attends avec impatience de vous lire.
    Louise Dandeneau

  2. Bonjour Louise,
    Pour répondre à votre question, j’ai un baccalauréat multidisciplinaire (comme études officielles). S’y sont ajoutés de nombreux cours de français (notamment C.A.F.É., dont vous parlez), mais surtout l’étude personnelle de nombreux ouvrages, comme je l’explique dans mon livre. Quant à votre crainte, à savoir si vous êtes suffisamment outillée pour être réviseure, c’est surtout ce que vous arriverez à faire de vos outils qui compte, soit ce que vous aurez retenu de vos cours et ce que vous aurez le goût d’ajouter à vos connaissances au fil des jours et des ans, qui fera toute la différence, je crois.

  3. Dernier livre reçu, 30 secondes montre en main : une veuve en page 15. Soupir.
    La faute n’est pas énorme, rares sont les lecteurs qui s’en apercevront, mais on réalise chaque fois que le livre parfait n’existe pas. Du moins, pas en première édition !
    La mention « édition revue et augmentée » corrige souvent les imperfections. Quant elle n’en ajoute pas d’autres. C’est un problème sans fin.

  4. Bonjour Ginette,
    Qu’est-ce qu’un baccalauréat multidisciplinaire?
    Vous avez entièrement raison de dire que je profiterai au maximum de mes outils (qui sont nombreux!) si je sais m’en servir. Comme vous, j’adore apprendre du nouveau (et réapprendre du moins nouveau). J’ai reçu mon cahier C.A.F.É. et j’en suis toute fébrile! J’ai hâte de me lancer dans le cours.
    Merci, Ginette et bonne fin de semaine.

  5. Bonjour Ginette et compagnie,
    Je suis en train de réviser un texte et j’aurais une question. Comment exprime-t-on un rapport mathématique en français? Est-ce 16:1 (comme en anglais) ou doit-on plutôt écrire 16 à 1? J’ai cherché dans mes livres mais ne trouve rien. Évidemment, je ne voudrais pas commettre une faute! Y aurait-il un site sur ce sujet?
    Merci d’avance.
    Louise Dandeneau

  6. Je ne suis pas certaine de bien saisir votre question. S’il s’agit d’un rapport de division, le deux-points est aussi utilisé en français. Cependant, il est précédé et suivi d’une espace. Mais il est toutefois recommandé d’utiliser plutôt la barre horizontale ou la barre oblique dans ce cas. Si c’est dans le cours d’une phrase et qu’il s’agit, par exemple, de résultats sportifs, l’on peut écrire tout simplement 16 contre 1.

Les commentaires sont fermés.